La préoccupation sociale doit être une priorité du Gouvernement – CFDT journalistes – rejoignez-nous !

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Marylise Léon (photo archives CFDT Journalistes)

Reçue mardi 7 janvier par le Premier ministre, François Bayrou, une délégation CFDT menée par Marylise Léon a déposé un fort cahier revendicatif pour des actions en faveur des salariés du public et du privé. La mise en œuvre de certaines de ces mesures serait une réelle avancée pour les journalistes de presse écrite, des agences et de l’audiovisuel. En voici quelques points.

Revenus et pouvoir d’achat

Alors que dans de nombreuses branches de la presse écrite et de l’audiovisuel les grilles de salaires des journalistes peinent à dépasser le SMIC pour les premiers échelons, ce sujet des rémunérations et du pouvoir d’achat doit devenir une priorité pour le Gouvernement, et les grilles de classification doivent tenir compte des compétences mobilisées :

Pour la CFDT, l’enjeu principal n’est pas uniquement la question du Smic mais bien la revalorisation des salaires, des grilles indiciaires et l’évolution des carrières qui doivent s’appuyer sur une plus juste rétribution du travail fourni par les travailleurs et les travailleuses en redonnant du sens aux systèmes salariaux dans les branches, dans les entreprises et dans les administrations ; et en les articulant à des systèmes de classification qui tiennent compte des compétences mobilisées Des obligations légales existent qui ne sont assorties d’aucunes contraintes en cas de non-respect C’est un grand moteur d’immobilisme qui fonctionne au détriment des salarié·es

Impulser une dynamique salariale permettra une plus forte croissance économique et un moindre déficit public.

DANS LA BRANCHE :

  • LA CFDT REVENDIQUE de conditionner le bénéfice des exonérations générales de cotisations sociales au respect de la conformité au Smic des minima de branches ainsi qu’au respect de l’obligation périodique de réexamen des classifications.

DANS L’ENTREPRISE :

  • LA CFDT REVENDIQUE un avis favorable du Conseil social et économique (CSE) lorsqu’une entreprise bénéficie d’aides publiques, afin de permettre un droit de regard des travailleurs et des travailleuses sur le bon usage de l’argent public, pour encourager les bonnes pratiques sociales et environnementales de l’entreprise ;
  • la suspension automatique des exonérations de cotisations sociales si les salari·é·es sont maintenus au niveau du Smic au-delà de deux ans, pour lutter contre l’inaction salariale ;
  • la mise en place des dispositifs favorisant une progression salariale régulière et équitable.

Pour encourager cette progression salariale et lutter contre la stagnation des salaires des travailleurs et des travailleuses rémunérés au Smic, la CFDT propose que le législateur impose l’intégration, dans les conventions collectives, des clauses de revalorisation du salaire pour les salarié·es restés plusieurs années au Smic (plus de deux ans) dans une même entreprise, mais aussi :

  • le remplacement des exonérations de cotisations sociales au-delà de 1,6 Smic par une subvention directe conditionnée à l’amélioration de la qualité de l’emploi ;
  • l’interdiction de la distribution de dividendes lorsque l’entreprise ne verse aucune participation et/ou intéressement à ses salarié·es ;
  • un rapport maximal entre les plus hautes et les plus basses rémunérations dans l’entreprise et le groupe.

Nous le rappelons, CFDT-Journalistes revendique l’instauration d’un salaire minimum à 2000€ brut pour les journalistes. Et la conditionnalité des aides à la presse au respect du droit du travail, ainsi que l’intégration des représentants des salariés àa la gouvernance de la CPPAP.

Rendre le logement accessible

La plus grande partie des cartes de presse étant attribuées à des journalistes vivant en Ile-de-France ou dans les grandes métropoles, là où sont logiquement concentrés les médias, CFDT-Journalistes appelle des mesures urgentes pour faire face à la crise du logement. C’est d’autant plus important que les salaires ne permettent souvent pas de faire face à de telles charges. Trop de journalistes renoncent à des emplois faute de pouvoir s’installer, et les jeunes sont entravés dans leur insertion professionnelle.

La CFDT revendique la création d’un organisme indépendant pour réguler, de façon concertée avec les partenaires sociaux, les associations de locataires et les professionnels du secteur, le prix des loyers au niveau territorial ; la généralisation de l’encadrement des loyers du parc privé dans les zones et agglomérations tendues ; le développement les outils de mobilisation du parc locatif privé avec des loyers plafonnés afin de permettre aux ménages moyens dans les grandes agglomérations d’habiter près de leur lieu de travail.

Emploi

La CFDT s’inquiète des difficultés économiques actuelles rencontrées par de nombreux secteurs et dont la presse et les médias ne sont pas exclus. Dans un contexte de difficultés économiques et de restructurations des entreprises, elle appelle à être vigilant sur un recours croissant à l’auto-entreprenariat, notamment via l’économie de plateforme, parfois dans des conditions d’emploi présentant toutes les caractéristiques justifiant pourtant l’application du droit du travail.

Pour la presse, les agences et l’audiovisuel, cela concerne en premier lieu les journalistes pigistes, qui trop souvent ont dû mal à imposer le statut de salarié qui leur est dû. Ils doivent être reconnus comme des membres à part entière des entreprises, que la loi Cressard soit respectée !

POUR LES SALARIÉS POSTÉS, la CFDT préconise d’obliger les entreprises à mobiliser tous les outils existants permettant d’éviter les licenciements (activité partielle, plans de formation, Transco, prêts de personnels entre entreprises d’un même bassin d’emploi, etc ) et à le démontrer au Comité social et économique ainsi qu’à l’inspection du travail/Dreets.

Elle souhaite que soit renouvelé le dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD), en réponse à la dégradation forte de la conjoncture de l’emploi et demande que soit créés des droits socles universels de reconversion pour les travailleurs et les travailleuses dont les postes sont supprimés ou menacés à court ou moyen terme.

Dans les entreprises, il convient aussi d’anticiper les évolutions de l’emploi par le dialogue social, voire la négociation d’accords, notamment pour les filières sociales et responsabiliser les employeurs sur les aides publiques perçues : rendre transparente l’attribution de l’ensemble des aides publiques, suivre et évaluer leur utilisation, notamment par un avis conforme du CSE ; exiger leur remboursement si l’entreprise en restructuration réalise des bénéfices. Enfin, elle préconise de refuser l’homologation ou la validation des PSE des entreprises qui n’ont pas rendu public ce bilan et distribuent des dividendes à leurs actionnaires ou financent des plans de rachat d’action.

Qualité de vie, jeunesse, écologie, démocratie…

Dans son cahier revendicatif, la CFDT entend aussi faire progresser les droits en matière de qualité et de santé au travail, la démocratie dans l’entreprise. Elle plaide aussi pour la construction d’une véritable politique globale et ambitieuse en direction de la jeunesse et, bien sûr, entend agir pour une transition écologiste juste autour de deux impératifs : la démocratie et la justice sociale.

L’ensemble du document est à télécharger ici : https://cfdt-journalistes.fr/wp-content/uploads/2025/01/Dossier-Premier-ministre-janvier-2025.pdf

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Laurent