Le cyclone Chido, qui a balayé Mayotte le 14 décembre dernier, a laissé l’île meurtrie. Les vents violents, atteignant plus de 150 km/h, et les pluies torrentielles ont causé des dégâts considérables. Les infrastructures vitales, telles que les routes, les télécommunications, le port, les hôpitaux et les écoles, ont été gravement touchées, compliquant l’acheminement des secours et de l’aide. L’accès à l’eau potable et à la nourriture, notamment dans les zones les plus inaccessibles, devient de plus en plus problématique.
Les bangas, ces logements précaires, occupés par un tiers de la population de l’île, ont été dévastés. De nombreux toits ont été emportés par les vents, laissant des familles entières sans abri en pleine saison des pluies.
Bien que le gouvernement ait déclaré l’état d’urgence et annoncé le déploiement de renforts, les secours tardent à arriver. Les habitants, déjà fragilisés, se sentent abandonnés et craignent une reconstruction lente.
Le rôle essentiel de l’association Le Village d’Eva
Sur place, l’association Le Village d’Eva, soutenue par PARTAGE, joue un rôle crucial dans cette crise. Reconnue d’intérêt général, elle concentre depuis sa création en 2015 ses efforts sur l’amélioration des conditions de vie des enfants en grande précarité, notamment par l’accès à l’éducation et l’accompagnement des familles. L’association accueille chaque année entre 600 et 800 enfants âgés de 3 à 16 ans dans ses quatre centres, où elle leur offre également une aide alimentaire.
Au lendemain du passage du cyclone, malgré l’ampleur des dégâts, Le Village d’Eva a répondu présent. Aucun membre de l’équipe du Village d’Eva n’a été blessé, mais beaucoup ont subi des dégâts importants à leur domicile. Malgré l’épuisement physique et mental, l’équipe a réussi à réouvrir les quatre centres de l’association tout en organisant des maraudes pour répertorier les besoins des habitants.
Aujourd’hui, concrètement, Le Village d’Eva, grâce aux appuis de ses partenaires et à la générosité des donatrices et donateurs de PARTAGE, peut distribuer chaque jour 1 000 repas aux enfants et mettre en place progressivement des activités extrascolaires dans ses centres, leur permettant d’échapper quelques heures à un quotidien traumatique.
Des kits d’hygiène sont également distribués auprès des familles les plus démunies.
Une situation particulièrement préoccupante pour les enfants
Les enfants sont parmi les victimes les plus vulnérables de cette catastrophe. Privés d’école en raison des dégâts et de la réquisition des établissements pour accueillir des familles sans abri, ils subissent également les conséquences physiques et psychologiques de la crise.
Les équipes du Village d’Eva constatent des blessures, des signes de stress post-traumatique et des signes de déshydratation et n’ont pas pu, à ce jour, avoir des nouvelles de tous les enfants qui fréquentent habituellement leurs centres.
Déjà, lors de sa visite à Mayotte en novembre 2023, Claire Hédon, Défenseure des droits, avait dénoncé la situation alarmante des droits des enfants sur l’île. Elle avait souligné le manque de scolarisation, les conditions de vie indignes et les défaillances graves en matière de protection de l’enfance.
Aujourd’hui, c’est l’UNICEF qui tire la sonnette d’alarme :
En effet dès le 30 décembre, l’UNICEF France a exprimé ses préoccupations face au plan gouvernemental « Mayotte debout ». Alors que les enfants représentent la moitié de la population de l’île, l’organisation a pointé le manque de mesures spécifiques pour garantir leur protection et répondre à leurs besoins fondamentaux : abris sûrs, accès à l’eau potable, soins, électricité et éducation. Elle s’est également alarmée de « la priorité donnée à la reconduite à la frontière de familles hébergées en urgence, au détriment d’une réponse universelle et pérenne ».
Certaines mesures gouvernementales, telles que l’interdiction de vendre des matériaux nécessaires à la construction d’abris aux populations étrangères, violent les droits des enfants, notamment la nécessité de prendre en compte leur intérêt supérieur, conformément à la Convention Internationale des Droits l’Enfant (CIDE).
Les réponses apportées par les associations telles que Le Village d’Eva, grâce à la solidarité qui s’organise, sont donc aujourd’hui indispensables pour répondre à l’urgence de la prise en charge des enfants.
Un avenir incertain pour les Mahorais et une solidarité plus que jamais nécessaire
Le climat social, bien que serein, est néanmoins marqué par un sentiment d’abandon.
Les associations locales, comme Le Village d’Eva, témoignent de leur désarroi face à l’ampleur des dégâts et les efforts à déployer pour reconstruire l’avenir de l’île.
Mais malgré les obstacles, l’engagement des associations reste une lueur d’espoir pour les habitants de Mayotte, et plus particulièrement pour les enfants, dont les droits fondamentaux doivent aujourd’hui être, plus que jamais, fermement défendus.
Vous pouvez aider les enfants de Mayotte en faisant un don aujourd’hui. Chaque geste compte pour fournir des repas, des kits d’hygiène et un soutien éducatif essentiel.
Un geste pour Mayotte, une aide renforcée :
Les dons réalisés entre le 17 décembre 2024 et le 17 mai 2025 bénéficieront de 75 % de déduction fiscale, dans la limite de 1 000 euros. Les services du Premier Ministre François Bayrou déclarent : « Cette mesure exceptionnelle vise à répondre aux besoins humanitaires et sanitaires urgents des habitants de Mayotte. »
Info.gouv.fr : Défiscalisation des dons pour Mayotte
France générosités : Cyclone Chido, une réduction d’impôt exceptionnelle pour mobiliser la générosité envers Mayotte