#CAE #FAC I Déclaration de @jnbarrot à son arrivée au Conseil Affaires étrangères
📌 Ukraine : Soutien à l'Ukraine concrétisé par des mesures en matière de financement, en matière de formation et en matière de sanctions 1/3 pic.twitter.com/35GNrlvxoM— La France dans l’UE 🇫🇷🇪🇺 (@RPFranceUE) October 14, 2024
"Nous sommes réunis aujourd’hui pour un Conseil Affaires étrangères ici à Luxembourg. Ce sera l’occasion une nouvelle fois de réaffirmer notre soutien à l’Ukraine et aux Ukrainiens, qui tiennent dans des conditions extrêmement difficiles la ligne de front, qui s’apprêtent à entrer dans l’hiver avec des capacités de production électrique qui ont été très largement détruites par les frappes russes. C’est dans ce contexte que ce soutien sera concrétisé par des mesures en matière de financement, en matière de formation et en matière de sanctions.
En matière de financement d’abord, puisque nous avons avancé sur le prêt que nous voulons consentir à l’Ukraine, qui sera fondé sur les revenus d’aubaine tirés des actifs russes gelés et sur lequel j’insisterai, pour que ces fonds mis entre les mains des Ukrainiens puissent leur permettre de renforcer leurs capacités dans le domaine militaire tout en renforçant la base industrielle et technologique de défense européenne.
En matière de formation, puisque nous avons à renouveler le mandat de l’EUMAM, notre mission de formation, qui a déjà permis de former plus de 60.000 soldats ukrainiens, y compris en France, puisque le Président de la République était la semaine dernière avec le ministre des armées au contact des 2.300 Ukrainiens, c’est-à-dire de la brigade ukrainienne qui est actuellement formée en France et qui rejoindra très prochainement le front.
Et puis en matière de sanctions, je me félicite que le régime de sanctions visant les acteurs de la déstabilisation russe voit enfin le jour. Il permettra de désigner et de sanctionner des individus ou des entités se rendant coupables de pilonnage en Europe, en France mais aussi en Afrique, de désinformation, de manœuvres cyber, etc.
Nous aborderons également les questions liées à la situation dramatique au Proche-Orient, à commencer par le Liban. J’aurai l’occasion d’inviter mes homologues à participer à la Conférence internationale de soutien au Liban qui se tiendra en France le 24 octobre prochain. Nous dénoncerons conjointement les atteintes constatées au contingent européen de la FINUL au Liban, aux casques bleus qui ont été victimes de tirs et dont certains ont été blessés. Puis, là encore, nous adopterons des mesures de sanctions à l’encontre d’entités ou d’individus s’étant rendus coupables en Iran, de transferts de missiles et de capacités offensives à destination de la Russie. Ce sera, plus généralement, l’occasion pour les Européens d’appeler au cessez-le-feu au Liban, comme à Gaza. Le recours à la force doit désormais céder la place au retour du dialogue, à la négociation et à la diplomatie.
Nous aurons enfin l’occasion d’aborder d’autres échéances et d’autres crises en Moldavie, en Géorgie, au Venezuela sur lesquels les Européens sont pleinement mobilisés, et la France l’est, car la France ne nie aucune des crises que traverse notre monde.
Q - Concrètement que peut faire l’Union européenne pour permettre une désescalade au Proche-Orient ?
R - Je vous l’ai dit, sur le plan des sanctions notamment, l’Union européenne a été à l’initiative, que ce soient les sanctions à l’encontre des dirigeants du Hamas, à l’encontre des colons extrémistes et violents, ou encore à l’encontre de l’Iran lorsque l’Iran exporte ou transfère des capacités offensives, des capacités balistiques à la Russie notamment.
Q - There’s been talks in France about whether or not to send arms to Israel. What’s your message on that ? Are you satisfied with the response so far ?
R - Ce que nous avons toujours dit, ce que nous disons toujours, c’est que la France se tient aux côtés d’Israël, que la France est indéfectiblement attachée à la sécurité d’Israël. C’est la raison pour laquelle lorsqu’Israël est la cible d’une attaque balistique iranienne, la France mobilise ses moyens militaires pour aider Israël à parer ces attaques. Ça a été le cas en avril, ça a été encore le cas il y a quelques jours, au mois d’octobre. Lorsque la sécurité d’Israël est menacée par le programme nucléaire iranien, c’est encore la France qui est en première ligne des efforts internationaux pour faire échec à ce programme.
Et lorsque le 7 octobre dernier, Israël a connu sur son sol le pire massacre antisémite de notre histoire depuis la Shoah, perpétré par le Hamas, la France a été à l’initiative pour sanctionner les dirigeants du Hamas. Cela étant dit, nous considérons aujourd’hui que la sécurité d’Israël ne peut être garantie par le seul recours à la force. Le recours à la force doit céder la place au recours au dialogue et à la négociation. C’est pourquoi, comme la plupart des pays du monde, nous appelons aujourd’hui au cessez-le-feu à Gaza comme au Liban. Et lorsqu’on appelle au cessez-le-feu, et bien on ne fournit pas en même temps des armes offensives aux belligérants. C’est une question de cohérence.
Q - Sur l’Ukraine, est-ce que vous pensez qu’on arrive vers une fin de crise sur la facilité européenne pour la paix avec la nouvelle proposition du SEAE ?
R - Je crois que les difficultés sont en train d’être aplanies. L’élément le plus important aujourd’hui à relever, c’est que nous allons réussir, en Européens, à consentir un prêt de plusieurs dizaines de milliards d’euros fondé sur la mobilisation des revenus d’aubaine, tirés des actifs russes gelés. C’est une avancée très importante qui va permettre aux Ukrainiens de consolider leur position dans le rapport de force qui les oppose à la Russie.
Q - France is seen as the only EU-country that could have a real leverage on the situation in Lebanon. Some critics say that France is not doing enough - for example - to use potential leverage over Hezbollah, given the relations that you’ve kept up with Hezbollah. Do you think that you are doing enough, that it’s the more you could do ?
R - La France a proposé une formule de cessez-le-feu suivie d’une application de la résolution 1701 qui permet à la fois de garantir la souveraineté, l’intégrité territoriale du Liban et la sécurité d’Israël. C’est sur cette base-là, qui a été endossée par l’Union européenne et un certain nombre d’États membres, que nous devons aboutir le plus rapidement possible à la cessation des hostilités et nous allons continuer d’y travailler. Il est vrai que la France entretient avec le Liban une relation ancienne, une relation singulière et c’est notre responsabilité que de contribuer à la résolution de la problématique sécuritaire. Sur le plan politique, nous sommes mobilisés, le Président de la République et son envoyé spécial, mon prédécesseur, Jean-Yves Le Drian, pour amener les responsables politiques libanais à procéder le plus rapidement possible à l’élection d’un président qui sera le garant de l’unité libanaise, unité qui est aujourd’hui menacée par les opérations militaires qui ont conduit à des déplacements de populations massifs qui risquent de provoquer des tensions interconfessionnelles.
Et puis je n’oublie pas le volet humanitaire. Je me suis rendu il y a dix jours au Liban accompagné d’un avion militaire contenant deux postes sanitaires mobiles et une dizaine de tonnes de médicaments. Et il faut évidemment aller plus loin. Je salue les efforts qui ont été consentis par un certain nombre de pays depuis ce premier déplacement. C’est tout l’objet de cette conférence internationale que la France accueillera le 24 octobre prochain à Paris, et à laquelle j’invite le plus grand nombre possible d’États membres de l’Union européenne à se joindre."