Nous venons d’apprendre le décès d’Eugène Dieulesaint

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Diplômé de l’Ecole Supérieure d’Électricité, Eugène Dieulesaint a commencé sa carrière comme ingénieur à l’Onera dans le bâtiment P de l’ESPCI où était installée une soufflerie. Il a poursuivi ses recherches dans le domaine des Radars à la Thomson CSF avant de diriger le laboratoire d’Acousto-électricité où il a développé des dispositifs à ondes élastiques de volume et de surface pour les télécommunications. En complément de ces activités dans l’industrie, Eugène Dieulesaint a soutenu une thèse de Doctorat d’état et a toujours enseigné, d’abord comme Maître de Conférences à l’ESPCI puis comme Professeur à l’Université Pierre et Marie Curie. La diversité de ses activités illustre l’ampleur de ses connaissances scientifiques et son engagement constant à tisser des liens entre les sphères industrielle et universitaire.

Parmi ses réalisations les plus remarquables citons la ligne à retard utilisée pour calibrer l’altimètre du Concorde, les lignes dispersives à ondes de surface pour la compression d’impulsions radars, les premiers filtres grand public à ondes de Rayleigh, des modulateurs et déflecteurs acousto-optiques, des capteurs de niveau à ondes élastiques guidées et la sonde optique hétérodyne pour la mesure de déplacements sub-nanométriques. J’ai été associé à ces derniers travaux ainsi qu’à la rédaction de nombreux ouvrages dont certains ont été traduits en anglais, en russe et en chinois.

Pendant notre collaboration de plus de trente ans, j’ai toujours été impressionné par la justesse des axes de recherches choisis par Eugène Dieulesaint dans des domaines aussi différents. Tous ceux qui l’ont connu se souviennent de sa curiosité pour toutes les nouvelles technologies, de son enthousiasme et de sa volonté inébranlable. Souvent, après ses dernières visites au laboratoire, je me suis posé la question : quelle aurait été mon existence si un jour de décembre 1971, Eugène Dieulesaint ne m’avait pas proposé d’effectuer mon service national comme scientifique du contingent dans son laboratoire ? La réponse est toujours la même, elle aurait été beaucoup moins riche à tous points de vue.

Daniel Royer, ingénieur de la 84e promotion de l’ESPCI

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Paul Turpault d'Huve