Inondations, canicules, cyclones… Il semble qu’il ne se passe plus une semaine sans que les conséquences du changement climatique ne se manifestent, que ce soit à l’autre bout du monde ou juste au pas de notre porte. Ces phénomènes climatiques extrêmes nous font peur, et les impacts sont plus forts et plus fréquents dans les pays du Sud. Si rien n’est fait, 135 millions de personnes pourraient basculer dans la pauvreté d’ici à 2030, alors que 700 millions de personnes vivent déjà dans l’extrême pauvreté. Si le changement climatique ne s’arrête pas aux frontières, la solidarité non plus !
Ici ou là-bas, la lutte contre le changement climatique est bien plus qu’une question écologique, c’est un combat pour la justice climatique, économique, et sociale.
Les pays du Sud, premières victimes du changement climatique mais loin d’être les premiers responsables
La lutte contre le changement climatique pose d’abord un enjeu de justice climatique parce que si les pays du Sud sont les premières victimes du changement climatique, ils en sont aussi les moins responsables. Les rapports scientifiques sont clairs : le changement climatique est en grande partie provoqué par la hausse des émissions de gaz à effet de serre, principalement causée par les activités humaines de production et de consommation. Ces dernières étaient concentrées dans les pays riches lors de leur révolution industrielle au XIXe siècle, des pays qui ont également profité de la colonisation pour s’enrichir et exploiter les ressources des pays colonisés. Le résultat aujourd’hui ? Une dette écologique envers les pays du Sud que les pays du Nord doivent reconnaître et réparer.
La crise de la dette empêche de lutter contre le changement climatique
La lutte contre le changement climatique constitue aussi un combat pour la justice économique parce que si les pays du Sud sont les plus touchés par les effets du changement climatique, c’est principalement en raison de leur manque de moyens pour les prévenir et y faire face. Les besoins financiers liés à l’urgence climatique sont un fardeau supplémentaire au déficit de ressources des pays du Sud pour le financement de la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Et s’ils manquent de moyens, c’est aussi parce qu’ils sont étouffés par une crise de la dette sans précédent. Des milliards sont dépensés chaque année pour rembourser des prêts contractés auprès de pays riches ou d’institutions financières, au détriment du financement des besoins essentiels. Aujourd’hui, par exemple, plus de 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays consacrant plus d’argent au paiement des intérêts de la dette qu’à l’éducation ou aux soins de santé.
La crise de la dette creuse les inégalités
Face au changement climatique, à la pauvreté et aux inégalités, c’est enfin un enjeu fort de justice sociale qui se pose. Les plus vulnérables – femmes et minorités – paient le prix fort car les mesures d’austérité imposées par le poids de la dette détruisent les services publics et creusent les inégalités au sein des pays.
Si les pays du Sud manquent cruellement de ressources, il n’y a pourtant jamais eu autant de riches dans le monde et leur fortune n’a jamais été aussi élevée. Les ressources existent bel et bien et il est grand temps de les redistribuer.
Face à la dette, choisissons l’espérance
La dette extérieure est devenue un instrument de contrôle par lequel certains gouvernements et institutions financières privées des pays les plus riches n’hésitent pas à exploiter, sans discernement, les ressources humaines et naturelles des pays les plus pauvres, afin de satisfaire les besoins de leurs propres marchés. […] Dette écologique et dette extérieure sont les deux faces d’une même médaille, de cette logique d’exploitation qui culmine dans la crise de la dette.
Message du pape François pour la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2025
C’est le pape qui le dit ! Et il a raison, nous subissons toutes et tous les conséquences de ce système inégalitaire qui fait croître les inégalités entre le Nord et le Sud et entre les individus les plus riches et les plus pauvres. En cette année Jubilaire au sein de l’Eglise catholique, agissons et faisons le choix de l’espérance.
Une pétition pour transformer la dette en espoir
La crise de la dette n’est pas une fatalité, elle est le résultat de choix politiques. Le CCFD-Terre solidaire s’associe à Caritas Internationalis et plus de quarante organisations de la société civile dans le monde afin d’exiger des gouvernements et des créanciers privés des pays riches de réagir pour mettre fin à cette crise. Du 30 juin au 3 juillet 2025, les États du monde se retrouveront à Séville pour négocier les moyens alloués au développement des pays du Sud lors de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement.
D’ici là, nous pouvons agir et plaider pour que la lutte contre les inégalités, la pauvreté et le changement climatique soit priorisée ! Signez cette pétition pour demander au gouvernement français de prendre ses responsabilités face à la dette des pays du Sud et de se positionner en faveur de son annulation.
Plus que jamais, la crise de la dette associée à l’urgence climatique impose des choix politiques immédiats, ainsi qu’une refonte du système pour que ces situations ne se reproduisent pas sur le long terme. C’est pourquoi, nous demandons de :
- Mettre fin à la crise de la dette maintenant en annulant et en trouvant une issue aux dettes injustes et insoutenables, sans conditions politiques et économiques ;
- Empêcher que les crises de la dette ne se reproduisent en s’attaquant à leurs causes profondes, en réformant un système financier mondial injuste et dominé par les plus riches, pour donner la priorité aux personnes et à la planète ;
- Établir un cadre permanent, transparent, contraignant et global de gestion de la dette au sein des Nations unies.