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L’Union européenne se trouve à un tournant de civilisation, les Européens doivent se mobiliser pour faire de l’Europe une puissance démocratique majeure du XXIème, à l’avant-garde des grandes transformations technologiques, sociétales et climatiques. Dans un contexte de rééquilibrage géopolitique et géo-économique, EuropaNova souhaite apporter une contribution impactante dans cette nouvelle réalité. Rien ne peut se faire sans votre fidélité et votre soutien. C’est pourquoi nous vous invitons à faire à un don (défiscalisé à 66 %) à notre association reconnue d’intérêt général.
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Comité de rédaction : Guillaume Klossa, Isabelle Négrier, Ilona Mayerau-Lonné et Delia Dinca.
Chers lectrices, chers lecteurs,
Nous sommes heureux de vous annoncer qu’EuropaNova vous invite à participer à la conférence publique intercontinentale « What relations should we engage with Europe by 2040? » Sur l’avenir de l’Europe qui se tiendra à l’occasion de la tenue du Second Conclave, qui abordera des thématiques cruciales pour l’avenir de l’Europe. Cette conférence se tiendra du 17 au 19 janvier 2025 à Bruxelles et sera une opportunité unique d’échanger autour des enjeux majeurs qui façonnent notre continent avec des représentants d’autres continents. Cette conférence se tiendra en présence d’António Costa, les places étant très limitées, nous vous invitons à réserver vos places via ce lien.
PANEL CONFERENCE OF 17 JANUARY 2025
13h45 – 17h – Brussels
- PANEL 1 – « EU: A Respected Geopolitical Power? » – Moderated by Philippe Étienne
- PANEL 2 – « EU: Competitor or Trusted Partner? » – Moderated by Aart Jan de Geus
Vous trouverez ci-joint notre analyse bi-mensuelle, qui cette semaine, porte aussi sur les répercussions dans la presse européenne de la situation française inédite.
Nous espérons vous voir nombreux à cette conférence internationale publique !
Pour toute question, n’hésitez pas à contacter Isabelle Négrier, Directrice Générale d’EuropaNova : contact@europanova.eu / +33 (0)6.22.75.55.48
Comité de rédaction d’EuropaNovaNews : Guillaume Klossa, Isabelle Négrier, Aïda Noël
EuropaNova
Géopolitique
CRISE POLITIQUE EN GÉORGIE : UN AVENIR EUROPÉEN SUSPENDU ET UNE RÉPRESSION DE PLUS EN PLUS VIOLENTE
Les élections législatives en Géorgie, tenues fin octobre 2024, ont débouché sur une crise politique profonde, marquée par des accusations de fraude, un rejet des résultats par l’opposition et des manifestations de plus en plus violentes dans les rues de Tbilissi. Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a officiellement remporté les élections avec 53,93 % des voix, mais ce scrutin a été fortement critiqué tant au niveau national qu’international. L’opposition, soutenue par une grande partie de la population, dénonce des achats de voix, des pressions sur les électeurs et des manipulations des résultats. Le Parlement européen a rapidement rejeté ces résultats, demandant l’organisation de nouvelles élections sous supervision internationale, et soulignant les violations des droits démocratiques dans le pays. Le climat politique s’est considérablement tendu avec la décision du gouvernement d’interrompre les négociations pour l’adhésion à l’Union européenne, repoussées à 2028, une annonce qui a été perçue comme une trahison par une large part de la population géorgienne, qui soutient massivement l’intégration européenne.
Le 28 novembre 2024, alors que les manifestations s’intensifiaient à travers le pays, le Premier ministre géorgien, Irakli Kobakhidze, a justifié ce report par ce qu’il a qualifié de « chantage » de la part de Bruxelles, notamment en réponse à la condamnation européenne des résultats électoraux. Ce report de l’adhésion a divisé le pays entre un gouvernement prorusse et une population de plus en plus déterminée à rejoindre l’UE. Des manifestations ont ainsi éclaté dans toute la Géorgie, notamment à Tbilissi, où des milliers de personnes ont défilé pour réclamer de nouvelles élections et un retour sur la voie européenne. Les protestataires, souvent vêtus de casques de chantier et de masques à gaz pour se protéger des gaz lacrymogènes, ont été confrontés à des forces de police de plus en plus violentes, faisant plusieurs blessés et provoquant plus de 300 arrestations.
La tension a franchi un nouveau seuil le 4 décembre, lorsqu’un leader de l’opposition, Nika Gvaramia, a été interpellé après une violente descente de la police dans les bureaux de son parti. La situation en Géorgie est désormais marquée par une escalade de la violence, avec des affrontements réguliers entre manifestants et forces de l’ordre, et une pression croissante sur le gouvernement de Kobakhidze, accusé de manipuler les institutions pour maintenir son pouvoir.
La communauté internationale, tout en dénonçant le recul démocratique en Géorgie, peine à se coordonner sur une réponse ferme. Le Parlement européen a exigé des sanctions contre les responsables géorgiens impliqués dans les violations des droits humains et de la démocratie, mais ces mesures n’ont été que partiellement appliquées. Les États baltes, notamment, ont déjà imposé des sanctions contre certains dirigeants géorgiens, en réponse à la répression des manifestations, et le Canada a annoncé suivre leur exemple. De son côté, les États-Unis ont suspendu leur partenariat stratégique avec la Géorgie, dénonçant les actions antidémocratiques du gouvernement en place.
La fracture entre un gouvernement prorusse et une population pro-européenne s’est creusée, et l’avenir de l’intégration géorgienne à l’Union européenne semble désormais compromis, du moins à court terme. Les manifestations risquent de se poursuivre, et la répression pourrait encore s’intensifier, d’autant plus que la Géorgie se trouve à un carrefour géopolitique crucial, entre son désir d’adhésion à l’UE et l’influence grandissante de la Russie.
L’EUROPE SE RENOUVELLE : NOMINATIONS DES NOUVEAUX COMMISSAIRES EUROPÉENS ET D’ANTÓNIO COSTA À LA TÊTE DU CONSEIL EUROPÉEN
Une nouvelle Commission européenne sous le leadership d’Ursula von der Leyen
Après presque six mois de préparation, la nouvelle Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen pour un second mandat, a officiellement débuté ses travaux ce 1er décembre 2024, suite au vote favorable des eurodéputés le 27 novembre.
Bien qu’Ursula von der Leyen ait insisté pour une plus grande parité, la Commission compte seulement 11 femmes contre 16 hommes, un équilibre qui contraste avec ses précédentes ambitions. De plus, la composition politique du collège penche à droite, avec 12 commissaires affiliés au Parti Populaire Européen (PPE), 5 à la famille des libéraux de Renew Europe, et 4 au Parti socialiste européen (PSE). Un commissaire est issu des Conservateurs et réformistes européens (CRE), tandis que 5 membres sont classés comme indépendants.
Le collège des commissaires européens se veut ambitieux, avec des dossiers prioritaires sur la compétitivité de l’Union, l’innovation, et le renforcement de la politique de défense européenne. Parmi les figures de proue de cette équipe, on trouve Kaja Kallas, nouvelle haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et Stéphane Séjourné, qui prendra en charge la stratégie industrielle et la prospérité.
António Costa prend la présidence du Conseil européen
Le 1er décembre 2024 marque également une date clé pour le Conseil européen avec l’élection d’António Costa en tant que président. L’ancien Premier ministre portugais succède à Charles Michel, pour un mandat de deux ans et demi (renouvelable), dans un contexte international et interne marqué par des tensions géopolitiques, des crises économiques et un renforcement de la coopération au sein de l’Union.
Invité d’honneur au Conclave 2024 et à nouveau prévu pour celui de 2025 à Bruxelles, António Costa a souligné, dans son discours inaugural, a insisté sur la nécessité de respecter les différences d’opinion et de cultures, affirmant que cette diversité est une force de l’Europe. L’agenda d’ António Costa inclut plusieurs priorités essentielles : le soutien à l’Ukraine face à l’agression russe, la politique de défense européenne, la gestion des migrations, ainsi que la réforme du budget de l’UE.
L’un des défis majeurs qui se profile est la gestion des tensions internes au sein du Conseil européen, dominé par des partis de centre-droit, principalement issus du PPE, tout en équilibrant les voix des gouvernements socialistes et des partis nationaux populistes ou nationalistes. Le nouveau président devra également naviguer dans le délicat dossier de l’élargissement de l’UE, avec la candidature de pays comme l’Albanie, l’Ukraine et la Serbie, tout en évitant les obstacles qui ont ralenti le processus ces dernières années.
L’ancien Premier ministre portugais est reconnu pour son pragmatisme, une qualité qui a souvent permis de surmonter les blocages politiques. C’est d’ailleurs ce pragmatisme qui lui a permis de maintenir son influence au sein de l’UE malgré une situation complexe au Portugal, où il avait dû faire face à des accusations de corruption avant d’être élu à ce poste de prestige.
LES DÉMOCRATIES EUROPÉENNES EN CRISE : LA FRANCE ET L’ALLEMAGNE DÉSAVOUÉES
En Allemagne : Elections anticipées en vue
En Allemagne, la crise gouvernementale s’intensifie après la rupture de la coalition au pouvoir entre le chancelier Olaf Scholz et son partenaire libéral, le ministre des Finances Christian Lindner. Cette démission en chaîne a conduit à la convocation d’élections anticipées, dont la date a été fixée au 23 février 2025. Le gouvernement Scholz, désormais en minorité, devra affronter une élection qui pourrait bouleverser les rapports de force politiques. Les dernières enquêtes d’opinion placent les conservateurs de la CDU/CSU en tête avec 33 % des voix, devant l’extrême droite (18 %) et les sociaux-démocrates du SPD (16 %). La situation est d’autant plus préoccupante que l’Allemagne devra fonctionner sans budget fédéral pour 2025, un échec à adopter le budget étant désormais inévitable avant les élections. Dans ce contexte, le pays sera contraint de recourir à un budget provisoire, renforçant les incertitudes économiques à l’approche du scrutin.
En France : Une crise politique sans précédent
Similairement, la France traverse une crise politique aiguë, dont le paroxysme a été atteint ce 4 décembre 2024, avec le renversement du gouvernement de Michel Barnier. La motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire (NFP) contre le recours à l’article 49.3 pour faire passer le budget de la Sécurité sociale a été adoptée par l’Assemblée nationale, entraînant la chute du gouvernement. C’est une première sous la Ve République : jamais l’activation de l’article 49.3 n’avait conduit à la démission d’un gouvernement.
Ce renversement a été perçu comme un « saut dans le vide » par la presse internationale, qui estime que la crise politique en France s’aggrave. The Guardian a souligné que cet événement exacerbe les divisions internes, tandis que La Tribune de Genève a décrit ce moment comme « historique », précisant qu’il s’agit de la fin d’une « opérette politique » qui était vouée à l’échec depuis le début.
Le journal El País d’Espagne a également pointé du doigt la situation politique en France, soulignant qu’il s’agissait « de la fin d’une opérette politique dont tout le monde connaissait l’issue dès le début ». Depuis Barcelone, La Vanguardia a qualifié cette situation de « dangereux saut dans le vide », attribuant la victoire de la motion de censure à une alliance « opportuniste entre la gauche et l’extrême droite ».