Craponne-sur Arzon, exemple de dévoiement du dispositif "Petites Villes de Demain"

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Au XXe siècle : À Craponne-sur-Arzon (Haute-Loire) comme dans de nombreuses communes, le patrimoine bâti a subi des atteintes, avant une période de délaissement du centre historique.
À partir des années 1980 : des restaurations ont été entreprises, ainsi que la réfection de quelques rues et places et de nouvelles inscriptions ISMH. Le projet de Maison du patrimoine a été lancé sur une idée de Jacques Barrot, président du Conseil général.
Depuis les années 2010 : la mairie a repris les concepts d’urbanisme des années 1960 et entend « revitaliser » le centre par des démolitions – constructions, sans tenir compte des études qu’elle a elle-même commandées.
Sites & Monuments et la Société d’histoire se mobilisent pour obtenir une large concertation, la restauration des édifices patrimoniaux et des diagnostics archéologiques dans les zones en travaux. Plusieurs articles en ligne ont été publiés.

Depuis 2010, huit édifices des XVIe, XVIIe ou XVIIIe siècles ont été détruits et d’autres sont menacés à court terme.

Rue Pannessac, maison XVIIe avec cheminée Renaissance… remplacée en 2010-2012 par un immeuble en béton

Dans la même rue, maison du XVIe siècle : arrêté de péril et de démolition en 2017

Rue du Commerce : « Maison de la Franche Amitié » (loge maçonnique au XVIIIe siècle) remplacée par un préau en 2022 ; décors détruits

À chaque fois, des crédits de l’État ou d’agences nationales sont sollicités en contradiction avec leurs objectifs initiaux, pour financer des destructions-reconstructions coûteuses et dramatiques pour le patrimoine et l’environnement.

Le désastre de la place Neuve

 
Destruction de l’hôtel Gomot

Après plusieurs études sur la restauration du quartier, un projet d’habitat partagé a été lancé, puis subitement dénaturé en 2022 en prévoyant des démolitions massives dont celle de l’hôtel Gomot, plus bel édifice de la place, emblématique de la bourgeoisie commerçante.

Destruction de l’hôtel Gomot

Toutes nos démarches sont restées vaines : tentatives de dialogue, recours amiable resté sans réponse, recours contre le permis de démolir toujours en instance. La suspension n’ayant pu être obtenue, les maisons ont été détruites en juin-juillet 2024. Ces travaux ont confirmé au passage tout leur intérêt patrimonial ainsi que le bon état du gros œuvre, contrairement aux descriptions caricaturales qui ont été faites.

Charpente robuste de l’hôtel Gomot arrachée et détruite par grands morceaux

Même les menuiseries Louis XV et Art Déco ont été détruites.
Seules les pierres d’encadrement des ouvertures ont été conservées en vue d’un réemploi, tout en étant malmenées.

Recapiti
Nicole HUET