Le direc­teur de notre dépar­te­ment DYNAMICS, l’éco­no­miste rôme Valette, a publié dans le journal Le Monde, samedi 30 novembre 2024, une tribune dans laquelle il compare les poli­tiques migra­toires écono­miques améri­caines et fran­çaises, à l’aune des récentes élec­tions prési­den­tielles aux Etats-Unis et la campagne du candidat répu­bli­cain élu Donald Trump.

« Bien qu’il ait été parti­cu­liè­re­ment hostile à l’immigration en général, l’essentiel de sa commu­ni­ca­tion s’est surtout concentré sur un rejet très ferme de l’immigration irré­gu­lière aux Etats-Unis. En revanche, le candidat répu­bli­cain a beau­coup moins ques­tionné les nombreux dispo­si­tifs histo­riques de son pays qui visent à attirer léga­le­ment des travailleurs du monde entier, notam­ment des talents quali­fiés », écrit le cher­cheur au CEPII Paris.

Il rappelle l’exis­tence des « programme de visas H‑1b » qui « permettent d’attirer des talents inter­na­tio­naux, parti­cu­liè­re­ment dans des régions comme la Silicon Valley, où ils renforcent l’innovation et jouent un rôle-clé dans le déve­lop­pe­ment écono­mique des start-up ». Résultat : « les immi­grés repré­sentent aux Etats-Unis 16 % de la popu­la­tion, mais déposent 23 % des brevets. Quarante-six pour cent des 500 plus grandes entre­prises améri­caines en 2024 (consi­dé­rées d’après le chiffre d’affaires) ont été fondées par des immi­grés ou par leurs enfants ».

« Au-delà des stra­té­gies élec­to­ra­listes, la France aurait donc tout à gagner à ne pas tirer de mauvaises conclu­sions de l’élection améri­caine, ni à s’engouffrer tête baissée dans une rhéto­rique de l’immigration zéro », conclut l’éco­no­miste, appe­lant à « sortir d’une poli­tique migra­toire figée et [à] reprendre la main avec une stra­tégie visant à tirer plei­ne­ment parti des béné­fices écono­miques de l’immigration. »

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