« Le seul point négatif du racketlon, c’est que tu ne gagnes vraiment pas d’argent » | Le Stade Français

Compatibilità
Salva(0)
Condividi

Myriam Enmer, 27 ans, est licenciée au Stade Français dans les sections Squash et Tennis. La Stadiste est une sportive de haut niveau puisqu’elle est championne du monde et championne de France d’une discipline encore méconnue : le racketlon.

Le racketlon, qu’est-ce que c’est ? « C’est le mélange des quatre sports de raquette donc tennis de table, badminton, squash et tennis. Ça se joue toujours dans cet ordre-là, donc de la plus petite raquette à la plus grande », explique Myriam Enmer.

À 27 ans, la Stadiste (licenciée au Stade Français dans les sections Squash et Tennis), championne du monde et championne de France de racketlon, est une spécialiste de la discipline, c’est le moins que l’on puisse dire. « On joue un set de 21 points dans chaque sport, contre le même adversaire, avec une petite spécificité, c’est qu’il y a deux services chacun, donc ça change un peu des règles habituelles des autres sports où cela ne se joue pas forcément de cette façon. L’autre spécificité, c’est que s’il y a plus de 21 points d’écart après le tennis de table, le badminton et squash, il n’y a pas de tennis, parce qu’en fait, même si l’autre joueur gagne 21-0, c’est irratrapable, le retard étant trop conséquent. »

Voilà pour la présentation de cette jeune discipline encore méconnue du grand public. « En 2015, pour donner une petite idée, les premiers tournois français ont eu lieu. En 2015/2016, il y avait peut-être un ou deux tournois en France. En 2024 et même 2025, je pense qu’on va être à une vingtaine de tournois donc ça grandit et je pense que ça va continuer. En tout cas, en France, on est sur une bonne dynamique », confie Myriam Enmer.

Une discipline précaire

Comment la Stadiste en est-elle arrivée à pratiquer le racketlon ? « En fait, je viens du tennis. C’est mon premier sport. J’ai fait mon sport étude, etc. et après, à la fac, en STAPS, j’avais décidé d’arrêter le tennis parce que financièrement, c’était compliqué, on en revient toujours au même. En STAPS pour le CAPEPS, il n’y avait pas de tennis. J’ai donc choisi la spécialité badminton parce que dans ma tête, je me suis dit que le badminton, ça se rapproche le plus du tennis. Ensuite, je me suis inscrite en club et j’ai repris les compétitions que j’avais arrêté en tennis complètement […] Dans mon club de badminton, à Dijon, l’actuel numéro 2 français de racketlon (Damien André), faisait déjà du racketlon donc ça, c’était en 2017/2018 et c’est lui qui m’en a parlé la première fois parce qu’il venait aussi du tennis et s’est inscrit en badminton. Lui, c’était pareil que moi par rapport au CAPEPS. Au départ, je ne voulais pas trop parce que comme je disais, le squash, je ne connaissais pas, enfin, j’en avais peut-être fait une ou deux fois mais tu vois, ça fait un peu peur. Tu es réticent, tu ne sais pas trop, tu ne connais pas trop de clubs de squash. Et 2 ans plus tard, on a fait un stage avec Damien et d’autres français à l’Alpe d’Huez où on a fait les 4 raquettes pendant une semaine Et c’est à partir de ce moment-là où j’ai aimé et je me suis lancée. »

Bien qu’elle soit la meilleure française et l’une des meilleures joueuses du monde, Myriam Enmer ne vit pas de son sport. « C’est difficile. En fait, le seul point négatif du racketlon, c’est que tu ne gagnes vraiment pas d’argent. Au tennis, ils touchent des sommes astronomiques à très haut niveau mais même à un très bon niveau régional, tu peux quand même rembourser une partie de tes frais. Au racketlon, pour l’instant, il n’y a pas d’argent. Il y a deux ans au championnat du monde, il y avait une petite somme mais c’est vraiment le point négatif. »

Du positif est cependant à tirer de cette absence d’argent. « On en parle souvent entre joueurs mais le fait qu’il n’y ait pas l’argent qui rentre en compte contribue quand même à la bonne ambiance, alors que c’est vrai qu’on sait très bien que dans chaque sport de haut niveau, plus ça monte, plus c’est la bagarre et c’est normal. Là, au moins, il n’y a pas l’argent qui rentre en jeu et je pense que ça fait que les gens sont assez fair-play, bienveillants. Ça, c’est cool, ça donne vraiment envie de continuer la discipline. »

Pour essayer de financer ces compétitions, Myriam Enmer a eu une idée. « Je lance un site internet pour essayer d’avoir deux ou trois sponsors. Je ne sais pas ce que ça va devenir du tout, je vais tenter. Même aux Jeux olympiques, on voit certains athlètes qui travaillent à côté donc on n’est pas les seuls comme ça. »

Ecoutez l’interview de Myriam Enmer en intégralité sur Spotify en cliquant sur le lien suivant : https://open.spotify.com/episode/3vi7yxHhGkyNBUWShuTH5k?si=-HuVusyPSNqko8ODK6gDfw

Pour en savoir plus sur notre Stadiste, rendez-vous sur son site internet : https://www.myriamenmer.com/

Recapiti
lohan