Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes et durant tout le mois de mars, redécouvrez le destin hors norme de sénonaises d'exception. Une série de fabuleux destins ! Aujourd'hui, découvrez le dernier portrait consacré à la résistante Catherine Janot.
Catherine Janot, née Catherine de Brunel de Serbonnes, est une figure emblématique de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Son parcours, marqué par des actions courageuses et un engagement sans faille, fait d'elle une héroïne locale et un exemple de dévouement à la cause de la liberté.
Un engagement précoce dans la Résistance
Mariée en 1940 à Raymond Janot, officier militaire mobilisé, Catherine se lance dans la résistance dès l'hiver 1942, sous l'occupation nazie. Elle participe activement au réseau Comète, une organisation clandestine visant à aider les aviateurs alliés abattus à s'évader et à rejoindre la zone libre ou l'Angleterre.
Elle fait preuve d'un courage exceptionnel en recevant, à son domicile de Serbonnes, un aviateur canadien qu'elle cache avant de le conduire à Paris, où il est pris en charge par le réseau Comète. Elle tisse également des liens avec d'autres résistants de la région, dont le docteur Jean de Larebeyrette, et joue un rôle clé dans l'implantation du réseau Vélite-Thermopyles en Sénonais.
Trahison et clandestinité
En 1943, Catherine Janot est dénoncée par un étudiant en médecine et se retrouve contrainte à se cacher. Cette trahison ne freine pas son ardeur et son dévouement à la cause. Elle continue de mener ses activités résistantes en dépit des risques, maintenant les communications avec les différents réseaux de résistance et poursuivant ses missions d'évasion et de renseignement. Le groupe qu'elle forme à Serbonnes devient une plaque tournante des opérations secrètes dans la région.
Traversée des Pyrénées et engagement dans la Guerre
Lorsque son mari, Raymond, évadé d'un stalag, rejoint Catherine après avoir traversé une partie de l’Allemagne, le couple poursuit sa lutte. Après un passage par l’Espagne, ils embarquent pour Casablanca, où Raymond s'engage dans les commandos. Catherine, quant à elle, devient conductrice d'ambulance dans le mouvement « Liaison secours » et participe activement au débarquement en Provence en 1944. Sa contribution sur le terrain se distingue par sa capacité à coordonner des actions essentielles et à prendre des risques pour sauver des vies. Blessé par une balle à la joue à Belfort, Raymond est démobilisé fin 1944 en même temps que son épouse.
Témoignage et mémoire
Le souvenir de Catherine Janot reste profondément marqué par la discrétion et l'humilité avec lesquelles elle a servi la cause de la liberté. Son fils, François Janot raconte avec émotion comment ses parents ont traversé des épreuves extrêmes sans jamais chercher la gloire. L’histoire de Catherine Janot a été préservée grâce aux recherches de l'historien Joël Drogland, qui a recueilli son témoignage dans les années 1990 et a contribué à faire connaître son rôle essentiel dans la Résistance.
Une vie après la guerre
Après la guerre, Catherine Janot, comme son époux Raymond, se retire de la vie publique. Raymond poursuit une brillante carrière dans l’administration, notamment comme conseiller juridique à l’Élysée, directeur général de la Radio Télévision Française et président du Conseil général de Bourgogne. Catherine, de son côté, se consacre à sa famille, tout en restant discrète sur ses années de Résistance. En hommage à leurs actions, le lycée de Sens porte le nom de Lycée Catherine et Raymond Janot.
Catherine Janot incarne la Résistance dans toute sa diversité : une femme courageuse, discrète mais déterminée, qui a risqué sa vie pour sauver des milliers d’autres. Son héritage continue d'inspirer, rappelant l'importance de l'engagement, du sacrifice et de la solidarité dans les moments les plus sombres de l’Histoire.
