Pratiquer des activités physiques dès le plus jeune âge protège de nombreux problèmes de santé dont des maladies cardiovasculaires. Les études de ces dernières années, dont celle de l’ANSES en 2020, montrent que la majorité des adolescent·es présente un risque élevé de risques sanitaires tels que le surpoids, l’obésité ou les troubles du comportement alimentaire, ce qui impactera leur qualité de vie à l’âge adulte. Pour faire face à ce problème de santé publique, des dispositifs se mettent en place pour promouvoir et renforcer l’activité physique chez les jeunes publics. C’est le cas de la démarche ICAPS, en cours de déploiement par l’Union régionale sportive Léo Lagrange (URSLL) dans les Hauts-de-France.

La démarche ICAPS, Intervention Centrée sur l’Activité Physique et la Sédentarité, développe une approche socio-écologique : elle vise à encourager les jeunes à conscientiser le changement, en intégrant davantage d’activités physiques dans leur quotidien, et pas seulement dans un cadre sportif organisé.

Le centre socio-culturel et sportif Léo Lagrange de Colombelles référent national de la démarche ICAPS

Reconnue comme démarche probante en 2008 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ICAPS est déployée en France par le Centre National d’appui au Déploiement en Activité Physique et lutte contre la Sédentarité (CNDAPS), porté par une association affiliée au réseau Léo Lagrange : le centre socio-culturel et sportif Léo Lagrange de Colombelles (14), désigné par Santé publique France.

L’URSLL Hauts-de-France et l’association affiliée Les Petits Poids, spécialisée en activité physique adaptée (APA) ont créé un consortium avec le rectorat d’Amiens (80), le CNDAPS et 2 établissements scolaires de la Somme volontaires pour déployer ICAPS.

Un lycée et un collège dans la Somme accompagnés par l’URSLL et les Petits Poids

Iris Leleu, coordinatrice des projets jeunes à l’association Les Petits Poids et enseignante en APA va suivre le projet et est l’interlocutrice privilégiée du collège et du lycée partenaires. « Nous avons fait appel au CNDAPS pour nous former à l’approche ICAPS et ils nous apporteront leur expertise technique. Fin juin et début juillet, une journée de formation ICAPS a été animée par le CNDAPS dans chaque établissement scolaire, avec également des membres de l’URSLL et des Petits Poids », précise la professionnelle.
L’objectif de la formation : d’une part, partager un langage commun sur l’activité physique, la sédentarité et les impacts sanitaires et d’autre part, maîtriser le cahier des charges ICAPS et démarrer la réflexion sur les actions à mettre en place auprès des élèves.

Formation des professionnel·les des 2 établissements scolaires à la démarche ICAPS

Amaury Faviot, professeur d’éducation physique et sportive (EPS) est partie prenante pour le lycée, il est très mobilisé sur la thématique : il est également formateur pour les écoles promotrices de santé.
Il a mis en place récemment l’option sport-santé de 3 heures hebdomadaires, complémentaires des 2 heures obligatoires. Dans ce cadre-là, il fait appel à des enseignant·es en APA des Petits Poids : « j’ai constaté une baisse de la condition physique des lycéens, ils sont moins endurants et disposent d’une moindre maîtrise motrice, j’ai donc sollicité les enseignants APA de l’association et c’est ainsi que le projet ICAPS a fait son chemin entre nous. »

Les professionnel·les formé·es, un plan d’action à déployer sur l’année scolaire

Enseignant·es, infirmières scolaires, assistante sociale, conseiller·ères principal·es d’éducation : une vingtaine de professionnel·les du lycée et du collège ont participé à la formation ICAPS au début de l’été. « L’objectif était clair pour moi : mettre en cohérence les actions qui existent déjà et préparer la mise en place d’un projet de santé globale. Nous avons commencé à élaborer des pistes d’actions ponctuelles et des fils rouges. Et la présence des membres des Petits Poids est un point fort, ils apportent un regard extérieur et leur expérience », témoigne le professeur d’EPS.

Sont envisagés pour l’année scolaire 2024-2025 :

  • Une journée « intégration par l’activité physique » pour l’arrivée des nouveaux et nouvelles élèves au lycée ;
  • Des journées thématiques réparties sur l’année, pour mettre en mouvement les élèves et sensibiliser à l’activité physique ;
  • Des actions fils rouges que mettront en place les personnels formé·es à ICAPS telles que : les échauffements et étirements matinaux, des marches de discussions ou encore des pauses actives.

Mesurer l’impact pour convaincre et essaimer

Les Petits Poids vont aider les équipes des établissements scolaires à se doter d’outils de mesures, afin d’évaluer l’impact des actions. Pouvoir expliquer la plus-value d’ICAPS auprès des élèves contribuera à diffuser les nouvelles pratiques auprès de tou·tes les professionnel·les du collège et du lycée. « Nous allons y aller progressivement pour créer d’abord de nouvelles habitudes parmi les membres du collectif formé. Ensuite, nous espérons que les autres professeurs voudront aussi tester et intégrer par exemple les pauses actives dans leurs cours. Il faut se laisser le temps de déployer le projet » complète Amaury.

Grâce à la démarche ICAPS, l’URSLL Hauts-de-France va accompagner ces 2 premiers établissements scolaires à développer les capacités motrices des ados, lutter contre la sédentarité et améliorer la leur condition et aptitude physique et ce, afin de contribuer à améliorer durablement la santé des jeunesses !

Iris était en stage au sein des Petits Poids, elle a à présent terminé ses études et a été recrutée par l’association. Elle assure la coordination des projets ICAPS, elle accompagne le personnel scolaire (enseignants, infirmière, documentalistes etc) et intervient sur certains ateliers.

Pour garder le contact

Iris Leleu
Enseignante APA
Coordinatrice des projets jeunes à l’association Les Petits Poids
iris.leleu7@gmail.com

Matthieu Vermeil
Responsable national sport santé à l’UNSLL
matthieu.vermeil@leolagrange.org