Résumé. Depuis la crise finan­cière de la fin des années 2000, les jeunes adultes d’Europe du Sud – et d’Italie en parti­cu­lier – ont repris la route de l’exil. Ces nouvelles migra­tions, encore peu étudiées, sont présen­tées dans les médias comme une fuite des cerveaux. À travers une enquête ethno­gra­phique menée auprès d’Italiens récem­ment arrivés à Paris, ce livre en propose une autre approche, centrée sur le rôle de la famille. Les nouvelles migra­tions italiennes concernent en effet des jeunes diplômés issus d’une classe moyenne préca­risée et très dépen­dants du soutien de leur famille d’origine. Trois ménages italiens installés à Paris ont été suivis pendant deux ans, ainsi que les membres de leur « parenté pratique » mobi­lisés dans leur vie quoti­dienne, et rési­dant en Italie, en France et en Europe. Le livre revi­site ainsi le concept de famille trans­na­tio­nale, habi­tuel­le­ment étudié dans le cadre des migra­tions en prove­nance du Sud global, pour montrer les formes spéci­fiques que prend cette dernière dans le contexte de l’intégration euro­péenne. Alors que les poli­tiques de regrou­pe­ment fami­lial sont de plus en plus restric­tives pour les migrants des pays exté­rieurs à l’espace Schengen, le régime de libre circu­la­tion confère aux citoyens euro­péens un « privi­lège de parenté », géné­rant de nouvelles manières de faire famille par-delà les fron­tières et des formes origi­nales de protec­tion sociale transnationale.

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