Le Musée Jacquemart-André de Paris présente, du 19 mars au 3 août 2025, une exposition dédiée à Artemisia Gentileschi, figure emblématique de la peinture caravagesque du XVIIe siècle. Intitulée « Artemisia : Héroïne de l’art », cette rétrospective réunit une quarantaine d’œuvres, mettant en lumière le parcours exceptionnel de l’une des rares femmes artistes de son époque à avoir acquis une renommée internationale de son vivant. L’exposition explore la singularité de son œuvre, sa résilience face aux épreuves personnelles et son influence durable dans l’histoire de l’art. Les visiteurs auront l’occasion de découvrir des chefs-d’œuvre reconnus, des toiles récemment attribuées et des peintures rarement exposées, offrant ainsi une perspective approfondie sur l’héritage artistique d’Artemisia Gentileschi. Artemisia Gentileschi au musée Jacquemart-André Paris : une exposition qui célèbre une pionnière de l’histoire de l’art !
Une vie marquée par le talent et la résilience
Née à Rome en 1593, Artemisia Gentileschi est la fille aînée du peintre Orazio Gentileschi, un disciple du Caravage. Elle s’initie très tôt à la peinture dans l’atelier paternel, démontrant rapidement un talent remarquable. À 17 ans, elle réalise Suzanne et les vieillards (1610). Cette œuvre témoigne de sa maîtrise précoce du dessin et de la composition. En 1611, un événement tragique marque sa vie. Ainsi, elle est victime d’un viol perpétré par Agostino Tassi, un collaborateur de son père. Le procès qui s’ensuit est largement médiatisé, et Artemisia est contrainte de témoigner sous la torture. Malgré cette épreuve, elle épouse peu après le peintre florentin Pierantonio Stiattesi. Ce mariage arrangé par son père lui permet de retrouver un statut honorable.
Vivre de sa peinture et être indépendante
Là, elle devient la première femme admise à l’Académie du dessin en 1616. Dès lors, elle entretient des relations avec des figures influentes, dont Galilée. Et reçoit des commandes prestigieuses de la cour des Médicis. Après des séjours à Rome, Venise et Londres, où elle collabore avec son père pour le roi Charles Ier, Artemisia s’établit à Naples vers 1640. Là elle poursuit sa carrière jusqu’à sa mort présumée autour de 1654.
Une œuvre puissante et novatrice
Artemisia Gentileschi est considérée comme l’une des premières femmes peintres de l’histoire de l’art. Elle se distingue par sa capacité à représenter des scènes bibliques et mythologiques avec une intensité émotionnelle rare. Son utilisation du clair-obscur, héritée du Caravage, confère à ses compositions une profondeur dramatique saisissante. Parmi ses œuvres majeures, Judith décapitant Holopherne (1612–1613) illustre sa maîtrise technique et son audace thématique. Elle aborde fréquemment des sujets mettant en avant des figures féminines fortes, telle que la série des Lucrèce (1625-1650), reflétant probablement ses propres expériences et sa vision de la condition féminine. Son art, longtemps attribué à tort à des artistes masculins, est aujourd’hui reconnu pour son originalité et sa contribution significative à la peinture baroque.
Une exposition exceptionnelle
L’exposition Artemisia : Héroïne de l’art, au Musée Jacquemart-André de Paris, offre une occasion rare de découvrir ou redécouvrir l’œuvre de cette artiste exceptionnelle. Réunissant une quarantaine de tableaux, dont certains exposés pour la première fois en France, la rétrospective met en lumière la diversité et la richesse de son travail. Les visiteurs pourront admirer des chefs-d’œuvre emblématiques ainsi que des œuvres moins connues, témoignant de l’évolution stylistique et thématique de l’artiste. L’exposition s’attache également à replacer Artemisia dans son contexte historique et artistique, l’occasion de (re)découvrir ses toiles aux dimensions monumentales, caractéristiques de l’époque (XVIIe siècle). Cette immersion dans l’univers d’Artemisia Gentileschi permet de mieux comprendre son influence durable et son rôle précurseur dans l’affirmation des femmes dans le monde de l’art.
À découvrir en famille
L’exposition Artemisia : Héroïne de l’art constitue une excellente occasion de visite en famille, tant par la richesse de son propos que par son potentiel pédagogique en lien direct avec les programmes de l’Éducation nationale. Accessible aux enfants dès l’école primaire, elle propose une approche vivante de l’histoire de l’art, des grands récits bibliques et mythologiques, et de la place des femmes artistes dans l’histoire.
Pour le cycle 2 (CP à CE2)
Les œuvres exposées permettent une initiation au récit visuel et à la lecture d’image. Des tableaux comme Suzanne et les vieillards peuvent être exploités pour parler des émotions, du bien et du mal, et pour éveiller la sensibilité artistique des enfants, en lien avec le programme d’arts plastiques.
En cycle 3 (CM1 à 6e)
L’exposition offre une porte d’entrée vers des thèmes historiques (XVIIe siècle, rôle des femmes à travers les siècles), tout en favorisant des activités transdisciplinaires : description d’œuvres, reconstitution de scènes mythologiques ou bibliques, ou rédaction de récits à partir des tableaux.
Pour les collégiens et lycéens (cycles 4 et 5)
L’œuvre d’Artemisia permet d’aborder des enjeux profonds : la place des femmes dans la société, l’histoire des arts et la construction du regard critique. Elle s’inscrit pleinement dans les enseignements de français (lecture de textes argumentatifs), d’histoire (époque moderne, société baroque) et d’arts (analyse d’œuvres, étude comparative avec Le Caravage).
Le musée Jacquemart-André propose en complément des supports pédagogiques, des visites guidées adaptées, et des livrets-jeux pour les plus jeunes. Cette exposition s’impose ainsi comme une ressource précieuse pour accompagner les apprentissages scolaires et initier les enfants à une lecture engagée de l’histoire de l’art.
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Hakim Aoudia.