Le voyage organisé par l’association Amar (Acteurs dans le monde agricole et rural) de Rennes et le Réseau Bretagne Solidaire, a réuni une quinzaine de femmes essentiellement paysannes de Bretagne et de Rhône-Alpes. Il avait pour objectif de découvrir l’agroécologie et la place des femmes au sein du Mouvement des Sans Terre.

Défendre le droit à la terre des paysans et paysannes

Le Mouvement des Sans Terre milite pour que les familles paysannes ne possédant pas de terre disposent de terrains pour pouvoir cultiver. Le mouvement demande une réforme agraire et organise l’occupation des terres non exploitées. Ces actions sont menées lorsque des terres ne sont pas utilisées au bénéfice de la collectivité, conformément à la Constitution, qui stipule que « toute propriété
doit remplir une fonction sociale ». Le mouvement aide également les paysans et paysannes à s’organiser, à se former et à se mobiliser pour avoir plus d’impact sur les décisions publiques. Pendant leur séjour, les paysannes ont découvert le fonctionnement du mouvement et rencontré des paysannes et paysans de l’ouest de l’État du Pernambouc au nord-est du pays. « Nous avons ont été particulièrement intéressées par la capacité du mouvement à mobiliser et à permettre l’émancipation collective grâce à la formation inspirée de l’éducation populaire », souligne Marine Robast.

Les femmes dans l’agroécologie

« Nous avons appris que l’agroécologie n’est pas abordée de la même manière qu’en France. Pour le mouvement, la protection de l’environnement et la production d’aliments sains sont deux notions fondamentales, mais la lutte contre les inégalités sociales, pour l’accessibilité de la terre de toutes et tous, est prioritaire face à la recherche des meilleures techniques de production ». Le groupe de paysannes voulait aussi voir la place des femmes dans l’agroécologie dans ce pays où les violences conjugales et les féminicides sont nombreux. « Le mouvement combat aussi pour les luttes des femmes. Au sein du mouvement tous les postes sont occupés par un binôme mixte, pour veiller à une représentativité à part égale des femmes et des hommes. Des groupes de femmes auxquels nous avons eu la chance de pouvoir participer, leur permettent de pouvoir s’exprimer et d’échanger librement sur les sujets de la santé, de l’éducation sexuelle, des violences…».

Envie de transmettre
« Nous sommes rentrées avec une envie de continuer le partenariat entre paysannes, mais aussi de nombreuses questions. Comment nous inspirer concrètement de ces rencontres et de ces transmissions pour mobiliser les paysannes et paysans ? Comment favoriser l’émancipation collective ? Comment faire en sorte que les ressources soient mieux partagées, permettre à plus de paysans de pouvoir s’installer, donner envie de paysannerie, créer plus de liens entre la ville et la campagne…».