Diaz, un crime d'état de Daniele Vicari : un film éminemment politique ! - CulturAdvisor

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Avec Diaz, un crime d’’état, Daniele Vicari signe un film politique en forme de coup de matraque derrière les oreilles. Baptisé à l’’origine Diaz, don’’t clean up this blood (“Ne lavez pas ce sang”, de l’’expression écrite d’’un(e) militant(e) sur les lieux du massacre, dans la nuit du 21 au 22 juillet 2001), le film revient sur les évènements qui se sont produits en marge du G8 à Gênes.

L’école Diaz

À l’’école Diaz, alors que le rassemblement des grandes puissances touche à sa fin, des militants venus de toute l’’Europe se sont installés. Quelques jours plus tôt, un jeune italien a été tué par balle avant de se faire rouler dessus par une jeep. Ce qui fait des carabiniers des « assassinos », cri scandé à chaque passage d’une patrouille. Les nerfs sont à crans. Quand un véhicule de police est pris à partie et ciblé d’’un jet de bouteille, les forces de l’ordre décident de riposter. Et elle ne fait pas dans la demi-mesure la maréchaussée.

Plusieurs protagonistes

Vicari développe son film en se basant sur plusieurs protagonistes qui vont participer aux évènements de près ou de loin. Une jeune allemande, un journaliste, un vieil homme parti à la recherche de la fille d’’un ami, des français bien décidés à en découdre, mais aussi une fliquette membre de la patrouille prise pour cible ou un commandant de police dépassé par les évènements. La caméra suit parfois un de ces individus pour tomber en cours de route sur un autre et le suivre à son tour. Certaines scènes sont également répétées et présentées de points de vue différents. Une manière de marquer la diversité dans la fourmilière considérée comme un repère de « black bloc », agitateurs de gauche à tendance anarchisante et adeptes du cocktail Molotov.

Diaz, un crime d’état de Daniele Vicari : un film éminemment politique !

Falsification de preuves

Enfin peut-être pour la population italienne timorée, nourrie aux images de violence télévisuelles, moins pour la police : plusieurs dizaines de policiers seront condamnés par la suite pour falsification de preuves. Dans une scène, un policier fait du gringue à sa copine au téléphone quelques secondes avant de planquer des cocktails Molotov sous sa veste et de se diriger vers l’’école.

Et les pandores sont dépeints comme les abominations qu’’ils ont bel et bien commises. Sourires sadiques, acharnement de bête furieuse, amour du travail bien fait de mecs bon pour l’’asile. Certains, dégoûtés par la barbarie de leurs collègues font entendre leur désapprobation. À voix basse, ils mettront des années à se mettre à table.

Tout se termine à la caserne de Bolzaneto, sorte de Guantanamo italien, où les prisonniers sont privés de droits et battus des jours durant. Sans oublier les humiliations et les brimades à caractère sexuel. Bilan de l’’opération : 93 interpelés et plus de 60 blessés, certains dans un état critique et qui en subiront les conséquences bien des années après.

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Par Nicolas Pons. MagCentre.

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Hakim Aoudia