La préparation du duvet est un vrai travail de bénédictin et demande une patience folle pour retirer à la main tous les débris de duvet puis le peigner, le laver, le sécher et en remplir des couettes, édredons, vêtements etc. D’où son prix… et sa rentabilité pour les habitants.
Les paysans ramassaient également les oeufs tout en veillant à laisser l’espèce se reproduire. Sur cinq oeufs en moyenne par femelle, seulement un ou deux étaient prélevés.
Comme dans les Hébrides, la survie des populations à Vega est fragile, d’autant plus qu’encore jusqu’à la fin du XIXe siècle, la terre ne leur appartenait pas. Elle était louée par un landlord qui était aussi payé en duvet et en oeufs d’eider. Aujourd’hui, le gouvernement norvégien a mis en place des incitations économiques pour maintenir les habitants, comme dans les Hébrides.
Une forme d’économie circulaire était pratiquée. Les éleveurs de moutons produisaient la laine qui servait à fabriquer les vêtements utilisés par les marins lors de leurs campagnes de pêche dans les Lofoten. En retour, ces derniers les payaient en poisson.
Du fait du gulf stream, la zone est très poissonneuse. La production principale a toujours été le stockfish, le cabillaud séché. Les commerçants de la Ligue hanséatique l’ont compris dès le XIIIe siècle en créant à Bergen leur base commerciale avancée. Malheureusement, ce commerce qui faisait travailler des marins pêcheurs artisanaux sur les îles, a été anéanti par l’arrivée des navires-usines qui ont provoqué la fuite des petits pêcheurs. Il ne reste plus que quelques cabanes en ruine. Dommage pour l’écosystème.
Dans les deux cas, le tourisme est une ressource importante mais reste auto-régulée par le manque d’infrastructures et par les besoins de circuler en ferry.
Petite anecdote, on raconte que le nom de la marque Eider créée à Annecy, aurait été inventée lors d’un hiver des années 1960 où une vague de froid exceptionnelle a frappé le lac, attirant les eiders sur ses eaux. Depuis, ces derniers sont restés le symbole de résistance face au froid et à l’adversité.
Petite note de climato non sceptique : une montée des eaux d’un mètre signerait la fin de l’archipel.