L’homme Irrationnel de Woody Allen, ou le film du meurtre comme l’un des beaux arts ! - CulturAdvisor

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L’infatigable Woody, à bientôt quatre vingts ans, nous propose avec ce thriller philosophico-policier son opus annuel avec un bonheur très irrégulier dans ses œuvres. Et comme chaque année, la critique se livre au feuilleton de la comparaison : “mieux que”, “tout petit Woody Allen”, “toujours aussi inventif”, “réjouissante livraison”, jusqu’au “Woody Allen poussif” de Libération. L’homme Irrationnel de Woody Allen, avec Emma Stone et Joaquin Phoenix, ou le film du meurtre comme l’un des beaux arts !

Une réflexion désabusée sur l’être humain

Mais peut-on parler du film pour ce qu’il est, sans faire étalage de sa culture Alleniène ? Point n’est besoin de citer les dix derniers films du prolixe réalisateur pour voir les qualités et les défauts de ce film, qui se veut une réflexion quelque peu désabusée sur l’être humain. Démarrant sur l’arrivée d’un nouveau prof de philo (l’excellent Joaquin Phoenix) dans le microcosme très codé d’une université américaine, le film brosse un tableau plutôt cynique de ce personnage, nouveau dandy au passé chargé d’aventures, alcoolique et impuissant, dont le soit-disant romantisme fait rêver les midinettes de première année et les professeures en mal de sexe…

L’homme Irrationnel de Woody Allen, avec Emma Stone et Joaquin Phoenix, ou le film du meurtre comme l’un des beaux arts !

Un virage plutôt inattendu

La caricature de l’université américaine et de sa vie de campus devient assez vite lassante, quand le film prend un virage plutôt inattendu, en impliquant notre prof “las de tout” dans un meurtre thérapeutique, qui nous prouve que non seulement éliminer un être, à l’évidence malfaisant, est un devoir (on pense soudain au film sur Georg Elser), mais en plus, l’accomplissement de cet acte redonne goût à la vie par la satisfaction du devoir accompli !

Le prof et son élève énamourée

Le propos n’est pas sans rappeler le “M. Verdoux” de Charlie Chaplin, assassin de vieilles dames fortunées, mais “le détail qui tue”, comme les aime Woody Allen, sauvera in fine la morale du film.

Reste les deux personnages du film, le prof et son élève énamourée, dont le film surligne les motivations par des voix off à la première personne. Ainsi, la caricature pesante du début nous les rend non seulement ridicules et antipathiques, mais surtout indifférents au tragique de leur sort.

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Par Gérard Poitou. MagCentre.

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