Cadeaux : notre sélection de livres loirétains pour Noël

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En cette fin année, le choix de livres écrits par des Loirétains ou publiés par des maisons d'édition du département est vaste. Nous en avons lu beaucoup pour vous et retenu une sélection qui, à coup sûr, fera plaisir à vos proches. Il y a des beaux livres, bande dessinée, polar, nouvelles, fantasy...  !

Brèves histoires de roses, suivies de L’horticulture dans le Loiret un héritage vivant

Brèves histoires de roses, suivies de L’horticulture dans le Loiret un héritage vivant • Claude Leforestier • Éditions du jeu de l’oie • 35 €

Saviez-vous que l’on cultive les roses dans le Loiret dès XVIe siècle ? Les roses sont non seulement décoratives, un véritable plaisir pour les yeux et le nez, mais elles sont aussi intéressantes sur les plans alimentaires (thé et tisane, bonbons, loukoum, sirops, confiture…) et cosmétiques (parfum…). La rose est peinte, comme sujet seule ou agrémente un portrait, « chantée, citée dans de nombreux écrits […]. La rose incarne tout à la fois la féminité, l’émotion, la jeunesse, la douceur et la volupté par ses coloris et le toucher de ses pétales. Elle est aussi attachée au prestige, à la beauté, à l’élégance et au raffinement. ». La beauté de la rose est vantée dans la littérature… voyez ce Roman de la Rose, écrit par deux Loirétains Guillaume de Lorris et Jean de Meung, qui avec près de 22 000 vers célèbrent la fleur.

Ce livre de Claude Forestier est un véritable précis sur les rosiers : après l’avoir refermé on saura tout sur cette plante millénaire. Son histoire, ses bienfaits, sa place dans le règne végétal, les catégories, l’obtention de nouvelles variétés, sa commercialisation et sa protection, la conservation des collections

Il contient aussi des conseils très pratiques : en plantant un pied de lavande juste à côté de votre rosier, adieu les pucerons ! Apprenez à les tailler et les entretenir

Nous faisons connaissance avec quelques personnalités essentielles au monde de la rose, par exemple Léon Chenault, auquel une statue rend hommage au parc Pasteur à Orléans.

La préface, illustrée d’une photographie du château de Chamerolles, château des parfums qui possède de nombreuses variétés de roses, est de Marc Gaudet, président du Département du Loiret. 

Au fil des pages, de très nombreuses images rendent hommage à la reine des plantes. Et nous prend l’envie de les cultiver toutes dans notre jardin… tant il est difficile de choisir : leurs fleurs étant parfaites… Simples avec peu de pétales, comme l’Alisontia®, ou la Rosa canina ou complexes, à l’image de la rose Blush® Evevic et Toul® Evejubisia.

C’est un beau livre à offrir à Noël aux amoureux des roses, à ceux qui possèdent un jardin !

Dames de fraises, doigts de fée

Dames de fraises, doigts de fée • Annelise Verdier • Éditions Alifbata • 21 €

Chaque année, des milliers de Marocaines traversent la Méditerranée pour cueillir des fraises chez de gros producteurs espagnols. Elles sont recrutées parce qu’elles sont femmes, jeunes, mères et pauvres. Laissant leur famille derrière elles, elles se retrouvent, pour une saison, dans la région de Huelva. Ayant l’espoir d’un avenir meilleur, notamment pour leurs enfants, elles travaillent dur, dans des serres surchauffées, respirant les pesticides répandus par d’autres ouvriers venant eux du Mali, sont humiliées voire abusées par certains employeurs… 

La première année, ces ouvrières sont obligées d’acheter un équipement pour travailler et vivre dans un habitat précaire : draps ; couvertures ; gants ; bottes en caoutchouc ; survêtement ; casquette ; passeport, pour lequel elles empruntent de l’argent s’endettant avant même de commencer à travailler, comme l’a fait Farida, l’une des héroïnes de ce livre. Elle s’exile plusieurs mois pour nourrir ses enfants : son mari ne travaillant pas à cause d’un asthme qu’il ne peut soigner faute d’argent. Alors, avec les autres femmes, elle ramasse les fraises andalouses qu’on trouve sur les marchés et dans nos supermarchés.

Un roman graphique coup de poing plein de sensibilité. Grâce à lui, les ouvrières saisonnières marocaines ne sont plus invisibilisées… Elles ont le visage de Farida, Nadia, Ghania, Zhor, Samia, Najet… qui malgré la violence subie restent solidaires, se consolent en cas de drame (décès, grossesse involontaire…), se réconfortent lorsque l’épuisement est au rendez-vous.

Annelise Verdier s’est inspirée de l’ouvrage éponyme de Chadia Arab, géographe, directrice de recherche au CNRS et enseignante à l’université d’Angers. Elle s’est aussi rendue en Espagne où elle a constaté « les mains tachées et irritées par les produits ». Elle a également rencontré des femmes qui lui ont parlé des « logements pourris, l’impression d’être traitées comme des animaux ».
 

À lire absolument.

Enfances

Enfances • Foucault Barret • L’andriague • 20 €

Foucault Barret vous livre dix-neuf nouvelles qui tournent autour de l’enfance. Elles ont un petit goût de nostalgie, à l’image de cette femme qui a rendez-vous avec Michel et qui trouve sur son chemin une jeune femme prête à se passer la corde au cou. Ou encore, cet instituteur qui veut « laisser aux enfants le droit d’encore rester petits, de ne pas se précipiter dans le monde des adultes. » On lira aussi des nouvelles fantastiques. Voyez celle où Sophie, qui attend le bus, rencontre Alice qui l’invite à visiter un autre monde. La révolte n’est jamais loin, comme Léo, sept ans, qui prend le premier train venu pensant que si ses parents se déchirent, c’est à cause de lui. 

Mais au fond, dans chaque nouvelle, l’amour est le personnage central. Il prend le visage de Lucie, des parents, d’une corneille surnommée Munin, de Léa, Margot, des grands-parents… Dans ce livre, on retrouve des sentiments universels dans lesquels chacun peut s’identifier Comme dans son précédent recueil de nouvelles Épiphanies, Foucault Barret manie la plume avec brio, son style est simple mais précis et efficaceparfait pour l’écriture de nouvelles

Laissez vous porter… par cet auteur à suivre !
 

Relisez la chronique sur son précédent recueil de nouvelles Épiphanies

Trouble jeu, le dossier Harry Baur

Trouble jeu, le dossier Harry Baur • François Guéroult • Éditions Infimes • 16 €

Connaissez-vous Harry Baur, Harry le magnifique ? Dans les années 1930, cet acteur était LA vedette du cinéma français. Il pouvait tout jouer. Lui, qui a tourné dans une trentaine de films, était considéré comme le seul rival de Raimu dont le nom est resté dans les mémoires... Que lui est-il arrivé pour qu’il sombre ainsi dans l’oubli ?

L’histoire : Suzanne, jeune maquilleuse, est mandatée par le comité pour la libération, un groupe de professionnels du cinéma, pour déterminer si Harry Baur, qui a subi la question, a collaboré ou non. En effet, « on nous demande de réfléchir à une liste noire au sein de notre profession ». D’un côté, il pourrait être accusé de collaborationnisme pour avoir tourné dans l’Assassinat du Père Noël de la Continental film et Symphonie eines Lebens avec la société de Tobis. Et d’un autre côté, il a été arrêté et torturé par les nazis qui, à cause des rumeurs, le croyaient franc-maçon et juif, malgré la production d’un certificat assurant qu’il était catholique. 
Alors, pour démêler le vrai du faux, la jeune maquilleuse se rend à plusieurs reprises chez Harry Baur. Y parviendra-t-elle ? 

Harry Baur apparaît fatigué et usé par la torture. L’acteur essaye de garder un semblant de dignité en déclamant des répliques, tirées de films, pour répondre aux questions de Suzanne. Ce livre, très documenté, nous éclaire sur l’ambiance régnant à Paris, dans le monde du cinéma : entre collaborateurs et résistants, la frontière était mince… pour vivre, certains acteurs acceptaient de tourner avec l’ennemi. 

Pierre Murat, critique cinéma, se réjouit : « François Guéroult est un conteur qui n’invente rien : tout est vrai dans son livre si plaisant, si précis, et c’est le plus terrible ! »… On ne peut qu’être d’accord avec lui.

François Guéroult, auteur de romans historiques, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et journaliste à Ici Orléans, n’en est pas à son coup d’essai. Trouble jeu, le dossier Harry Baur est son septième livre. Essai transformé !

Intimes récits

Intimes récits - Daniel Plaisance - L’Harmattan - 14 €

Daniel Plaisance nous livre ici une trentaine de courts récits, deux, trois pages chacun, pas plus. On y retrouve des sensations, sentiments, de la nostalgie, de la joie, de la poésie, des références à des chanteurs (Thomas Fersen, Brel, Nino Ferrer…), de l’humour… ainsi Un trottoir en héritage est un petit bijou dont la chute est particulièrement malicieuse ! Lisez C’est l’été et vous ressentirez la chaleur du soleil sur votre peau. Dans la vie, vous êtes plutôt du genre en retard ? Si oui, savez-vous que vous êtes un résistant ? Lisez donc Du retard. Vous aimez prendre l’apéritif avec des amis alors installez-vous sous la gloriette qui vous rappellera les kiosques d’antan des jardins publics. Votre ville a-t-elle une âme ? Découvrez celle de Montargis…

Ces récits sont comme des tableaux composés de mots, disposés ici et là, formant des viesen mode pointilliste. Alors, lisez-le ou offrez-le

Daniel Plaisance est essayiste, auteur de biographies, chroniques, récits, nouvelles et romans. Il a publié une douzaine d’ouvrages.
 

Relisez des chroniques sur les livres précédents de Daniel Plaisance

La disparue du boulevard Voltaire

La disparue du boulevard Voltaire • Pierre-Étienne Musson • Black lab • 21, 90 €

Voilà un polar historique haletant. L’intrigue se déroule à Paris en 1907.

Marthe, une fillette de douze ans, a disparu alors qu’Albert, un ami de la famille l’a emmenée voir un spectacle au Ba-Ta-Clan. Alors que Marissi, sa mère, la recherche désespérément, persuadée qu’elle n’a pas fugué, Georges Hacquart, commissaire, est chargé de l’enquête. Marthe sera-t-elle retrouvée ? A-t-elle été victime d’un enlèvement, d’un accident, d’un réseau de prostitution qui sévit hors des fortifs ou en Afrique ? A-t-elle croisé le chemin d’un pervers ? Toutes les hypothèses seront passées au crible par Hacquart

Cette disparition est une histoire vraie. Elle a tenu en haleine la population française durant des semaines. Elle a empêché l’abolition de la peine de mort, envisagée par le président Fallières.

La disparue du boulevard Voltaire est un bon livre dans lequel la petite histoire s’insère dans la grande. Son auteur nous balade dans le Paris ouvrier en en évoquant les difficultés. À l’image de Jeanne, la femme d’Albert, qui se voit refuser, au dernier moment, une demi-journée de congés au risque de se faire licencier sur le champ. Albert, homme de peine, rêve, lui, de devenir contremaître : « Surveiller à prix d’or le travail des autres, mener son petit monde à la baguette, manier la réprimande ou la menace, la retenue de salaire ou de prime, ce doit être rudement bath ! »… cela en dit long sur les conditions de travail de l’époque. On croise aussi des policiers, en sous-effectif : « les policiers, moi, je ne les blâme pas. […] Dame, c’est juste qu’ils ne sont pas assez nombreux. Ils font bien ce qu’ils peuvent ! » répond un vieil homme à une assemblée prompte à critiquer le président Fallières graciant les condamnés à mort, les prisons regorgeant de criminels, « l’insécurité galopante, le vice généralisé, l’éducation et la morale qui se perdent… ». L’action de ce roman se déroule il y a un siècle, pourtant les préoccupations de la population de l’époque ressemblent étrangement à celles dont les médias d’aujourd’hui se font les porte-paroles.

Pierre-Étienne Musson prend un malin plaisir à jouer avec les codes du polar et nos nerfs : fausses pistes ; suspens ; commissaire bougon mais fin limier ; rebondissements… tout cela est écrit dans un style élégant. L’écrivain possède l’art d’installer une ambiance en quelques mots : « Arsène Ruffian [journaliste qui couvre l’enquête. NDLR] affiche un sourire satisfait : on lui tend la dernière é

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