Pour répondre à la désertification médicale, un nouveau centre de santé ouvre le 5 janvier au 12 avenue Jean Jaurès. Cinq médecins généralistes, bientôt rejoints par un spécialiste, y accueillent les patients dans un espace moderne et accessible. Porté par la Ville en lien avec l’association Centre de Santé Sud 77, ce lieu renforce l’accès aux soins de proximité.
Infos pratiques
COMMENT PRENDRE RENDEZ-VOUS ?
1. Je m’inscris à partir du 5 janvier
> directement à l’accueil pour créer mon dossier patient.
2. Je prends rendez-vous avec le médecin généraliste de mon choix
> À l’accueil du centre
> Par téléphone (numéro communiqué prochainement)
À NOTER :
Inscription : à partir du 5 janvier uniquement
Téléphone : numéro disponible prochainement
Déjà patient de l’annexe au centre de santé ? Pas besoin de vous réinscrire
Doctolib : accessible après votre première consultant, ici.
Votre dossier est partagé entre tous les praticiens : vous pourrez consulter différents médecins selon les disponibilités.
| ADRESSE Centre de santé Sud 77 12 avenue Jean Jaurès | HORAIRES Lundi au vendredi : 8H – 18H | PRATICIENS 4 médecins généralistes et 1 gynécologue |
La santé au quotidien
La pénurie médicale se traduit par des délais d’accès aux soins allongés et des cabinets qui peinent à se maintenir. À Moissy, la situation évolue positivement avec l’ouverture d’un centre de santé en renfort pour consolider le maillage local.
Partout en France, la pénurie de médecins gagne du terrain. Un frein qui s’explique en partie par un numerus clausus resté, durant des décennies, trop strict : cette mesure limitant drastiquement le nombre d’étudiants admis en médecine a mécaniquement créé un déficit de praticiens. La fin de cette contrainte instaurée en 2020 constitue une première avancée, mais la réalité demeure : former un médecin demande près de dix ans, en conséquence, cela ne compensera pas à court terme, le déficit créé au fil des décennies.
En attendant, alors que les départs à la retraite se multiplient, les générations formées en sous-effectif ne suffisent plus à prendre le relais. À cela s’ajoutent de nouvelles aspirations : les jeunes médecins privilégient désormais l’exercice salarié, plus sécurisant et mieux adapté à leur équilibre de vie. Résultat : des cabinets qui ferment, des délais qui s’allongent, et des territoires pour lesquels chaque nouvelle installation est une véritable victoire.
La Seine-et-Marne n’échappe pas à cette réalité. Avec 5,9 médecins généralistes pour 10 000 habitants, contre 8,7 en moyenne nationale, le département fait partie des moins bien dotés de France. L’âge moyen des praticiens, 53,7 ans, témoigne d’une génération sur le point de passer le relais mais parfois sans successeur. Ici, comme ailleurs, la raréfaction des médecins fragilise l’accès aux soins et rend plus urgente la nécessité d’agir.
Une offre de santé renforcée
Longtemps au nombre de cinq, les médecins moisséens sont, depuis l’ouverture de l’annexe du centre de santé au printemps dernier, sept à soigner les habitants. Une évolution rendue possible par l’arrivée de ces deux nouveaux praticiens venus rejoindre la dynamique locale et renforcer le maillage existant en amont de l’ouverture du centre de santé.
Aux côtés de professionnels de santé et du paramédical — dentistes, kinésithérapeutes, infirmiers et infirmières, orthophoniste, ostéopathes, podologues-pédicures, psychologues, sophrologue, laboratoire d’analyses… — ce collectif forme une mosaïque de compétences complémentaires, qui constitue le socle de l’offre de soins locale.
Mais ce maillage, aussi solide soit-il, ne suffit plus à répondre à la demande des habitants, et les praticiens peinent à trouver du renfort. Bien que la santé relève de la compétence de l’État, la Ville reste mobilisée et agit, chaque fois que possible, pour accompagner les professionnels de santé et favoriser de nouvelles installations.
Cette attention constante s’est notamment traduite par un accompagnement des praticiens de la Maison médicale Saint-Michel, confrontés à une situation délicate. Sans pouvoir intervenir directement dans la gestion de cette structure privée, la Ville les accompagne depuis 2021 dans leurs démarches, explorant avec eux des pistes de relogement sur le territoire qui sont en train d’aboutir pour la plupart.
Dans ce contexte, l’ouverture prochaine du centre de santé au 12 avenue Jean-Jaurès va améliorer de manière significative l’offre de soins à Moissy-Cramayel. Une réponse concrète à un enjeu national, portée à l’échelle locale : garantir durablement l’accès aux soins pour tous les Moisséens.
Un lieu pensé pour soigner
À l’entrée du centre-ville, avec une desserte facilitée par les transports en commun, le Centre de Santé ouvre ses portes. Un espace imaginé pour accueillir, orienter et soigner les habitants dans les meilleures conditions.
Au départ, il n’y avait qu’un local brut. Un volume nu de 249 m2 acquis par la Ville, livré comme une page blanche au rez-de-chaussée d’un immeuble neuf. À partir de là, tout était à faire : imaginer les circulations, organiser les espaces de consultation,
prévoir les flux, anticiper les usages, penser au confort des patients comme celui des praticiens.
Pendant plusieurs mois, de nombreux corps de métiers ont travaillé de concert pour donner forme à ce lieu. Un centre de santé n’est pas un bâtiment comme les autres. Il doit rassurer sans isoler, protéger l’intimité tout en restant ouvert. Les espaces s’organisent autour d’un accueil sobre et chaleureux desservant les six cabinets.
Si la Ville a porté la création architecturale, le projet s’est élaboré avec l’association Centre de santé Sud 77 qui a accompagné la conception des espaces, en lien avec les exigences de l’Agence régionale de santé durant les six mois du chantier. L’objectif : bâtir un outil de soin durable, fonctionnel, pensé pour évoluer.
Un lieu pour aujourd’hui et pour demain
La Ville a acquis le local et ses stationnements. Une fois les murs achetés, il a fallu façonner l’aménagement intérieur soit un coût global d’investissement de 1 315 600 €. Grâce au soutien de Grand Paris Sud (801 000 €), de la Région Île-de-France (149 083 €) et de l’Agence régionale de santé (190 000 €), le reste à charge pour la Ville s’élève à 194 000 €.
Propriétaire des locaux, la commune en a confié la gestion à l’association Centre de santé Sud 77. Ce modèle partagé garantit un fonctionnement équilibré : l’association prend en charge les dépenses courantes et les fluides, tandis que la Ville n’assume que les charges de copropriété, estimées à 5 000 € par an.
Une manière concrète d’assurer la pérennité du lieu, tout en maîtrisant les coûts pour la collectivité. Entre ses murs, la vie va doucement prendre son cours : consultations, échanges entre praticiens, accès facilité pour les patients.
INTERVIEW
ROGER LE BLOAS – Président de l’association Centre de Santé Sud 77
LAURENT DABIN – Co-directeur de l’association Centre de Santé Sud 77
Quel rôle joue votre association dans le fonctionnement du centre de santé ?
L’Association Centre de Santé Sud 77 est née d’une conviction partagée : répondre, à notre échelle, à la progression du désert médical. Aucun d’entre nous n’est praticien : Roger Le Bloas, président bénévole, ainsi que Laurent Dabin, Franck Pezant (co-directeurs) et Cindy Pezant (assistante de direction) viennent du monde de la fonction publique et de la gestion. Nous avons voulu mettre nos compétences au service d’un modèle qui facilite l’installation des médecins et améliore l’accès aux soins.
Cette volonté a guidé l’ouverture du premier centre en 2022 au Châtelet-en-Brie, puis de nouveaux sites, dont celui de Moissy-Cramayel.
Notre rôle est d’assurer une gestion rigoureuse, indispensable pour un centre associatif, et de garantir un fonctionnement stable et pérenne.
Concrètement, l’association porte l’organisation générale : recrutement des médecins salariés, constitution des équipes administratives et médicales, gestion comptable, respect des obligations fixées par l’Agence régionale de santé, coordination avec les communes partenaires et suivi du fonctionnement quotidien.
Le modèle repose sur un principe simple : permettre aux médecins de se consacrer exclusivement à la médecine, pendant que nous prenons en charge l’administratif, la logistique et la gestion.
Comment s’organisera le centre de santé de Moissy ?
Le centre fonctionnera avec une équipe de six médecins salariés (cinq généralistes et une gynécologue). Ils seront épaulés par des assistantes médicales formées pour assurer des tâches annexes (secrétariat, accueil, tâches techniques, démarches administratives….) Les praticiens bénéficieront ainsi d’une prise en charge complète : dossiers prêts, matériel installé, facturation et tâches administratives assurées.
Concrètement, comment s’organisera l’accueil des patients ?
L’accueil des patients reposera sur un fonctionnement simple et accessible. Les rendez-vous pourront être pris de trois manières : sur Doctolib, par téléphone (numéro en cours d’attribution) ou directement au centre.
Pour une première venue, l’inscription se fera en présentiel dès le 5 janvier afin de créer le dossier du patient.
Une fois inscrit, chacun reste libre de consulter le médecin de son choix : le dossier médical étant partagé entre tous les praticiens des centres de l’association, un patient peut être reçu par un autre médecin en cas d’absence ou de congés de son médecin habituel. Cela garantit une continuité de soins tout en conservant la notion de médecin traitant, puisque c’est le centre qui est déclaré comme tel.
Le centre prévoit aussi des créneaux d’urgence, ainsi que des créneaux réservés au service d’accès aux soins pour les personnes orientées par le 15 et n’ayant pas de médecin traitant.
L’association et les praticiens prendront progressivement possession des locaux après leur inauguration le 18 décembre à 18h30. Il sera ouvert à compter du 5 janvier, du lundi au vendredi, de 8h à 18h.