La Chichoumeille de résistance - Fondation Copernic

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Cette série de podcasts en partenariat avec la Fondation Copernic intitulé « La Chichoumeille de résistance » explore les activités des systèmes alimentaires. Chichoumeille en occitan veut dire ratatouille et nous faisons l’hypothèse que conscientiser notre alimentation en la reconnectant avec les conditions de sa production, est une forme ordinaire de politisation des systèmes alimentaires. Nous souhaitons partager ce que nous connaissons de ces systèmes alimentaires en allant à la rencontre des auditeurs et auditrices mais aussi des acteurs et actrices de l’alimentation, ici ou ailleurs. Pour nous, la Chichoumeille devient alors résistance d’abord comme plat dans nos habitudes alimentaires et ensuite dans la façon de politiser ce sujet.

De tout temps, pour manger, les êtres humains ont besoin de quatre activités : la production agricole, la transformation des produits bruts pour en faire des aliments, la distribution de ces denrées alimentaires et des lieux pour les consommer. En complément de ces quatre activités, il y a des activités connexes absolument nécessaires comme la gestion des déchets ou la logistique. Nous allons faire des aller-retour entre la compréhension de ce qu’est un système alimentaire et ce qui se passe sur notre territoire pour manger.

L’ambition sera celle de soutenir le contre-récit à la seule offre alimentaire agro-industrielle qui nous est proposée et de partager le projet politique d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation.

En partenariat avec la Fondation Copernic et RPH FM

La chichoumeille de résistance – Agriculture, alimentation et métabolisme social 1/3

Diffusion : lundi 23 juin 2025 à 10h

Animation : Dominique Paturel, Benoit Daviron et Maéva 

L’histoire de la place de l’agriculture dans nos sociétés peut être racontée en regardant l’évolution, dans le temps long, des sources et usages de la biomasse (tout ce qui est vivant et issu du vivant). La biomasse est une des sources d’énergie et de matière qui contribuent aux métabolismes des sociétés. Cette contribution a toutefois radicalement changé au cours des trois derniers siècles. Dans le cadre de ce qui peut être appelé le régime métabolique solaire, qui caractérise toutes les sociétés dites « traditionnelles », la biomasse occupe une place centrale non seulement pour la fourniture d’aliments et d’énergie mais aussi comme source quasi-unique de matières premières. Avec la Révolution industrielle apparaît ce qui peut être appelé le régime métabolique minier. Avec lui, désormais, l’essentiel des ressources, énergie comme matière, provient de l’exploitation du sous-sol tandis que nombre de produits issus de la biomasse sont remplacés par des produits de synthèse ou dérivés de minerais. L’alimentation s’impose ainsi comme le débouché quasi-unique de l’agriculture qui est elle même transformée par un bouleversement des techniques et l’utilisation de quantité massive de ressources du sous-sol sous la forme de carburants, d’engrais et de pesticides.

Émission réalisée en partenariat avec la Fondation Copernic 

La chichoumeille de résistance – Les rivalités internationales comme moteur de l’histoire de l’agriculture 2/3

Diffusion : lundi 21 juillet 2025 à 10h Animation : Dominique Paturel, Benoit Daviron et Maéva  L’histoire de l’économie mondiale, depuis le XVII° siècle, alors que l’Europe imposait progressivement sa domination au reste du monde, peut être racontée comme une succession de puissances hégémoniques : Provinces Unies (les Pays Bas d’aujourd’hui), Royaume Uni, puis États-Unis. Chacun de ces hégémons s’est caractérisé par un rapport particulier à la biomasse, et donc aux produits agricoles, tant en terme d’approvisionnement que d’usage. Ainsi l’hégémonie des Provinces Unies et du Royaume Uni se caractérise par un rôle essentiel donné à la biomasse d’origine lointaine tant pour les usages alimentaires que non alimentaires. Au contraire avec les États-Unis, l’auto-suffisance alimentaire s’impose comme norme de politique alors que les produits de synthèse ou minéraux se substitue à la biomasse non alimentaire et que l’industrialisation de l’agriculture permet un accroissement simultané des rendements et de la productivité du travail au prix toutefois d’une dépendance croissante aux apports d’énergie fossile.

Émission réalisée en partenariat avec la Fondation Copernic 

La chichoumeille de résistance – Les rivalités internationales comme moteur de l’histoire de l’agriculture 3/3

Diffusion : lundi 25 août 2025 à 10h Animation : Dominique Paturel, Benoit Daviron et Maéva  Suite et fin Animation : Dominique Paturel, Benoit Daviron et Maéva 

Suite et fin de notre thématiques sur les rivalités internationales comme moteur de l’histoire de l’agriculture.

Émission réalisée en partenariat avec la Fondation Copernic 

La chichoumeille de résistance – La filière de l’aide alimentaire et le droit à l’alimentation durable

Diffusion : mardi 4 novembre 2025 à 19h15 Animation : Dominique Paturel et Benoit Daviron  Invi

Invité : Patrice Ndiaye, maître de conférences en droit public à l’Université de Montpellier

La filière de l’aide alimentaire et le droit à l’alimentation durable

L’aide alimentaire est au vrai sens du terme, une filière agro-industrielle dont l’objectif est de distribuer via des dons en nature, la surproduction agricole, la surproduction des entreprises de transformation par le biais de la grande distribution. Elle s’appuie sur le système agricole et alimentaire productiviste. Pour ces raisons, la filière de l’aide alimentaire est une offre dans un vaste marché de la consommation alimentaire. Sous couvert d’un discours de solidarité et d’un énorme travail gratuit de milliers de bénévoles, cette filière s’affiche comme un droit à l’alimentation pour les femmes, les enfants et les hommes les plus précaires. En réalité, elle masque une vision néolibérale de l’accès à l’alimentation soutenant le productivisme et peu démocratique. En effet, les destinataires de cette aide sont assignés à manger la surproduction, sans autre choix. Même si depuis le COVID 19, des tentatives des opérateurs de cette filière sont de rendre accessible l’accès à des produits frais. Cependant le dernier rapport de la Cour des comptes sorti en juillet 2025 sonne la fin de ces pistes en rappelant que le financement public (Europe, État, collectivités publiques) doit servir à la raison d’être de la filière à savoir distribuer cette surproduction : c’est cette condition qui permet aux entreprises participantes de pouvoir défiscaliser le montant de leur chiffre d’affaire.

Dans ce contexte, la bataille pour un droit à l’alimentation durable, plus important que le droit actuel, présent dans les droits humains de l’ONU, doit revendiquer le fait que l’alimentation ne peut pas être soumise à la puissance des accords commerciaux internationaux : l’alimentation n’est pas une marchandise comme les autres.

Compétence des collectivités territoriales en matière d’alimentation de sécurité alimentaire est une compétence régalienne, en d’autres termes c’est l’État qui garantit à l’ensemble des citoyens le fait de pouvoir manger chaque jour. La concentration de la sécurité alimentaire se fait essentiellement à l’échelle d’un ministère : celui de l’agriculture.

À partir de cela, les segments de cette garantie se dispatchent dans les différentes échelles : la Région, le Département, les intercommunalités, les communes. Cependant sur le fond, cette distribution est plus de l’ordre d’incitations ou de respect législatifique dans un choix souverain des collectivités.

C’est ce que Patrice Ndiaye, maître de conférence en droit public à l’Université de Montpellier nous rappelle dans cette émission.

Émission réalisée en partenariat avec la Fondation Copernic 

La chichoumeille de résistance octobre 2025 :

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