C’est un chiffre comme un signal d’alerte. Aujourd’hui, 77% des agents de la fonction publique territoriale se disent stressés par leur travail, selon le Baromètre 2025 MNT – La Gazette des communes. C’est deux points de plus que l’an dernier. Et ce taux monte à 80% des encadrants des catégories A et des agents avec plus de dix ans d’ancienneté.
En outre, 46% d’entre eux témoignent d’une dégradation de leur bien-être au travail. Pourtant, 80% des agents se disent satisfaits de travailler dans la fonction publique territoriale (FPT). Ce sont donc bien les conditions de travail, et pas la mission, qui causent ce mal-être grandissant. Cela pose question en matière de qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) dont les piliers incluent la santé au travail et la prévention.
42% des agents dit avoir du mal à gérer le stress. Et cette pression pèse sur leur santé physique et mentale. Sommeil perturbé par le travail pour 62% d’entre eux, altération de leur rythme de vie, et diminution de leur activité physique sont autant d’impacts attribués à leur travail sur leur vie personnelle. Cela a des conséquences concrètes pour les collectivités : sur l’année écoulée, 15% des agents ont été en arrêt de travail pour maladie professionnelle. C’est 5 points de plus qu’en 2024. Comment expliquer cette augmentation du mal-être dans la FPT ?
Des contraintes qui pèsent sur le bien être
Pression accrue et délais raccourcis
Parmi les agents interrogés pour le Baromètre, 57% déplore « une pression accrue de la hiérarchie » (4 points de plus que l’année dernière), et 44% de la part des élus. Dans le détail, cette pression résulte « des objectifs fixés avec des délais de plus en plus courts », mais aussi de la mission exercée considérée comme « difficile et avec des responsabilités importantes ». Un tiers des fonctionnaires pointe également les procédures et l’organisation du travail comme facteurs de fatigue mentale.
Budget contraint et contexte électoral
Les contraintes budgétaires sont une des raisons de cette situation. Preuve en est dans les conseils départementaux, très à mal financièrement, où les agents sont plus nombreux à constater une dégradation de leur bien-être (56%) que dans les autres collectivités.
Et le contexte électoral ne fait qu’empirer la pression. Pour 47% des agents, l’échéance des élections municipales en 2026 impacte de façon négative leur bien-être, en terme de charge de travail et de stress.
Actionner tous les leviers de la QVCT
Pourtant, de plus en plus de collectivités proposent des actions de prévention dans le cadre d’une démarche QVCT. Elles sont aujourd’hui 63% à le faire, contre 54% en 2024, selon le Baromètre. C’est un signe positif. Mais parmi ces actions, seules 13% portent spécifiquement sur la santé mentale. Et 21% seulement des agent qui en ont profité estime qu’elles leur ont apporté une aide concrète.
Prévenir les risques psycho-sociaux
Pour mieux orienter les actions, c’est la démarche QVCT dans sa globalité qu’il est nécessaire d’améliorer. Le suivi de l’amélioration de la QVCT est d’ailleurs pour les sondés en deuxième place des actions à mener par leur employeur, derrière le maintien du pouvoir d’achat. Ceux-ci sont un tiers à placer la santé mentale et la prévention des risques psychosociaux en tête de leurs besoins au travail.
Dans un contexte tendu pour les collectivités, l’améliorer peut sembler difficile mais est crucial pour éviter le mal-être dont témoignent les fonctionnaires. Les collectivités peuvent mettre en place, dans leur démarche QVCT, un suivi régulier du bien-être, avec des enquêtes internes qui laissent la parole aux agents, pour identifier les signaux précoces de détresse et prévenir les risques psychosociaux.
Porter attention à l’organisation du travail et au management
Face au malaise de ses agents, la fonction publique territoriale doit améliorer une approche QVCT globale, qui inclut concrètement l’organisation du travail et le management au-delà du bien-être au travail et les risques psychosociaux.
Parmi les pistes pour réduire les sources de stress par les agents, il est possible de revoir les charges de chacun, de réduire la complexité des processus mais aussi d’encourager un mode d’organisation plus souple, incluant par exemple le télétravail. 57 % des agents le pratiquent et 85% l’estiment positif pour leur bien-être.
Le rôle des encadrants et managers est central en matière d’organisation du travail et leur accompagnement doit rester un point d’attention pour les DRH du secteur public (seules 21,2 % des collectivités ont mis en place un accompagnement des encadrants, selon le Baromètre HoRHizons 2025).
Agir sur la QVCT grâce à la rémunération et aux avantages sociaux
La QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) et les avantages sociaux sont étroitement liés, car les avantages sociaux constituent l’un des leviers concrets pour améliorer la qualité de vie des agents au travail. En effet, proposer des dispositifs tels que les titres déjeuner Upcoop, les chèques emploi service universel (CESU) Upcoop permet de répondre à des besoins essentiels des agents :
- Pouvoir d’achat ciblé et accès à une alimentation saine avec le titre restaurant,
- Conciliation vie professionnelle/vie personnelle et baisse de la charge mentale avec le CESU.
L’intégration de ces avantages sociaux dans une démarche QVCT globale contribue à renforcer le bien-être, l’engagement et la fidélisation des agents.