Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners, ou le film d'un tourisme en Beauce ! - CulturAdvisor

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C’est une sorte de film “carte postale”. Certes, on ne peut pas accuser le film (soutenu par la région Centre Val-de-Loire) de se livrer à la promotion touristique de la région, les quelques images superbes des plaines de Beauce, filmées en sous-exposition et désaturation systématique des couleurs, avec un nappage continu et insistant de musique folk américaine pour surligner la référence permanente au genre cinématographique, entre road movie et western. Les cartes postales panoramiques donc, sont rapidement remplacées par la visite de tous les lieux les plus glauques du coin ; entre ruines de l’aérotrain, restaurant de routiers à l’abandon, lotissements désertiques et autres usines en friches. Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners, avec Albert Dupontel et Suzanne Clément, ou le film d’un tourisme en Beauce !

Un western-betteraves

Pour sûr, le décor de ce western-betteraves vaut le détour et nous rappelle que l’on peut vivre dans une région, sans finalement voir les beautés et laideurs qui peuplent notre environnement. Mais l’apparition de nos deux chasseurs de prime, Cochise (l’apache) et Gilou (le belge), se résume vite à une série de rencontres improbables dont le caractère aléatoire dissout tout ressort dramatique. Entre Jésus (le vrai, dit-il), le macchabée oublié, les teigneux autochtones et ce couple de jeunes handicapés, Esther et Willy, dont la caricature confine au mépris, rien ne fait sens dramatique, et dès que la fiction pourrait s’épaissir, le flm esquive la situation en passant à d’autres personnages jockers, dont la cohérence narrative est de plus en plus mince.

Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners, avec Albert Dupontel et Suzanne Clément, ou le film d’un tourisme en Beauce !

Une vision simpliste et misérabiliste de la marginalité

A vrai dire, les états d’âme de nos deux pieds nickelés, à la recherche d’un téléphone portable volé de la plus haute importance, nous laissent plutôt froids. Dans cette vision simpliste et misérabiliste de la marginalité, avec cette galerie de personnages venus de nulle part, sans passé ni avenir, vecteurs d’un pessimisme humain sans appel.

Et l’apparition de Michael Lonsdale, en jardinier voltairien, nous donne toute la profondeur philosophique du propos, dans une réplique inoubliable : “Vivre, ce n’est pas simplement respirer !

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Par Gérard Poitou. MagCentre.

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Hakim Aoudia