Cette actualisation entend concilier développement et préservation des ressources : protéger les terres agricoles, les espaces naturels et forestiers, limiter l’étalement urbain, adapter les territoires au changement climatique et tenir compte des spécificités du Grand Est.
Se recentrer sur la vie quotidienne
La modification du SRADDET renforce la priorité donnée à l’utilisation de l’existant. L’objectif est de limiter l’étalement urbain, de rapprocher les habitants des services et d’éviter que la croissance démographique ou économique ne se fasse au détriment des sols agricoles, des milieux naturels et des zones forestières. En encourageant la réhabilitation des friches et la revitalisation des centres-bourgs, le schéma propose un modèle d’aménagement plus économe en foncier et davantage tournée vers le quotidien des habitants.
Cette logique se traduit déjà sur le terrain :
- À Rives Dervoises (52), l’ancienne friche du lycée agricole de Droyes a été transformée en résidence seniors, école primaire et restaurant. Le projet montre qu’il est possible de créer des services sans urbaniser de nouvelles surfaces agricoles.
- À Masevaux (68), la réhabilitation d’une friche, en plein centre-ville, permet de créer du logement intergénérationnel tout en renforçant la vitalité du bourg. Le projet densifie l’existant, rapproche les habitants des commerces et limite les déplacements quotidiens.
- À Freyming-Merlebach (57), la renaturation de la Carrière du Barrois illustre une autre forme de sobriété foncière : restauration de milieux dégradés, création de mares et d’un étang végétalisé, sentiers de découverte, observatoires ornithologiques. L’ancien site industriel devient un espace naturel accessible, renforçant la trame écologique et offrant de nouveaux usages pour les habitants.
Au-delà de la gestion du foncier, l’adaptation au changement climatique a constitué le fil conducteur de cette modification, afin d’inciter les acteurs à s’emparer pleinement de cette question majeure.
Un document ajusté aux réalités territoriales
Le SRADDET prend désormais davantage en compte les contrastes du Grand Est : espaces très ruraux, zones industrielles majeures, territoires frontaliers soumis à des pressions spécifiques. La territorialisation des objectifs permet un déploiement plus adapté des politiques publiques, notamment en matière de foncier, de mobilité ou de continuités écologiques.
Cette approche s’accompagne aussi d’un travail sur les projets d’envergure régionale, qu’il s’agisse d’activités économiques structurantes, d’aménagements liés à la mobilité, ou encore de reconversions de grands sites industriels. Leur identification et leur encadrement permettent de mieux anticiper leur impact tout en garantissant une cohérence globale entre développement économique, sobriété foncière et adaptation climatique.
Un cadre retravaillé avec les acteurs locaux
Cette modification est le résultat d’un travail approfondi avec les territoires. Collectivités, réseaux professionnels, associations et habitants du Grand Est ont contribué aux ajustements, en particulier sur la sobriété foncière, la Trame Verte et Bleue et l’adaptation au changement climatique. Ces échanges ont permis de consolider le document et de renforcer son appropriation par les acteurs locaux.
