La Nièvre brille au Salon de l’agriculture - Nièvre

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Au revoir veaux, vaches, cochons, couvées. Porte de Versailles, le Salon international de l’agriculture refermera ses portes, dimanche 2 mars, après avoir accueilli des centaines de milliers de visiteurs. Au milieu de ce gigantesque et fiévreux parc d’attractions de la ruralité, la Nièvre a tenu sa place, dans les concours comme dans les stands de la Bourgogne-Franche-Comté. À l’occasion de la visite de Fabien Bazin, président du Conseil départemental, gros plan sur Sirène, charolaise médaillée de l’élevage decizois Touillon-Moiron, sur les miels de la famille Coppin, habitués du salon, et sur les plats de la Ferme de Lolo, star de L’Amour est dans le pré.

Aussi zen que les autres bêtes de concours allongées sur la paille, Sirène somnole, insensible au flot continu des visiteurs dans le Hall 1 du Salon international de l’agriculture. Insensible à la curiosité que suscite la plaque, fraîchement fixée sous la présentation de son pedigree : premier prix de section, la charolaise de 4 ans et de 1 168 kg (son poids à l’arrivée au salon)est couvée du regard par Louanne Touillon, 18 ans, venue de Decize avec ses parents, Jean-Marc et Patricia, sa sœur aînée Anaïs (20 ans) et son petit frère Alban (16 ans) pour la plus grande fête agricole de France.

La plaque métallique, trophée rituel des concours agricoles rejoindra la collection de cette famille de passionnés installée à Decize, au Grand-Saisy, sur la route de Lamenay-sur-Loire. « On met les grandes plaques dans la maison. La plus vieille est de 1901 », précise la jeune fille, élève du lycée agricole de Challuy comme le reste de la fratrie. Et comme une évidence : « Je ne me vois pas faire autre chose. On est la cinquième génération. » C’est elle qui choisit les noms des veaux de cet élevage passé maître dans la génétique et la reproduction. Vache suitée, Sirène est « montée » à Paris pour défiler sur le ring avec son veau, Arielle, « la petite sirène », décode en riant Louanne : « C’est son deuxième veau. Le premier, c’était Vaïana. »

Pour l’élevage Touillon-Moiron (issu de la fusion de l’élevage de Jean-Marc et de celui de Patricia, originaire de Terre-Plaine dans l’Yonne), le salon de la Porte de Versailles est une fête : « Cela permet de souffler, de nous retrouver avec els autres éleveurs, de discuter. Le loup nous stresse, les maladies aussi, la MHE (maladie hémorragique épizootique) et la FCO (fièvre catarrhale ovine). Paris, c’est un concours à part, il y a une bonne ambiance, et ce n’est pas facile d’être sélectionné. Cette année, en charolais, il y avait 150 candidats pour 50 places. La victoire de Sirène, c’était notre objectif cette année, et c’est une belle revanche, parce qu’elle n’avait pas été sélectionnée l’an dernier. Ça fait une belle publicité pour l’élevage. On vend 35 reproducteurs par an, partout en France et même à l’étranger »

Comme ses aînés avant elle, Louanne Touillon a l’œil exercé pour reconnaître les qualités d’un animal d’exception comme Sirène : « Elle est très grande, elle a la peau très fine, la corne bien blanche, le mufle large, et de bons aplombs. » Championne du concours de Nevers en 2023 et en 2024, la vache a été repérée dès son plus jeune âge, et habituée à défiler : « On la dresse depuis qu’elle est toute petite, à avoir le licol, tous les jours, à marcher. Elle a eu droit à une ration à part, pour être en forme pour le salon, parce que c’est physique. »

De retour à Decize, Sirène reprendra sa vie de reproductrice d’élite, dans un troupeau de 160 mères charolaises où les championnes suscitent des sentiments plus forts chez leurs éleveurs : « On va la garder le plus longtemps possible. »

Savamment éclairé, leur mur de bocaux aux teintes douces attire le regard dans l’espace de la Région Bourgogne-Franche-Comté. « Les gens attendent notre mur de miels », sourit Dominique Coppin, qui avec son mari Jean-Jacques a fondé les Ruchers du Morvan en 1977. L’entreprise n’a cessé de croître, comptant aujourd’hui « 1 000 à 1 200 ruches », 14 salariés, et un écomusée de l’abeille qui attire la foule sur les pentes entre Château-Chinon et Corancy : « On a été les premiers à faire la vente à la ferme, en 1978. »

Aussi doués pour le commerce que pour l’apiculture, les Coppin sont des habitués du Salon de l’agriculture, depuis 1991 : « On a des clients qui viennent faire le plein pour l’année. On fait trois autres salons sur Paris. Cela ne représente pas un gros volume dans notre chiffre d’affaiers, mais c’est très important de venir quand même. » À 78 et 75 ans, les « retraités actifs » continuent à monter à Paris pour communiquer leur science du miel et de l’abeille. Aussi indissociables de l’image des Ruchers du Morvan que leur mur de miels.

Selfies et bocaux à la Ferme de Lolo

« On vous adore », rougit une maman accompagnée de sa fille. « On peut faire une photo ? On va aussi vous acheter des choses. » Avec un grand sourire, Laurent Auboussu fait le tour de son stand pour le selfie. D’autres curieux affluent devant La Ferme de Lolo, installé en évidence à l’entrée de l’espace de la Région Bourgogne-Franche-Comté. L’ancien participant de L’Amour est dans le pré (saison 2019) surfe sur sa notoriété, toujours solide, à en juger les demandes de photos qui s’enchaînent. Éleveur de charolais à Saint-Hilaire-en-Morvan, « Lolo » s’est lancé en 2023 dans la fabrication de plats cuisinés – bœuf bourguignon, bolognaise, rillettes, saucissons : « Cela représente 18 vaches par an, 5 000 bocaux par mois. Je fais transformer la viande chez Nature et Régions, à Luzy. Je fais de la vente directe, j’ai une boutique à la ferme, et un site internet ; je vends aussi dans des grandes surfaces, à Marzy et Château-Chinon, et des épiceries fines. On travaille en famille, avec mon père, mon beau-père, ma compagne Céline, mon fils qui est au lycée agricole. Je pensais faire de la diversification, et le projet s’est accéléré grâce à L’Amour est dans le pré. »

Depuis 2024, Laurent Auboussu a un stand au Salon : « C’est Marie-Guite Dufay (la présidente du Conseil régional) qui m’a proposé d’avoir un stand dans l’espace Bourgogne-Franche-Comté. Ça demande du temps et de l’investissement, mais je m’y retrouve, je fais 35 % de mes ventes ici. »

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Emma LANDRY