Lors du lancement de Brief.me en 2014, Laurent Mauriac avait déjà identifié la surcharge d’information comme un enjeu clé auquel il fallait apporter quelque chose de nouveau : « Nous avons fait le constat que nous étions de plus en plus saturé par l’information. Il y avait un réel besoin de hiérarchisation. »
Si cette infobésité est toujours d’actualité aujourd’hui, un phénomène s’est ajouté : celui du rejet de l’information, détaillé dans une étude parue le 11 décembre dernier sur le site de la Fondation Jean-Jaurès. Laurent Mauriac explique : « Il y a de plus en plus de gens qui considèrent qu’ils n’ont plus besoin de s’informer. Nous avons pensé notre média par rapport à cela. L’accent est mis sur la fiabilité et la relation avec les lecteurs. »
En plus de ses activités au sein de Brief.me, Laurent Mauriac est co-président du Syndicat de la presse d’information en ligne (Spil) et président de l’association J’aime l’info qui collecte des dons pour la presse. Il est aussi membre du conseil d’administration de DVP, un organisme dédié aux droits voisins de la presse. Il a rappelé les conditions pour préserver une indépendance économique sur le numérique : « Être rentable […]. Si vous ne l’êtes pas, il faut financer [les] pertes. Plusieurs médias ont ainsi été rachetés. »
Le mur payant pour la viabilité
Laurent Mauriac enseigne également l’économie en école de journalisme. Lors de la rencontre, il est revenu sur les différentes façons pour un média de construire son mur payant afin d’être viable économiquement. « L’information est le seul produit pour lequel nous nous demandons encore s’il doit être payant. »
Fondé en 2014, Brief.me a démarré avec une campagne de financement participatif en ligne. Installée à Paris, sa rédaction se compose aujourd’hui de huit journalistes et produit une newsletter quotidienne envoyée chaque jour à 18 h 30 à ses 9 000 abonnés numériques. Le média propose des formules d’abonnement variées pour les particuliers (offres individuelle ou intégrale avec quatre comptes) et pour les organisations.