Michel Barnier a été nommé jeudi 5 septembre à Matignon. Michel Debré en 1959, Raymond Barre en 1976, Edith Cresson en 1991, cela faisait plusieurs décennies qu’un profil européen n’avait pas été nommé à Matignon. Ministre délégué aux Affaires européennes, Commissaire européen, Député européen, Commissaire européen au Marché intérieur, Conseiller spécial européen, et Négociateur en chef de l’Union Européenne pour le Brexit, Michel Barnier est un fidèle intervenant des débats publics européens d’EuropaNova depuis 20 ans. Il avait été l’invité d’EuropaNova lors de la Semaine de l’Europe organisée en mars 2023 auprès de 1500 jeunes sur 7 campus européens.
La « méthode Barnier » est avant tout celle de l’écoute et du dialogue. L’Europe en a été le témoin pendant le Brexit. Proche de la société civile qu’il n’a pas hésité à auditionner à de nombreuses reprises, l’ancien vice-président de la Commission Européenne est un habitué des situations clivantes et complexes. C’est un homme engagé auprès de la jeunesse européenne, en particulier auprès de l’Association Tribunes de l’ESCP.
Habitué à gérer les extrêmes, notamment lors des négociations en Grande-Bretagne face aux nationalistes britanniques, le nouveau Premier Ministre a aussi travaillé avec la gauche européenne comme Antonio Vitorino, un proche d’Antonio Costa, le nouveau Président du Conseil Européen.
Le défi français fait écho à la montée européenne du nationalisme
En Europe 6 pays sur 27 ont un gouvernement qui a du intégrer l’extrême droite suite aux dernières élections (Hongrie, Italie, Slovaquie, Finlande, Suède, Pays-Bas). Dans 5 pays l’extrême droite à obtenu la majorité des voix aux dernières élections européennes : France, Italie, Belgique, Hongrie, Autriche.
Les pays qui ont du composer avec cette nouvelle tendance européenne s appuient sur 3 modèles distinctes :
– le modèle hongrois où l’extrême droite gouverne seule.
– le modèle italien avec une coalition hétérogène.
– le modèle finlandais, slovaque et néerlandais avec une participation très parcellaire de l’extrême droite.
Le nouveau Premier Ministre semble s’orienter vers un gouvernement d’ouverture mais sans compromissions contre nature.
