Dans un monde de plus en plus urbanisé, où l’impact des villes sur l’environnement est devenu une préoccupation majeure, intégrer la biodiversité au cœur des projets urbains est désormais plus essentiel que jamais. Le label BiodiverCity représente une réponse innovante et proactive aux défis environnementaux actuels, notamment dans le secteur de l’immobilier d’entreprise. Elle incite les acteurs de l’urbanisme, en particulier les contractants généraux, à repenser la conception des bâtiments et des espaces pour améliorer la qualité de vie en ville, tout en préservant les écosystèmes locaux.
« Nous devons non seulement rendre à la nature ce que nous lui avons pris, mais aussi lui en offrir davantage. La véritable valeur du label BiodiverCity dans un contexte urbain réside dans l’opportunité de désimperméabiliser les sols pour renaturer des espaces verts et créer de nouveaux habitats accueillant la biodiversité. »
Anthony Guerard, écologue chez GSE.
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À ce jour, plus de 450 opérations ont été labellisé en France ou sont en cours de labellisation en 2023. La majorité de ces projets se situent en Île-de-France (principalement en périphérie), mais le marché s’étend également à d’autres grandes métropoles comme Lyon, Lille, et Marseille, ainsi qu’aux villes de taille moyenne. Le label a aussi une portée internationale, avec des projets certifiés en Italie, Suisse, Pologne, Singapour, Cuba et au Timor oriental. Il existe des écologues assesseurs en Belgique et en Italie. Parmi les projets certifiés, 40 % concernent des actifs de bureaux, 18 % des projets résidentiels, 18 % des plateformes logistiques, tandis que le reste comprend des actifs mixtes, des commerces et des hôtels.
En favorisant l’intégration de la biodiversité dans les environnements urbains, le label BiodiverCity constitue un moteur clé pour un développement urbain durable et résilient.
Qu’est-ce que le label BiodiverCity ?
Le référentiel BiodiverCity® n’est pas une norme, mais un cadre technique conçu pour orienter et évaluer les projets immobiliers. Ce label certifie que le projet respecte un certain niveau de qualité écologique. Il assure la conformité du projet aux exigences définies dans le référentiel. L’étiquette associée au référentiel indique le niveau de performance atteint.
BiodiverCity® est une marque déposée appartenant à l’association Conseil International Biodiversité & Immobilier (CIBI), qui délivre le label après un audit de conformité réalisé par un auditeur indépendant des entreprises candidates et de l’évaluateur.
Ce référentiel s’applique à divers types de projets immobiliers, qu’il s’agisse de constructions ou de rénovations dans les secteurs industriels, logistiques, ou tertiaires. Ce label évalue l’impact d’un projet sur la biodiversité et aide à mettre en place des solutions concrètes pour la protéger et la promouvoir, même en milieu urbain.
Comment intégrer la biodiversité dans l’acte de construire ?
La science qui étudie la biodiversité est l’écologie scientifique et ses spécialistes sont appelés écologues. L’ingénierie écologique se concentre sur la mise en place de systèmes fonctionnels tels que les écosystèmes, les dynamiques végétales, la phytobiologie, la pédogenèse et les populations animales. Ces systèmes, même s’ils sont implantés ou ensemencés, tendent à devenir partiellement autonomes.
La prise en compte de ces aspects inclut la programmation de l’entretien, connue sous le nom de plan de gestion écologique. Ce plan comporte des obligations spécifiques en matière d’entretien de la végétation et de régulation de certaines espèces animales. La gestion de la biodiversité se réalise selon des objectifs précis, décidés ou négociés avec les parties prenantes.
L’enjeu ici réside dans la relation entre les citadins et la nature de proximité. Par le biais du label, l’écologue a pour objectif de créer une nature accessible, fonctionnelle et résiliente. Pour cela, il doit collaborer étroitement avec l’architecte. Faisant partie de notre pôle bâtiment durable, l’écologue a pour mission initiale de réaliser un diagnostic biodiversité du site, puis d’améliorer en continu le profil biodiversité du projet en mettant en place des mesures pertinentes, cohérentes et efficaces.
Ce diagnostic doit aboutir sur des recommandations visant à intégrer la biodiversité dans le projet et à réduire les impacts potentiels de ce dernier sur la nature. Par la suite, l’écologue joue un rôle de conseil tout au long de la phase de conception.
Pourquoi est-ce important pour les projets immobiliers d’entreprise ?
Les zones urbaines ont un impact significatif sur la biodiversité, notamment en réduisant les espaces verts, en causant de la pollution et en fragmentant les habitats naturels. Dans le secteur de l’immobilier d’entreprise, intégrer la biodiversité dans les projets permet de relever plusieurs défis :
- Réduction de l’empreinte écologique : les bâtiments labellisés BiodiverCity sont conçus pour limiter leur impact environnemental, par exemple en réduisant leur consommation énergétique.
- Création d’un cadre de vie durable et agréable : en intégrant des éléments naturels au cœur des zones urbaines, ces projets contribuent à créer des environnements plus sains pour les employés et les résidents, tout en réduisant le stress et en améliorant la qualité de l’air.
- Valorisation des projets et attraction des investisseurs : les projets BiodiverCity deviennent des atouts majeurs pour attirer des investisseurs désireux de s’engager dans une démarche de développement durable.
- Conformité avec les réglementations et les attentes sociétales : les exigences légales et les attentes des parties prenantes, notamment les collectivités locales et les citoyens, en matière d’écologie et de responsabilité environnementale, sont de plus en plus strictes. Obtenir ce label permet de se conformer aux standards actuels et futurs.
Intégrer la biodiversité dans les projets industriels et logistiques
Pour un contractant général opérant dans des secteurs tels que l’industrie, la logistique, le tertiaire ou les data centers, l’intégration de la biodiversité peut sembler un défi, mais elle est largement réalisable grâce à plusieurs stratégies :
- Végétalisation des toitures et des façades : les bâtiments peuvent intégrer des toitures végétalisées, des murs végétaux, ainsi que des espaces verts sur les parkings ou autour des infrastructures. Ces aménagements offrent des habitats pour la faune et la flore tout en contribuant à la réduction des îlots de chaleur urbains.
- Gestion des eaux pluviales : mettre en place des solutions comme les bassins de rétention ou l’infiltration des eaux permet de favoriser l’écosystème local tout en préservant les ressources en eau.
- Réduction de l’éclairage artificiel nocturne : limiter la pollution lumineuse aide à préserver certaines espèces nocturnes.
- Choix de matériaux durables et locaux : en sélectionnant des matériaux à faible impact environnemental et provenant de circuits courts, il est possible de minimiser l’empreinte carbone des bâtiments tout en soutenant la biodiversité locale.
Ces stratégies démontrent qu’il est tout à fait possible pour un contractant général d’améliorer la biodiversité dans ses projets, tout en apportant des bénéfices environnementaux, sociaux et économiques.
Un modèle à adopter pour les projets de demain
Dans un contexte où les enjeux climatiques et environnementaux sont devenus primordiaux, adopter la labellisation BiodiverCity dans les projets immobiliers d’entreprise témoigne d’une démarche responsable et d’une anticipation des normes futures. Les investisseurs, les entreprises et les collectivités locales recherchent désormais des solutions qui allient performance économique, respect de l’environnement et bien-être des utilisateurs.
Pour un contractant général dans le domaine de l’immobilier d’entreprise, obtenir la labellisation BiodiverCity devient un levier stratégique. Cela permet de satisfaire les attentes réglementaires et sociétales tout en renforçant la compétitivité des projets. En contribuant à la création de villes durables et résilientes, ce label ouvre la voie à des environnements urbains plus agréables et écologiquement responsables.
Points clés à retenir
- Coût : les frais de labellisation varient entre 3 000 € et 10 000 €, tandis que la mission d’un évaluateur (assesseur accrédité par le CIBI) se situe entre 20 000 € et 50 000 €.
- Autonomie : il est obligatoire de faire appel à un expert en biodiversité accrédité par le CIBI, qui agira en tant qu’AMO spécialisé, conseiller et évaluateur.
- Durée de Référencement : le processus de référencement de l’ensemble des indicateurs nécessaires pour obtenir le label prend en moyenne entre 6 mois et 1 an.
- Niveaux Possibles : les projets peuvent être certifiés à différents niveaux : base, performant, ou excellent.
- Évaluation : comprend une auto-évaluation, une évaluation par un écologue accrédité, et un audit réalisé par un tiers indépendant.
Le label BiodiverCity est un outil puissant pour repenser les projets urbains en intégrant la biodiversité dans tous nos projets industriels, logistiques et tertiaires. En tant que contractant général, nous jouons un rôle clé dans cette transformation, en accompagnant nos Clients dans la mise en œuvre de solutions innovantes et durables, qui respectent à la fois les exigences économiques et environnementales. Ce modèle devient une véritable valeur ajoutée dans le secteur de l’immobilier d’entreprise, un secteur de plus en plus orienté vers un avenir où l’écologie et la performance sont indissociables. Le label BiodiverCity peut s’intégrer de manière complémentaire avec certaines certifications généralistes comme HQE, BREEAM et LEED. Par exemple, les grilles de performance BiodiverCity®, structurées en cibles, préoccupations et critères similaires à ceux du référentiel HQE™, facilitent son appropriation par les parties prenantes. Associé à ces certifications généralistes, le label BiodiverCity® permet d’aller beaucoup plus loin dans la prise en compte de la biodiversité
