La situation des finances publiques locales

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CTC NOUVELLE-CALÉDONIE

En 2024, la situation des finances publiques des institutions et collectivités calédoniennes se dégrade significativement. La Nouvelle-Calédonie a connu deux crises, l’une propre au secteur nickel, et l’autre liée aux conséquences des émeutes débutées le 13 mai 2024, impactant négativement l’économie. Les recettes fiscales ont diminué de 14,2 % et les cotisations sociales de 8,6 %.

Une dégradation de la situation financière du secteur public local malgré le soutien de l’État

Malgré les mesures prises localement et le soutien massif de l’État, les transferts et aides exceptionnelles atteignant 28 % du produit intérieur brut du territoire, la dépense publique locale a diminué de près de 10 %, soit - 24 MdF CFP, entre 2023 et 2024 du fait d’une diminution de 48 % des dépenses réelles d’investissement entre 2023 et 2024, soit une diminution de 35 MdF CFP en un an, ce qui obère le développement futur du territoire.

Les charges réelles de fonctionnement ont progressé de près de 11 MdF CFP entre 2023 et 2024, ce qui correspond à une augmentation de 6,4 %. L’encours de la dette des collectivités a augmenté de 13 % entre 2023 et 2024, soit une progression de 23 MdF CFP, cette hausse étant portée essentiellement par la Nouvelle-Calédonie.

Une diminution des recettes fiscales et sociales de 12 % entre 2023 et 2024

Les recettes fiscales nettes mises en recouvrement par la Nouvelle-Calédonie, la CAFAT et les communes diminuent de 14,2 % entre 2023 et 2024 et s’élèvent à 184,9 MdF CFP en 2024. Les cotisations sociales mises en recouvrement par la CAFAT et la CLR diminuent de leur côté de 8,6 % entre 2023 et 2024 pour atteindre 116,7 MdF CFP en 2024. Le résultat 2024 de la CAFAT reste déficitaire, comme sur l’ensemble de la période 2020-2024, principalement du fait de la hausse des prestations sociales versées. 

Malgré la baisse des recettes fiscales et sociales de 12 % entre 2023 et 2024, la chute du produit intérieur brut entraîne une hausse des taux de pression fiscale et sociale. Sous réserve des corrections futures du produit intérieur brut de l’exercice 2024, le taux de prélèvements obligatoires s’élève à 32,9 % en 2024 en Nouvelle-Calédonie.

Une crise dont les effets se font encore sentir en 2025

L’exécution budgétaire de la Nouvelle-Calédonie et des provinces a été significativement modifiée au cours de l’exercice 2024. La Nouvelle-Calédonie notamment a dû verser des subventions de soutien à divers organismes qui ont conduit à une augmentation de 126 % des dépenses réelles de fonctionnement initialement inscrites à son budget propre. 

La crise insurrectionnelle de mai 2024 continue d’avoir des effets en 2025. Les dépenses réelles d’investissement de l’ensemble des collectivités, sont, au 31 août 2025, en deçà du niveau atteint en moyenne en 2022 et 2023 pour la même période d’un tiers. Les produits de la fiscalité n’ont pas non plus retrouvé, au 31 août 2025, le niveau atteint en moyenne au 31 août 2022 et 2023, cette diminution étant compensée en partie par les dotations de l’État.

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