Quel avenir pour la profession : les prescriptions du Conseil national professionnel infirmier

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Dans son Livre blanc intitulé « Profession infirmière – missions, compétences, formation », le Conseil national professionnel infirmier (CNPI) énonce un ensemble de préconisations destinées à dessiner l’avenir de notre profession. Il s’agit notamment de « saisir l’opportunité de la réforme engagée pour reconnaître réglementairement les évolutions informelles d’expertises développées par les infirmières généralistes ». A la clef, un panel d’orientations détaillées qui est en cohérence avec les orientations défendues par la FNI et qui constitue un canevas sur lequel s’appuyer.

Dans son Livre blanc intitulé Profession infirmière – missions, compétences, formation, le Conseil national professionnel infirmier (CNPI) énonce un ensemble de préconisations destinées à dessiner l’avenir de la profession. Il s’agit notamment de « saisir l’opportunité de la réforme engagée pour reconnaître réglementairement les évolutions informelles d’expertises développées par les infirmières généralistes ». À la clé, un panel d’orientations détaillées, en cohérence avec celles défendues par la FNI, constituant un canevas solide sur lequel s’appuyer.

La démarche 

« Nous avons mis l’accent sur l’autonomie de l’exercice infirmier, explique Matthieu Reynet, vice-Président délégué de la FNI et Secrétaire général du CNPI. En effet, certaines de nos compétences, pourtant déjà inscrites dans notre rôle propre et ne nécessitant pas l’intervention d’un médecin pour que nous puissions les exercer, requièrent une prescription de ce dernier pour être prises en charge par les caisses d’Assurance maladie ! Nous avons également plaidé pour la reconnaissance d’une consultation et d’une prescription infirmières périmétrées. De même, avons-nous insisté pour que les Idel soient reconnus comme des professionnels de santé du premiers recours dans certains domaines, en particulier la prévention, les plaies, l’autonomie et son évaluation, la vaccination etc. Et ce, sans que les Idel soient, pour cela, obligés de suivre des formations complémentaires dans la mesure où ils possèdent déjà, via leur formation initiale, les connaissances nécessaires. »

Les points à retenir du livre blanc  

Sur l’exercice. Le CNPI entend renforcer « la contribution spécifique de la profession infirmière au cœur du système de santé français » mais également « reconnaître les domaines de compétences des infirmières d’aujourd’hui et de demain (…) par des mesures soutenant l’attractivité et la fidélisation des professionnels infirmiers diplômés ». Pour cela, il identifie neuf pistes :

  • actualiser le décret d’exercice infirmier de 2004 ;
  • inscrire les professionnels infirmiers comme acteurs de premier recours dans le Code de santé publique ;
  • prendre en considération le rattachement des professionnels infirmiers à différents ministères ;
  • articuler les référentiels activités – compétences – formation avec le référentiel de Certification périodique des infirmières en soins généraux ;
  • instituer une consultation infirmière d’évaluation et de coordination du parcours de santé ;
  • reconnaître les consultations infirmières de prévention et d’éducation primaire, secondaire et tertiaire ;
  • élargir la prescription infirmière aux produits de santé et aux examens complémentaires ;
  • Autoriser le télésoin ou la téléconsultation à toutes les infirmières concernées dans leur pratique quotidienne, y compris lors du premier contact avec le patient ;
  • reconnaître le compagnonnage clinique.

Sur la formation. Le CNPI suggère d’augmenter le temps de formation théorique (académique) et pratique (formation clinique) à 240 ECTS (European Credit Transfer and Accumulation System), soit quatre années universitaires, pour « soutenir le processus de professionnalisation et d’acquisition des compétences ciblées pour le métier infirmier socle « Infirmière généraliste ». Plusieurs raisons justifient, à ses yeux, une telle réévaluation.

Par ailleurs, le CNPI demande de prendre en compte et de valoriser – enfin !- les formations universitaires et/ou certifiantes tout au long de l’exercice professionnel. Il souhaite que soit également promu la recherche en sciences infirmières et que le corps professoral infirmier universitaire soit développé. Enfin, il pousse à une optimisation de la professionnalisation des étudiants infirmiers en intégrant le temps dédié au tutorat.

Sur l’arsenal textuel. Le CNPI est partisan de conserver des textes de même niveau, à savoir :

1- Une loi reprenant, pour ce qui est de la définition de la profession infirmière, les points suivants :

  • la terminologie « rôle propre », définissant l’autonomie infirmière en lien avec les compétences de son cœur de métier restructurées dans l’évolution actuellement envisagée.
  • La terminologie « habilitation à l’exercice de la profession infirmière réglementée » liée à un référentiel de formation décliné en regard des référentiels d’activités et de compétences et à la délivrance d’un diplôme.
  • La terminologie « sciences infirmières » en spécifiant leur périmètre général dans un article qui pourrait figurer dans le Code de la santé publique.
  • La dimension collective en matière de santé communautaire et de prise en soins d’un groupe de population.
  • La notion de premier recours, d’expertise et d’orientation précoce afin de « poser une première pierre en vue d’une future reconnaissance du professionnel de santé de premier recours et, plus spécifiquement, du recours en accès direct de la population aux infirmières selon une typologie d’interventions ciblées ».
  • L’officialisation de la consultation infirmière dans les différents champs de compétences, c’est-à-dire sans la conditionner à un exercice coordonné mais, au contraire, en l’étendant plus largement.

2 – Un décret en Conseil d’État, spécifiant les grandes missions et prévoyant une réactualisation périodique.

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