Publié le 6 décembre 2024
Le Parc mène l’expérimentation « Ma ferme, demain » pour faciliter la transmission des exploitations agricoles, sans repreneur identifié ou difficiles à céder en l’état, et pour permettre l’installation de nouveaux porteurs de projets sur le territoire. Pour cela, le Parc lance un appel à destination des agriculteurs qui s’apprêtent à céder leur exploitation et ouverts à l’idée de repenser l’activité de leur ferme pour y accueillir de nouvelles productions. Ils sont invités à manifester leur intérêt pour le projet avant le 15 janvier 2025.
Sécurité alimentaire, événements climatiques exceptionnels, conditions difficiles de travail, santé des producteurs et des consommateurs, partage de la valeur : l’agriculture française est confrontée à de nombreux défis.
Des défis d’autant plus difficiles à relever que le secteur voit le nombre d’installations agricoles diminuer : on compte une installation pour trois départs. Et la population des agriculteurs vieillir : la moitié d’entre eux a plus de 50 ans et cessera son activité dans les 10 prochaines années.
Dans ce contexte, on assiste aussi à un changement dans le profil des nouveaux agriculteurs : 70% des candidats à l’installation sont non issus du milieu agricole (NIMA) et beaucoup désirent s’installer dans le cadre d’une reconversion professionnelle, sur des petits projets diversifiés et axés sur la qualité des produits et les circuits courts.
Enfin, le diagnostic agricole et alimentaire réalisé par le Parc en février 2024 souligne le besoin de maintenir l’élevage sur le territoire, et notamment les systèmes herbagers qui jouent un rôle clé dans la préservation de la nature et des paysages, tout en développant les productions végétales (légumes, fruits, légumineuses…) et leur consommation en local.
Relever le défi de l’installation agricole sur le territoire
Ces grandes tendances s’ajoutent à une pression foncière forte et des coûts de reprises de plus en plus importants. C’est pourquoi, le Parc lance une expérimentation innovante avec le soutien financier du programme européen LEADER (programme porté par le Pays de Brest en partenariat avec la Région Bretagne).
Piloté par le Parc en lien avec les structures de conseil présentes en Finistère (la Chambre d’agriculture de Bretagne, le CIVAM 29 (Centre d’initiative pour valoriser l’agriculture et le milieu rural), le GAB 29 (Groupement des agriculteurs biologiques), l’association Terre de Liens…), le projet repose sur l’idée de mettre davantage en adéquation les exploitations à céder avec les nouveaux projets d’installation.
Concrètement, il s’agit d’améliorer la transmissibilité des exploitations, sans repreneur identifié ou difficiles à céder en l’état, pour favoriser l’installation par exemple de fermes multiples ou collectives, contribuant aux circuits alimentaires de proximité.
Pour cela, le Parc et ses partenaires vont identifier trois exploitations pilotes et travailler sur des scénarios visant à repenser la production principale ou l’usage des terres et des bâtiments pour y faire coexister plusieurs activités, tout en renforçant leur transition agroécologique.
Les 22 communes situées à la fois sur le Pays de Brest et sur le territoire du Parc sont concernées : Argol – Camaret – Châteaulin – Crozon – Daoulas – Dinéault – Hanvec – Landévennec – Lanvéoc – Le Faou – Logonna-Daoulas – L’Hôpital-Camfrout – Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h – Pleyben – Port-Launay – Roscanvel – Rosnoën – Saint-Coulitz – Saint-Éloy – Saint-Ségal – Telgruc – Trégarvan
Les étapes clés du projet
- Avant le 15 janvier 2025 : échanges avec les agriculteurs volontaires souhaitant céder leur ferme
- Mi-janvier 2025 : identification des exploitations pilotes
- Mi-janvier à fin mars 2025 : diagnostic des exploitations agricoles concernées
- Avril à fin août 2025 : élaboration de scénarios de reprise
- Septembre : appel à candidatures à destination des porteurs de projet
- Octobre – décembre 2025 : mise en relation des cédants et des porteurs de projet
- Janvier – avril 2026 : accompagnement des cédants et des repreneurs
« Cette expérimentation est le fruit de constats du Parc sur le terrain : l’accès au foncier est difficile, les exploitations à céder ne correspondent pas forcément aux recherches des porteurs de projet, le territoire présente un déficit en productions végétales et la consommation en local est encore très faible. A travers ce projet, le Parc souhaite intervenir sur la transmission, qui constitue une étape clé pour modifier les pratiques agricoles. »
Amélie Caro, présidente du Parc naturel régional d’Armorique
Ma ferme, demain : la campagne de communication
La première étape clé dans le déroulé de l’expérimentation est la recherche d’exploitants souhaitant à la fois céder leur ferme à court terme, contribuer au maintien d’une agriculture dynamique sur le territoire, et ouverts à l’idée de repenser l’activité de leur ferme pour y accueillir de nouvelles productions.
Pour permettre de toucher le public visé, le Parc a donc réalisé un visuel disponible dans plusieurs formats (affiche, flyer, encart presse, bulletins municipaux) et diffusé via les organismes professionnels agricoles et dans les lieux de passage des agriculteurs (coopératives et magasins agricoles, commerces de proximité, mairies…).
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Le projet s’inscrit dans le cadre du Projet agricole et alimentaire territorial que le Parc naturel régional d’Armorique porte depuis 2021 en faveur du développement d’une agriculture durable sur son territoire et pour répondre à des enjeux alimentaires, économiques et d’entretien durable des paysages.
Dans les années à venir, et pour s’adapter au changement climatique, le projet agricole du Parc vise à faire face à trois grands défis :
- Le renouvellement des générations agricoles pour maintenir sa production et son tissu social
- La transition agroécologique pour développer des pratiques plus respectueuses de l’environnement et des ressources
- L’amélioration de l’autonomie alimentaire du territoire par la diversification des productions et la relocalisation de l’alimentation, pour permettre une alimentation saine et de qualité accessible pour tous
En 2024, le Parc a réalisé un diagnostic agricole et alimentaire du territoire à découvrir en un coup d’œil ici.
Quelques chiffres clés :
- Le territoire du Parc compte 632 exploitations agricoles.
- 80% des exploitations sont orientées vers l’élevage, avec plus de la moitié en bovins.
- La moitié de la surface agricole utile (SAU) est constituée de prairies.
- On estime que seulement 10% de la production agricole du Parc est consommée sur le territoire.