Activités physiques adaptées – L’association France Alzheimer des Deux-Sèvres propose à ses adhérents des sorties à la piscine, avec un éducateur sportif formé.
Deux fois par mois, les Bassins de Thouet à Sainte-Radegonde, près de Thouars, dans le nord des Deux-Sèvres, accueillent des couples aidant-aidé, un bénévole de France Alzheimer et Marc Frémond, enseignant d’activité physique adaptée. Ensemble, ils passent une heure de bonheur dans l’eau.
Le projet est né suite à une réunion publique de France Alzheimer, en 2023. «J’y ai assisté par curiosité et j’ai proposé qu’une activité autour de la piscine puisse être mise en place à Thouars, dans le nord des Deux-Sèvres, parce que nous avons une structure aquatique qui s’y prête. L’idée a fait son chemin et nous avons commencé cette activité fin 2023», se souvient Marc Frémond.
«120 personnes étaient présentes à cette réunion d’information sur la maladie à la salle polyvalente de Sainte-Radegonde », enchaîne Joscelin Verjux, responsable de l’antenne France Alzheimer de Thouars. «Marc Frémond a proposé son activité et à la fin de cette réunion, des familles sont venues me retrouver pour me dire qu’elles étaient emballées par l’idée de cette activité physique adaptée. »
Pour ces séances, le bassin, avec une profondeur de 60cm à 1,30m, a été privatisé. «À aucun moment donc, nous ne sommes en grande profondeur», poursuit Marc Frémond. «Le bassin a en plus des accès pour les personnes à mobilité réduite. Cela rassure les personnes qui peuvent avoir peur. Chaque séance commence avec un échauffement commun pendant lequel nous allons aussi échanger, sur les ressentis de chacun. Puis, je prévois six ateliers d’aquagym douce, des mouvements dans l’eau avec du matériel léger. Entre chaque atelier, nous faisons un aller-retour en marchant dans le bassin où je propose des exercices de coordination, d’équilibre et de marche spécifique qui vont faire appel à la mémoire corporelle. »
Pour Marc Frémond, ces sorties à la piscine présentent de nombreux avantages pour les personnes malades. «Cela leur permet déjà de retourner à la piscine tout d’abord, dans un cadre calme et sécurisé. Concernant le travail dans l’eau, cela permet de travailler l’équilibre et la motricité. Cela apporte également du bien-être et cela permet de travailler la confiance en soi puisque les personnes malades sont encore capables de faire plein de choses. Et puis, cela permet de faire appel à la mémoire corporelle. D’ailleurs, parfois, des personnes malades veulent se remettre à nager. Les progrès se voient au fil de la séance. C’est assez dingue à voir. En voyant ça, les aidants, qui sont souvent les conjoints, ont une étincelle dans les yeux. »
L’aidant peut aussi profiter de ce temps-là pour avoir une activité sociale et physique. «Et dans la majeure partie des cas, nous cassons les couples aidant-aidé, les binômes, pour créer du lien», glisse encore l’enseignant. «Cela donne une respiration à chacun. Ils partagent le même moment. C’est riche, comme activité. Et moi, j’accompagne autant les aidés que les aidants. »
Chaque séance se clôture avec le sourire, et dans les jacuzzis. « Marc Frémond s’y prend vraiment très bien », note Joscelin Verjux. «Des personnes qui avaient peur de l’eau, même de la douche, se plaisent à la piscine. J’ai d’excellents retours de la part des participants. Je ne vois que des sourires sur les visages des personnes malades ainsi que des aidants. »
«Nous y trouvons tous notre compte, moi compris, parce c’est très riche, comme expérience», conclut Marc Frémond, qui invite les autres éducateurs sportifs formés et les associations départementales à «plonger dans le grand bain».