« C’est une pièce maîtresse dans notre politique de tranquillité publique », énonce la maire, Agnès Bourgeais, en ouverture de la visite de chantier de la future Maison de la prévention et de la tranquillité publique, organisée le 29 novembre. Ce nouveau lieu central sera situé dans l’ancienne trésorerie municipale (4, allée de Touraine), à côté du commissariat de Rezé. Il sera ouvert aux Rezéennes et Rezéens confrontés à des questions de tranquillité publique. Les accueilleront des médiateurs, policiers municipaux, agents de surveillance de la voie publique, agents administratifs. Soit au total, une quarantaine d’agents.
« Une porte ouverte pour toutes les victimes »
« Les espaces ont été pensés pour offrir un accueil le plus sécurisant et le plus respectueux possible, avec notamment trois bureaux confidentiels pour recevoir le public », ajoute la maire. « C’est ici que les Rezéennes et Rezéens pourront venir signaler leurs problèmes liés à la tranquillité publique et être accompagnés dans leurs démarches. Le lieu sera une porte ouverte pour toutes les victimes. » La création de cet espace répond aux préconisations formulées en 2021 par la conférence citoyenne sur la tranquillité publique.
« Projet vertueux »
D’importants travaux doivent être réalisés dans le lieu avant son ouverture au public fin 2025. L’objectif : avoir un bâtiment exemplaire en matière de réemploi et de performances énergétiques. « C’est un projet vertueux aussi bien pour les habitants que sur le plan technique », poursuit Nicolas Ferté, directeur du bâti à la Ville. « Nous avons recours à des matériaux biosourcés, aux éclairages Led, à la production d’énergie par pompe à chaleur. Et nous mettons en œuvre la « déconstruction sélective » qui consiste à récupérer le maximum de matériaux pour les recycler ou les réemployer. »
1,3 tonne de matériaux retirée et triée
Après une opération de désamiantage en cours depuis cet automne, l’ensemble du bâtiment est actuellement mis à nu. Depuis trois semaines, tout a été retiré : cloisons en brique, laine de verre, dalles et rails de faux plafond, planchers, portes, sanitaires, fenêtres… avec l’appui d’une entreprise spécialisée dans la déconstruction sélective, Tri N’ Collect. Soit au total, 1,3 tonne de matériaux collectée. « Le secteur du bâtiment est le plus gros pourvoyeur de déchets. Cela représente 46 millions de tonnes chaque année, soit plus de 17 Stades de France remplis », rappelle Edouard Lefevre, dirigeant et co-fondateur de Tri N’ Collect. « La déconstruction sélective permet de les valoriser. Pour cela, il faut les trier à la source, ce que nous avons fait ici à Rezé. »
95 % de la matière valorisée
Missionnée par la Ville, l’entreprise Tri N’ Collect a fait appel à une association d’insertion, Océan, pour réaliser la dépose et le tri des matériaux. « Au total, 624 heures d’insertion professionnelle ont ainsi été réalisées pour ce projet », ajoute Briac Durand, chef de chantier au sein de Tri N’Collect. « Sept compagnons ont été formés au tri sur le chantier. 95 % de la matière qu’ils ont collectés seront valorisés. » Les 5 % restants, essentiellement des matériaux multicomposants qui ne peuvent être triés, seront enfouis ou incinérés. « Une belle performance », souligne Edouard Lefevre (Tri N’Collect). « Dans un chantier classique, on tourne plutôt autour de 30 % à 40 % de valorisation. »
Dont 12 % réemployée
Ce qui peut être valorisé sera en grande partie réacheminé vers les filières locales pour être recyclé. « Avec des plinthes en bois, on refait des panneaux de bois », explique Briac Durand (Tri N’ Collect). « Et 12 % sera destiné au réemploi. » Radiateurs, cloisons modulaires ou encore mobilier seront ainsi réutilisés au sein d’équipements municipaux. Notamment à l’Espace Diderot où un meuble servira à créer une grainothèque. Le reste des matériaux destinés au réemploi sera revendu aux particuliers. « Il ne suffit pas de prôner le réemploi. À Rezé, vous l’avez fait sur ce chantier. Bravo à vous ! », félicite Edouard Lefevre (Tri N’ Collect). « Vous participez ainsi à l’économie circulaire. »