Plus de 800 institutions financières européennes financent la colonisation illégale du Territoire palestinien par Israël

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La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) est l’une des 28 organisations à dénoncer le soutien continu des institutions financières européennes aux entreprises menant des activités dans le Territoire palestinien illégalement occupé par Israël.

26 novembre 2024. Don’t Buy Into Occupation, une coalition de 28 organisations européennes et palestiniennes, dont la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), publie son dernier rapport, exposant l’implication majeure de plus de 800 institutions financières européennes dans des entreprises aidant et encourageant l’entreprise illégale de colonisation israélienne dans le Territoire palestinien occupé.

L’étude révèle qu’entre janvier 2021 et août 2024, 822 banques, gestionnaires d’actifs, compagnies d’assurance et fonds de pension européens ont fourni 211 milliards de dollars de prêts et de souscription et détenu 182 milliards de dollars d’actions et d’obligations dans 58 entreprises impliquées dans des activités de colonisation illégale.

« Les institutions financières ont une responsabilité majeure dans les violations commises dans le territoire occupé, et il est regrettable qu’elles ne prennent pas la mesure de la gravité de la situation », a déclaré Gaëlle Dusepulchre, directrice adjointe du bureau Entreprises, droits humains et environnement de la FIDH.

Ces conclusions interviennent dans un contexte d’escalade sans précédent des atrocités israéliennes. Les Palestinien·nes de Gaza sont confronté·es à des attaques qui portent toutes les marques d’un génocide, tandis que l’annexion en Cisjordanie, l’expansion des colonies, les déplacements forcés et la violence de l’armée israélienne et des colons, se sont considérablement intensifiés.
En juillet 2024, la Cour internationale de justice a rendu un avis consultatif historique déclarant l’occupation israélienne illégale et exhortant les États à mettre fin aux activités commerciales, financements et investissements qui pérennisent ou entretiennent cette situation illégale.
Une résolution ultérieure des Nations unies a réaffirmé ces obligations, appelant les États à veiller à ce que leurs ressortissant·es, sociétés et entités sous leur juridiction, ne s’engagent pas dans des actions qui reconnaissent, aident ou assistent la présence illégale d’Israël dans le Territoire palestinien occupé.

Le rapport met en évidence les principaux créanciers européens, en termes de volume de prêts et de souscription, des entreprises impliquées dans les colonies israéliennes, à savoir BNP Paribas, HSBC, Barclays, Deutsche Bank et Société Générale. Les principaux investisseurs, en termes de volume d’actions et d’obligations, comprennent le fonds de pension du gouvernement norvégien Global, Crédit Agricole, Legal & General, Deutsche Bank et Nordea.

Parmi les entreprises qui soutiennent la colonisation illégale et qui reçoivent le plus d’argent des institutions financières européennes, figurent les suivantes : Coca-Cola, Booking Holdings, Volvo Group, Siemens, Cisco Systems, IBM, Caterpillar, Vinci, Motorola Solutions, Airbnb, CNH Industrial, Hewlett Packard Enterprise, Carlsberg, Heidelberg Materials, Expedia Group, Carrefour, Alstom et Cemex.

Le rapport appelle les institutions financières à respecter leur obligation de vigilance, et user de leur influence pour s’assurer que leurs client·es et les entreprises dans lesquelles elles investissent respectent le droit international. Faute de résultat, elles doivent envisager de se désengager. Le rapport appelle les entreprises impliquées dans l’entreprise de colonisation israélienne à se retirer des colonies et à cesser toute contribution à leur établissement, leur expansion ou leur maintien.

Les gouvernements européens quant à eux doivent également prendre des mesures concrètes, notamment en interdisant l’importation, la commercialisation et la vente de produits issus des colonies sur les marchés européens. Les États doivent interdire le commerce avec les colonies israéliennes illégales et le soutien économique à ces dernières. Ils doivent mettre fin à l’exportation, à la vente et/ou au transfert d’armes et de technologies de surveillance à Israël.

Note aux rédactions :
Don’t Buy Into Occupation est une coalition de 28 organisations palestiniennes, régionales et européennes qui enquête et met en lumière les relations financières entre les institutions financières européennes et les entreprises commerciales impliquées dans l’implantation illégale de colonies israéliennes dans le Territoire palestinien occupé. Le rapport actuel est le quatrième rapport annuel que la coalition publie depuis septembre 2021.

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Lucia Posteraro