Les bombardements doivent cesser, la faim programmée doit cesser, les déplacements forcés doivent cesser, l’emprisonnement et la torture doivent cesser, le génocide doit cesser.
- La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) exprime sa plus vive condamnation des massacres de civil⋅es perpétrés continuellement par les forces d’occupation israéliennes dans toute la bande de Gaza.
- Pour la FIDH, la privation de nourriture, d’eau et de fournitures médicales imposée par Israël, en conjonction avec ses tirs ininterrompus - comme méthode pour tuer ou déplacer de force des centaines de milliers de personnes - fait partie d’un génocide en cours à Gaza.
- Tous les États sont appelés à faire pressions pour un cessez-le-feu immédiat et permanent, la libération des captif⋅ves israélien⋅nes et palestinien⋅nes, ainsi qu’à soutenir les efforts internationaux en cours pour que la justice puisse s’exercer.
17 octobre 2024. Depuis plus d’un an, Israël inflige une violence inimaginable à la population de Gaza, sans aucun signe de relâchement dans les tueries, les transferts forcés et les destructions. Selon les estimations actuelles à Gaza, plus de 42 000 personnes ont été directement tuées, des milliers d’autres sont portées disparues et plus de 100 000 ont été blessées, dont la plupart sont des enfants et des femmes. Mais le bilan réel est largement considéré comme bien plus élevé. L’inquiétude est à présent d’autant plus grande que les forces d’occupation israéliennes concentrent leurs efforts sur le nord de la bande de Gaza, déclarant leur intention de déloger les 400 000 personnes qui s’y trouveraient encore.
Depuis le dimanche 13 octobre 2024, des dizaines de mort⋅es et de blessé⋅es graves ont été dénombré⋅es, entre le bombardement et l’incendie à l’hôpital Al-Aqsa dans la ville de Deir Al-Balah, un tir de chars sur une file d’attente alimentaire lundi à Jabalia, une autre attaque meurtrière dans le quartier de Sheikh Radwan à Gaza et le bombardement d’une école transformée en abri à Jabalia. Ces massacres viennent alourdir un bilan déjà terrible, infligé aux habitant⋅es de Gaza par les autorités militaires israéliennes, que la FIDH affirme être en train de commettre un génocide contre les Palestinien⋅nes à Gaza. Cette évaluation repose sur la nature délibérée et systématique des attaques - y compris le ciblage des infrastructures civiles et la privation de moyens d’existence - créant des conditions visant à détruire, en tout ou en partie, la population palestinienne. Le 10 octobre 2024, une commission des Nations Unies a conclu qu’« Israël a mené une politique concertée pour détruire le système de santé de Gaza dans le cadre d’une attaque plus large contre Gaza, commettant des crimes de guerre et le crime contre l’humanité d’extermination à travers des attaques incessantes et délibérées contre le personnel et les installations médicales ».
Loin de s’améliorer, la situation humanitaire se dégrade chaque jour davantage. Selon les Nations unies, le mois de septembre a marqué le plus bas niveau de fournitures humanitaires entrant à Gaza depuis au moins six mois. En octobre, les données du gouvernement israélien indiquaient que l’aide entrant à Gaza avait presque totalement cessé.
La FIDH réitère l’urgence d’un cessez-le-feu permanent et de la libération des captif⋅ves israélien⋅nes et palestinien⋅nes. Tous les États sont invités à mettre en œuvre des sanctions contre Israël, telles que des embargos sur les armes, pour ses violations flagrantes et répétées du droit international. Les politiques étrangères et commerciales doivent s’ajuster suite au récent avis consultatif de la CIJ déclarant illégale l’occupation par Israël du Territoire palestinien occupé (TPO). Les États sont également appelés à soutenir tous les efforts du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) et à ne pas entraver ou menacer l’autorité de la Cour, ni l’empêcher de mener à bien son mandat indépendant, pour que les auteurs des crimes internationaux signalés en Palestine et en Israël répondent de leurs actes. À ce titre, la FIDH souligne particulièrement la gravité de la proposition de loi aux États-Unis, le « Illegitimate Court Counteraction Act », menaçant de saboter toute action significative de la CPI visant à traduire en justice les dirigeants d’Israël et du Hamas.