Pascale Louis : « Je peins la lumière et la ligne pour exprimer l’amour, la vie et le mouvement »

De son enfance africaine, Pascale Louis garde une passion pour les couleurs chaudes et le mouvement des corps sublimés par une lumière brute. Et une autre pour l'art, transmise par des grands-mères et une mère peintre. « J’étais atteinte d’une frénésie artistique : tout ce que je touchais, je voulais en faire quelque chose. » En France, elle suit des cours à l’école Martenot et envisage un temps, avant d’être découragée par l’opposition paternelle, d’entrer à l’école des Arts décoratifs. Après le bac (qu’elle obtient à l’âge de 17 ans), elle étudie pendant un an à l’école Leconte, petite parenthèse avant d'entrer dans la vie active. Et elle ne choisit pas son domaine professionnel au hasard : l'architecture et l'infographie vont lui permettre d’améliorer son travail, notamment sur la perspective.

Mais après 15 ans à réfréner ce qui « coule dans [s]es veines », elle décide de « revenir là où [elle] avait laissé le fil : [s]es pinceaux. Je souhaitais être dans la mouvance que j’avais touché du doigt chez Leconte, peindre, me nourrir d’expositions… Je me suis aperçue que ça me manquait terriblement. À 30 ans, j’ai (ré)intégré l’école Martenot pour continuer d’apprendre puis enseigner l’anatomie dynamique. »

En parallèle, Pascale Louis ouvre un atelier pour donner des cours à des passionnés amateurs. Sa pédagogie ? « Faire, s’exprimer avant d’apprendre des techniques pour ne pas s’enfermer. »

La douceur loirétaine

Le temps file. Les envies d’ailleurs restent des rêves. Paris agit comme un irrésistible aimant. « J’ai passé toute ma petite enfance en Afrique dans une espèce de mode de vie libre et sauvage. J’aurais pu aller vivre à la campagne, au bord de la mer pour essayer de retrouver cela mais Paris était là avec sa culture, ses animations… Le confinement, pour moi, a donc été très violent. À Paris, on sort, sinon, on n’a pas de raisons d’y être. Si je ne peux pas avoir accès à la culture en vivant à Paris, alors je préfère la paix, la lumière, les oiseaux, l’eau… » Les bords de Loire ? Et pourquoi pas ! Invitée par une connaissance à séjourner à Beaugency, Pascale Louis n’en revient pas : « C’était exactement ce que je cherchais. Je ne pensais pas qu’un village aussi joli pouvait exister. »

Pascale Louis ferme son atelier parisien et ouvre une galerie à Beaugency. « Je suis tellement bien ici. Je n’ai enfoncé que des portes ouvertes. Dès que je propose quelque chose - des expositions, des événements -, on me dit oui, le cœur ouvert ! À Paris, il faut se battre pour tout : pour avoir une place dans le métro, pour se faire connaître… Ici, la vie est douce et je sais que je suis au bon endroit. »

Au bon endroit pour peindre aussi, la Loire et son extraordinaire lumière étant une source d'inspiration pour l'artiste qui « ne pein[t] que d’après nature. Je peins la lumière, comment elle travaille les objets, comment elle les fait apparaître. À Paris, j’avais un maraîcher amoureux de ses légumes et qui cultivait les plus incroyables que j’ai jamais vus ! Je lui en achetais pour les peindre. J’aime tout ce qui est vivant. »

Dans une jolie maison du XII^e siècle, posée au cœur des rues médiévales balgentiennes, Pascale Louis expose son travail mais aussi celui des autres. « J’aimerais également, dès que les travaux de rénovation seront achevés, organiser des événements variés. Des concerts, des lectures, des conférences… » Et des démonstrations de tango, son autre passion !

Mélanie Potau

Galerie Pascale Louis - 2 rue du puits de l'ange - Beaugency