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Comité de rédaction : Guillaume Klossa, Isabelle Négrier, Nathanaël Nelisseou-Leglise et Emilie Charles.
Géopolitique
RETOUR SUR LA VISITE D’ETAT D’EMMANUEL MACRON EN ALLEMAGNE
La visite d’Etat d’Emmanuel Macron en Allemagne qui s’est déroulée du 26 au 28 mai fut l’occasion de renforcer le tandem franco-allemand, mis à mal après les propos du président français qui n’exclut pas un possible envoi de troupes militaires françaises en Ukraine. Cette déclaration très controversée du Président Macron à très rapidement fait l’objet de multiples critiques de la part des autres partenaires européens, dont l’Allemagne. A ce sujet, le chancelier Olaf Scholz n’a pas caché son émoi vis à vis de la déclaration de son partenaire français en affirmant qu’ ”Il n’y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les Etats européens, ni par les Etats de l’Otan, sur le sol ukrainien« .
Malgré ces divergences, le couple franco-allemand entend bien se repositionner comme le tandem moteur de l’Union Européenne, surtout en cette période d’élections européennes. La coopération entre la France et l’Allemagne est essentielle pour promouvoir la stabilité et l’intégration européenne face aux nombreux défis auxquels l’UE est confrontée, notamment la crise ukrainienne, la transition énergétique et les réformes économiques.
Ce déplacement fut aussi l’occasion pour les deux alliés de réaffirmer leur soutien à la démocratie et au rôle essentiel de l’Union Européenne, à un moment où le populisme et l’euroscepticisme continuent de se propager dans l’Union. “Ce vent mauvais souffle sur l’Europe, c’est une réalité », « Alors, réveillons-nous !” a affirmé le Président Macron pendant la visite d’Etat.
GUERRE EN PALESTINE : UNE SOLIDARITÉ EUROPÉENNE COMPLEXÉE
Alors que les bombardements et le nombre de victimes dans la bande de Gaza ne cessent de s’accroître de jour en jour, les États membres de l’Union Européenne ne parviennent pas à adopter une position commune face à cette situation de plus en plus critique.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont récemment annoncé reconnaître officiellement l’existence d’un État palestinien, marquant un geste de solidarité envers le peuple palestinien, victime de violents massacres perpétrés par l’État d’Israël dans la bande de Gaza. Cette reconnaissance par ces trois États européens est perçue comme une condamnation indirecte des crimes de guerre commis par l’armée israélienne, selon les qualifications de la Cour Pénale Internationale. Cependant, une reconnaissance collective de l’État palestinien au niveau européen semble encore lointaine, reflétant les divergences des pays de l’UE sur ce conflit.
Un autre point de discorde est la question des livraisons d’armes à Israël. Alors que certains pays européens, comme l’Italie et l’Espagne, ont cessé leurs livraisons d’armes vers Israël, l’Allemagne continue ses exportations, privilégiant ses intérêts économiques au détriment de la vie de dizaines de milliers de personnes. Cette préférence économique met en lumière l’hypocrisie de certains États européens concernant le respect des droits humains, de peur d’offusquer l’Etat hébreux, partenaire économique majeur de l’UE.
Plus récemment, le bombardement d’un camp de réfugiés dans la ville de Rafah le 26 mai, qui a causé la mort de 45 personnes, a suscité une nouvelle vague d’indignation et de dénonciations au sein de la classe politique et de la société civile européenne. Cette tragédie a ravivé l’espoir de voir enfin la mise en place de sanctions à l’égard d’Israël et l’arrêt des exportations européennes d’armes vers ce pays. Cependant, les actions concrètes tardent à se matérialiser, laissant planer le doute sur la capacité de l’Union Européenne à prendre des mesures décisives face à cette crise humanitaire.
Ainsi, la communauté européenne apparaît comme divisée et impuissante face à l’escalade de la violence. Les gestes individuels de certains pays européens, bien que symboliquement forts, ne parviennent pas à compenser l’absence d’une réponse unifiée et déterminée de l’Union Européenne au moment où une action concertée se fait de plus en plus urgente pour répondre à la crise humanitaire et mettre fin à ce massacre.
ÉCONOMIE
DIMINUTION DURABLE DU TAUX D’INFLATION ET DU TAUX D’INTÉRÊT DE LA BCE EN JUIN
Au mois de juin, la Banque centrale européenne va ré-évaluer son taux d’intérêt. Cette réévaluation arrive après le dépôt par les États-membres de leur CPI (indice des prix à la consommation) relevé pendant le mois passé afin d’uniformiser le taux d’intérêt européen. La France doit rendre son CPI ce vendredi 31 mai, après l’Allemagne le 27 mai et l’Espagne et l’Italie le 30 mai. L’inflation en France avait déjà diminué de mars à avril, passant de 2,3% à 2,2%. Cette tendance dégressive se retrouve aussi dans d’autres pays européens qui voient également leur CPI diminuer depuis le début de cette année.
Le décroissement de l’inflation en Europe est une bonne nouvelle pour tous les États-membres. Elles signifient souvent par corrélation, une baisse du taux d’intérêt de la BCE. Le 6 juin prochain, au même moment que le début des élections européennes dans certains pays d’Europe, devra se tenir une réunion où la BCE décidera ou non, de baisser son taux d’intérêt. Cependant, selon les économistes, la tendance est plutôt positive. Dans une interview donnée au Financial Times, l’économiste en chef de la BCE a déclaré : « Sauf en cas de surprise majeure, il y a suffisamment de choses à faire pour supprimer le niveau de restriction le plus élevé. ». Cette déclaration est de bon augure pour la croissance économique européenne.
Toutefois, il semblerait que l’économie européenne soit sur une pente ascendante puisque la diminution du taux d’intérêt de la BCE semble acquise pour septembre et décembre également. Selon les économistes interrogés par Reuters, plus d’un tiers d’entre eux s’attend à ce que la BCE réduise deux fois encore, cette année, son taux d’intérêt. Mariano Cena, économiste chez Barclays déclare même : « Face à l’incertitude croissante et à l’accélération de l’activité à un rythme plus rapide que prévu, nous pensons désormais que le Conseil des gouverneurs agira de manière plus graduelle cette année ».
Ce ne sera que le 6 juin prochain que la réponse de la BCE concernant la baisse de son taux d’intérêt sera rendue officielle, cependant, tout porte à croire que la tendance reste à la baisse, également au niveau de l’inflation.
LES SANCTIONS ÉCONOMIQUES EN TEMPS DE GUERRE : L’EUROPE DIVISÉE
Alors qu’une frappe israélienne à fait dimanche 26 mai au moins 45 morts à Rafah dans un camp de déplacés, les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé l’envoi d’une mission frontalière dans la zone. Cette intervention s’inscrit dans une démarche humanitaire, tandis que l’Union européenne, à son échelle, réfléchit à sanctionner économiquement Israël. En effet, le conflit israëlo-palestinien qui a repris le 7 octobre dernier, se caractérise par une violence inouïe. Le 20 mai dernier, la Cour Internationale de Justice avait même requis un mandat d’arrêt international contre Benyamin Netanyahu et les leaders israéliens. L’Union européenne doit elle aussi réfléchir à un plan d’action vis-à-vis du conflit, qui passerait par l’utilisation de sanctions, arme moderne des conflits du XXIème siècle.
En ce qui concerne les accords commerciaux entre Israël et les pays européens, l’Espagne et l’Irlande avaient déjà, plus tôt cette année, demandé à reconsidérer les accords euro-israéliens en vue du non-respect supposé des droits humains fondamentaux par le régime de Netanyahu. Cependant, selon Euractiv, “Les fonctionnaires de l’UE affirment qu’il serait techniquement possible de suspendre uniquement la partie commerciale du Conseil d’association UE-Israël, mais admettent que cela est très peu probable”. L’Irlande reste très activement engagée dans l’établissement de possibles sanctions à l’encontre d’Israël : le ministre des Affaires étrangères iralndais, Micheál Burke confirme “ [qu’]un consensus très clair [existe] sur la nécessité de respecter les institutions juridiques humanitaires internationales”.
Des sanctions économiques avaient déjà été requises contre Vladimir Poutine dans le cadre de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, et démontraient déjà de la disparité de leur application au sein de l’UE. Elles se caractérisaient notamment par des embargos ou encore un gel des actifs russes dans les pays européens. Ce jeudi 30 mai dernier, l’Union européenne vient d’approuver une augmentation significative des droits de douanes de produits russes et biélorusses (céréales, oléagineux et dérivés). Cette décision a été négociée entre 15 États-membres qui représentent 65% de l’Union européenne, car l’adoption d’un embargo total aurait nécessité l’unanimité des Vingt-sept.
L’adoption de sanctions économiques contre les belligérants est une arme qu’utilise l’UE. Toutefois, son efficacité est à nuancer car elle n’est pas acceptée par tous les membres, ce qui affecte grandement son efficacité dans les conflits.
ENVIRONNEMENT
GUERRE DE LA PRODUCTION ÉLECTRIQUE : ENDIGUEMENT DE LA CONCURRENCE CHINOISE DANS L’UE
Dans la guerre de la mobilité douce qui oppose l’Union européenne à la Chine, les fabricants européens d’électrolyseurs font face à la dure concurrence chinoise sur le territoire européen. En effet, dans le cadre de la directive européenne Fit for 55, la production de voitures thermiques prend son terme d’ici 2030, avec quelques exceptions. Cette directive encourage vivement les constructeurs à passer à l’électrique, gonflant la demande de production de batterie pour les véhicules. La responsabilité devient alors politique, et les leaders doivent agir pour ne pas perdre de terrain face à l’achat de batterie chinoise, abondantes et bon-marché. En parallèle de la production de batterie, l’UE doit aussi faire face à la production d’énergie électrique verte, notamment avec l’instauration d’une gigafactory pour la production électrolyseurs fin 2023 par Siemens Energy et Air Liquide. Pour le moment, « aucun électrolyseur complet n’a été échangé entre la Chine et l’Europe » assurent des chercheurs. Même si cette nouvelle reste positive, la partie n’est pas gagnée.
Des tentatives d’endiguement de la concurrence chinoise ont été lancées par les leaders européens menant à une enquête de la Commission européenne sur le prix des véhicules chinois, considérés comme « trop bas ». Aux États-Unis, une enquête similaire avait permis l’augmentation des droits de douanes sur les voitures chinoises,