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Comité de rédaction : Guillaume Klossa, Isabelle Négrier, Nathanaël Nelisseou-Leglise et Emilie Charles.
Géopolitique
VLADIMIR POUTINE ET KIM JONG-UN : UNE ALLIANCE REDOUTÉE ET INDÉFÉCTIBLE
Vladimir Poutine s’est rendu en Corée du Nord à la rencontre de Kim Jong-Un mardi 18 juin dans le cadre d’une visite d’Etat, la première en 24 ans. Cette visite, qui rappelle l’époque de la guerre froide, marque le renforcement de l’alliance entre les deux pays, redoutée par les Occidentaux.
Les liens entre les deux États ont certes été renforcés par cette visite, mais c’est la guerre en Ukraine qui a fortement contribué à ce rapprochement. Depuis le début de la guerre, Moscou fait face à une pénurie d’armes et c’est notamment la Corée du Nord qui lui fournirait l’artillerie nécessaire. Cette aide militaire se ferait en contrepartie de tous les produits dont manque la Corée du Nord, en proie aux sanctions économiques de l’ONU sur ses programmes nucléaires.
À l’issue d’une rencontre qui a rassemblé les deux hommes, seuls, pendant deux longues heures, les deux leaders ont conclu un pacte d’assistance mutuelle, les protégeant en cas d’agression. Pour les chefs d’Etat, ce pacte n’est que purement défensif et préventif. L’agence russe d’information Tass a déclaré que cet accord remplacerait les accords de 1961 et de 2000-2001, et se placerait comme un “partenariat stratégique global”. Le Président nord-coréen a lui annoncé que ce pacte était le plus fort jamais signé entre les deux pays.
La visite d’Etat a été l’occasion pour la Corée du Nord de réaffirmer son soutien indéfectible envers la Russie dans le cadre de son offensive en Ukraine, protégeant sa souveraineté territoriale. Kim Jong-Un a déclaré que la Corée du Nord apporte « son entier soutien et sa solidarité au gouvernement, à l’armée et au peuple russes dans la conduite de l’opération militaire spéciale en Ukraine pour protéger la souveraineté, les intérêts de sécurité et l’intégrité territoriale ». De l’autre côté, Poutine continue de protéger la Corée du Nord des sanctions économiques discutées au Conseil de Sécurité des Nations unies puisqu’en mars dernier, Poutine avait déjà apposé son véto à la surveillance des violations des restrictions internationales auxquelles faisait face le pays. Il a alors déclaré mercredi que «Le régime de restrictions d’une durée indéfinie à l’égard de la République populaire démocratique de Corée, et inspiré par les Etats-Unis et leurs alliés, doit être réexaminé».
Le président russe est rentré à Moscou ce mercredi 19 juin, emportant avec lui les inquiétudes de la communauté internationale.
SUISSE : CONFÉRENCE SUR LA PAIX, VOLODYMYR ZELENSKY RESTE SUR SA FAIM
Du 15 au 16 juin dernier s’est tenu en Suisse, à Bürgenstock, la Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine qui a réuni pas moins de 90 chefs d’Etat et des représentants d’organisations internationales autour du Président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Cette conférence fait suite au sommet du G7 qui s’est tenu vendredi 14 juin lors duquel les chefs d’Etat ont réaffirmé leur soutien “indéfectible” à l’Ukraine. Le même jour, l’Union européenne annonçait également un “accord de principe” sur l’ouverture des négociations pour l’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie à l’Union.
La conférence de haut niveau visait à rassembler les chefs d’Etat, en particulier ceux des pays du Sud, autour de l’approche en 10 points développée par le président ukrainien au sommet du G20 2022 à Bali. Cette approche a dû être revue à la baisse pour la faire accepter par les représentants des pays du Sud, alors réduite à seulement 3 points. Dans le communiqué final, signé par 79 États, le texte met en avant la sécurité humanitaire du conflit avec un retour des enfants déportés en Russie et un retour des Ukrainiens retenus illégalement hors d’Ukraine. En outre, le texte insiste sur la sécurité nucléaire et le contrôle souverain de l’Ukraine sur la centrale nucléaire de Zaporijjia.
Ce communiqué n’a cependant pas été signé par les pays du Sud (Inde, Arabie Saoudite…), pourtant présents lors du sommet. De plus, il est important de noter la grande absence de la Chine et de la Russie. Le Kremlin a alors déclaré lundi 17 juin que cette conférence n’avait abouti à aucun résultat et que « Toute discussion sérieuse n’a aucun avenir sans la présence de la Russie« . En effet, une conférence de paix doit être en capacité de réunir les deux parties au conflit, et l’absence du belligérant russe rend caduc les résolutions soutenues par les 79.
Cette conférence imparfaite a cependant été l’occasion pour ces États de réaffirmer leur soutien à l’Ukraine sur la scène internationale, cependant, l’absence de la Russie est marquée mais la question de sa présence à un sommet similaire sur la paix en Ukraine reste ouverte.
ÉLECTIONS EUROPÉENNES : POUSSÉE DE L’EXTRÊME DROITE
Les élections européennes qui se sont tenues du 6 au 9 juin ont redistribué les sièges du Parlement européen, avec un bon du vote pour l’extrême droite dans de multiples pays de l’Union européenne, en France notamment.
Le Parlement européen est composé de huit groupes politiques, The Left, S&D, Les Verts, Renew Europe, PPE, ECR, ID, NI. Lors des élections du 9 juin, la participation est restée à la hausse, après la mobilisation extraordinaire des élections de 2019. Certains partis ont essuyé de grandes pertes, Renew a perdu 21 sièges, le groupe des Verts/ALE 20 sièges. En revanche, les groupes politiques à l’extrême droite du Parlement ont gagné respectivement 14 (ECR) et 9 sièges (ID). La majorité reste au Parti Populaire européen (EPP) qui gagne encore 13 sièges.
Cependant, dans le cas où les différents partis d’extrême droite se regroupent au parlement européen, il y aurait 144 sièges au parlement européen, soit seulement 46 sièges derrière le PPE qui est le plus grand groupe politique du parlement européen. Toutefois, cette alliance est redoutée par plusieurs membres du parlement européen, notamment par l’ancien président du PPE : « Comment voulez-vous gouverner l’Europe avec des gens qui sont contre l’Europe ?« Toutefois, les deux partis d’extrême-droite, ECR et ID, sont encore bien loin de se serrer la main. Malgré certaines positions communes, des divergences de taille persistent le groupe ECR se consacre principalement à la lutte pour la souveraineté nationale, tandis que le groupe ID veut s’attaquer aux déficits démocratiques de l’UE et à l’identité nationale. Du côté ID, Nous retrouvons également le groupe politique de Viktor Orban, Fidesz, que ECR refuse d’accueillir dû au non positionnement du chef d’État vis-à-vis de l’Ukraine. L’historien Nicolas Lebourg conclut alors à « l’impossibilité des extrêmes droites à s’organiser au Parlement européen »,
ÉCONOMIE
LA FRANCE ÉPINGLÉE PAR LA COMMISSION POUR DÉFICIT EXCESSIF
Mercredi 19 juin, la Commission européenne a rendu son avis sur le déficit public des États-membres et a mis en garde 7 États, dont la France, la Belgique, l’Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne et la Slovaquie.
Dans le traité de Maastricht, le traité sur l’Union européenne, le texte prévoit des critères de convergence visant à rapprocher les pays membres de l’Union, faisant état d’économies très différentes. Un de ces critères est le taux du déficit de ces derniers. Un pays européen ne doit pas avoir un déficit public excédant les 3% de son Produit Intérieur Brut et sa dette publique ne doit pas dépasser les 60% de son PIB. Les pays ne respectant pas ces clauses se voient menacés par une sanction économique représentant 0,1% de leur PIB.
Parmi les pays cités par la liste rendue publique par la Commission le 19 juin, la France y figure, actuellement au cœur d’une crise politique importante. Plusieurs causes expliquent ce déficit excessif. La crise sanitaire du Covid 19, la hausse des prix de l’énergie, l’inflation et la guerre en Ukraine atteignent l’économie des pays européen. Le déficit public de la zone euro étant lui-même à plus de 4%.
Plusieurs instruments européens ont été mis en plus dans le processus de construction européenne, dont notamment le Pacte stabilité et croissance adopté en 1997, qui prévoit des mesures préventives et correctives pour les pays en difficulté. Dans les faits, aucun pays n’a jamais eu à payer ces amendes. De même, la France qui avait déjà été placée en déficit excessif en 2009 s’en était finalement sortie en 2018.
Certains estiment que la Commission va se montrer particulièrement “incendiaire” avec la France. La situation politique actuelle est tendue et le programme économique défendu par le Rassemblement National, annoncé en tête des sondages aux élections législatives, est dénoncé par l’actuel ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui, pour lui, aggraverait la dette publique. L’accompagnement de ces 8 pays devra être discuté lors de la prochaine réunion des ministres de la Finance qui aura lieu le 16 juillet prochain.
ENVIRONNEMENT
PRÉSIDENCE HONGROISE : LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE AUX COEURS DES PRÉOCCUPATIONS
C’est le 1er juillet prochain que la Hongrie prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne, pour un mandat de 6 mois, remplaçant celui de la Belgique qui prendra fin le 30 juin.
Dans un document rendu public il y a quelques jours, la Hongrie présente 7 points sur lesquels se baseront son mandat. La présidence hongroise va chercher à traiter des sujets de l’élargissement et de la migration, mais également d’une nouvelle politique agricole européenne, tournée vers les agriculteurs. C’est dans un contexte de réchauffement climatique mais également de compétitivité challengée par les pays du Sud que la Hongrie veut remettre les agriculteurs au cœur de son mandat. La sécurité alimentaire est une question cruciale au sein de l’UE puisque une grande partie du projet agricole de l’agenda 2024-2029 sera consacrée à la souveraineté alimentaire de l’UE contre le changement climatique.
La présidence belge avait déjà abordé ce thème en reprenant la proposition de la Commission européenne datant de 2023 visant à réduire, sur le modèle de l’ONU, le gaspillage alimentaire de 30% d’ic