COMMUNIQUE DE PRESSE
25.04.2024
La Confédération paysanne s'est mobilisée ce jeudi 25 avril pour défendre les productrices et producteurs de fruits et légumes, devant la Direction générale des Douanes et Droits Indirects (DGDDI) à Montreuil.
Le rapide tour de petits supermarchés, généraliste ou spécialisé bio, réalisé par une cinquantaine de paysan·nes aux alentours de la DGDDI confirme le caractère systémique des importations à bas prix sur la fragilisation de notre revenu. Stop à la mise en concurrence des fraises espagnoles, des tomates marocaines, des champignons polonais, du miel ukrainien avec nos produits français aux normes plus protectrices des droits sociaux, de l'environnement et de la santé.
Face aux aléas climatiques et à la concurrence déloyale des importations, il est urgent de protéger le revenu de nos maraîcher·es et arboriculteurs·rices, dont les surfaces ont diminué de 150 000 hectares en 20 ans. Des solutions existent et sont portées haut et fort par la Confédération paysanne :
- L'interdiction d'achat de nos produits agricoles en-dessous de nos prix de revient, assortie de la mise en place de prix minimum d'entrée sur le territoire national à hauteur de ce prix de revient, pour protéger structurellement le revenu paysan.
- L'arrêt des accords de libre-échange qui mettent en concurrence les paysan·nes du monde entier. Les récents accords de l'UE* avec le Maroc, le Chili et le Kenya, les distorsions sociales et environnementales au sein de l'Union européenne sont un exemple frappant de l'abandon de la filière fruits et légumes. Nous avons au contraire besoin d'une harmonisation vers le haut des droits sociaux et des normes protectrices de l'environnement et de la santé des populations.
- Des moyens notamment humains à la hauteur pour les services des douanes et des contrôles pour lutter contre la concurrence déloyale et la francisation de produits importés, comme le revendique Solidaires Douanes qui appuie notre action.
Alors que la production française de fruits et légumes couvre à peine la moitié de notre consommation, et ne cesse de diminuer, protéger les paysan·nes de la concurrence déloyale d'importations à bas prix est une nécessité vitale.
Les prix minimum garantis en France assortis de prix minimum d'entrée sur le territoire national seraient fixés sur la base du prix de revient moyen français : charges de production + rémunération + protection sociale.
Leur mise en place est techniquement faisable et politiquement souhaitable. C'est une mesure qui protège à la fois les paysan·nes français et permet une solidarité avec les paysan·nes des autres pays, car elle encourage la hausse des conditions sociales et environnementales de production, ici et ailleurs.
Nous appelons les pouvoirs publics à prendre les mesures permettant un système économique équitable qui reconnaisse structurellement la valeur du travail paysan et régule les marchés pour un commerce international juste et en accord avec les enjeux de souveraineté alimentaire, d'emploi paysan, d'alimentation de qualité, de préservation de la biodiversité et de changement climatique.
Contacts :
Laurence MARANDOLA - porte-parole
- tél: 06 31 66 10 83
Thomas GIBERT - secrétaire nationale
- tél: 06 65 24 66 44
Jonathan CHABERT - Commission Fruits et légumes
- tél: 06 42 84 46 01