Interview – UNI VDL

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Jérôme Rousseau, directeur de Rapidhome

« Des modèles plus écologiques, moins énergivores, plus recyclables, mais aussi plus haut de gamme. »

Marc Canavaggia, directeur général de Sunêlia

« Les mobil-homes ont amené un côté privatif apprécié de la clientèle »

Comment expliquez-vous le succès de l’hôtellerie de plein air ?

Nos clients ont fait de gros efforts pour accueillir les vacanciers dans des conditions de plus en plus agréables. Nombreux sont ceux qui ont fait le pari de la « premiumisation » de leurs hébergements, de leurs emplacements, de leurs espaces communs. L’hôtellerie de plein air attire de plus en plus de clients qui auraient pu faire le choix de vacances à l’étranger, et qui finalement trouvent un confort qu’ils n’imaginaient pas dans des structures françaises.

Comment le camping a-t-il évolué au cours des vingt dernières années ?

Les structures des campings sont très différentes de celles d’il y a 20 ans. Les parcs aquatiques ont fleuri, les accueils se sont structurés, la professionnalisation du métier a été croissante ainsi que la concentration des acteurs. Pour ce qui est des mobil-homes, après une longue période d’achat par l’intermédiaire de concessionnaires, les terrains de camping se sont orientés vers de l’achat locatif direct auprès des fabricants. Depuis 20 ans ont a pu observer le besoin en diversification des modèles proposés à la clientèle, des modèles plus économiques, moins coûteux, et nous sommes maintenant sur une demande de modèles plus écologiques, moins énergivores, plus recyclables, mais aussi plus haut de gamme. 

La clientèle des mobil-homes a-t-elle changé ?

La demande est beaucoup plus orientée sur des produits premium. Les aspects écologiques, énergétiques comptent au même titre que le prix d’achat. Tout a augmenté ces derniers temps, mais nous restons attentifs à proposer des hébergements dans le respect de nos clients sur les prix de nos produits.

Comment les constructeurs s’adaptent-ils à ces nouveaux besoins ?

Chacun oriente ses produits et sa marque, selon ses capacités et ses sensibilités. Rapidhome écoute ses clients, il peut proposer des adaptations à la demande pour améliorer l’isolation des mobil-homes, proposer des ossatures plus conséquentes, permettre la production d’électricité via des panneaux solaires et proposer aux clients des matériaux plus écologiques.

Comment expliquez-vous le succès de l’hôtellerie de plein air ?

L’hôtellerie de plein air répond à des aspirations profondes de vacanciers à pouvoir s’organiser en toute liberté. Ils sont autonomes, peuvent gérer leur temps, aller au restaurant ou pas, participer à des activités ou non, etc. Le côté convivial reste une valeur forte, mais on n’est plus obligé de partager les sanitaires. Les mobil-homes ont amené un côté privatif apprécié de la clientèle. Pour notre part, nous avons beaucoup travaillé sur la qualité de l’hébergement, le confort et les services. Aujourd’hui, on dort au camping comme on séjournerait à l’hôtel.

Comment le camping a-t-il évolué au cours des vingt dernières années ?

L’évolution a été progressive, avec des ajustements permanents entre l’offre et les attentes. Les chaînes de camping ont beaucoup travaillé avec les constructeurs de mobil-home sur l’ergonomie et le confort afin d’adapter l’hébergement aux attentes des familles. Cela a engendré des mobil-homes plus grands, de vastes terrasses et parfois plusieurs modules pouvant accueillir de grandes familles recomposées ou des groupes d’amis.

La clientèle des mobil-homes a-t-elle changé ?

La crise sanitaire a marqué un tournant. Les clients aspirent à des formules plus privatives. Beaucoup ont découvert le camping à l’occasion du Covid et on les retrouve chaque été dans nos campings. Ils ne viennent d’ailleurs pas uniquement en juillet/août, mais aussi pour des week-ends ou des courts séjours. Globalement, ils sont peut-être un peu plus à la recherche d’activités sportives qu’auparavant et sont de plus en plus exigeants sur l’offre de loisirs faite aux enfants. Nous travaillons d’ailleurs beaucoup sur cet aspect avec nos animateurs afin d’avoir des propositions intelligentes, qui permettent aux enfants d’enrichir leurs connaissances.

Comment les constructeurs s’adaptent-ils à ces nouveaux besoins ?

Ils sont réellement à notre écoute car nous sommes les plus à même de connaître les nouvelles attentes de notre clientèle. Nous les aidons à comprendre comment offrir plus de confort et d’ergonomie en leur indiquant qui fait quoi dans le mobil-home et comment la vie s’organise au sein de ce type d’hébergement. Nous avons travaillé, par exemple, sur la qualité de la literie dans les hébergements haut de gamme ou encore sur la nécessité d’offrir davantage d’espace dans les chambres.

Les mobil-homes ont-ils évolués ? Pourquoi ?

Ils ont évolué et vont continuer à le faire en prenant en compte des facteurs comme l’isolation, source de confort, de prise en compte de l’environnement et d’économies, mais aussi l’efficacité de la gestion de l’eau ou de l’énergie. Il s’agit de rendre les mobil-homes plus confortables, mais aussi plus efficients afin de répondre aux enjeux environnementaux et aux attentes de nos clients. Le mobil-home du futur devra d’autant plus prendre en compte les facteurs environnementaux qu’il s’inscrit dans un mode de vacances où la nature est le facteur de choix numéro 1.

Olivier Kiehl, directeur général de Flower Campings

« On note une forte montée en gamme des “équipements” au sens large »

Comment expliquez-vous le succès de l’hôtellerie de plein air ? 

Il y a plusieurs éléments : le lien avec la nature et l’environnement avec le besoin de se ressourcer ; et le besoin de collectif (lieux de vie communs, activités collectives d’animation ou autres, tout en ayant des hébergements individuels). Sur un marché un peu plus de niche qu’est l’activité résidentielle, c’est la capacité de bénéficier d’une résidence secondaire à moindre coûts en profitant ensuite de tous les équipements d’un terrain de camping une grande partie de l’année.

Au-delà de ces deux aspirations, c’est aussi la possibilité de trouver encore des modes d’hébergements peu onéreux : les emplacements nus sont encore importants ; à titre d’exemple ils représentent 50 % du parc chez Flower avec des prix de 15 à 20 euros par nuit. 

Comment le camping a-t-il évolué au cours des vingt dernières années ?

On note une forte montée en gamme des « équipements » au sens large qui sont proposés par les terrains de camping, que ce soient les mobil-homes, les Habitations légères de loisirs (HLL), les lodges toilées… qui sont venus remplacer les caravanes et les emplacements nus pour une grande partie. Cela a permis de toucher des populations de voyageurs différentes entre les « vrais » campeurs qui profitent plus de leur liberté sur des formats emplacements nus / camping-cars et les vacanciers qui profitent de plus de confort dans des hébergements en dur, pour une durée plus longue. Depuis 20 ans, les séjours sont beaucoup plus courts qu’auparavant avec moins de semaines de réservation au même endroit et un usage parfois plus hôtelier pour des séjours week-end ou 2/3 jours qui existaient peu il y a quelques années. Enfin, l’usage est moins tourné vers le collectif avec le déploiement progressif de solutions de sanitaires individuels que ce soit dans les locatifs ou sur les parcelles.

La clientèle des mobil-homes a-t-elle changé ?

C’est une clientèle beaucoup plus en attente de qualité du mobil-home, de superficie, plus dans un mode de consommation hôtelier avec les lits faits, les arrivées tardives… De par l’évolution des familles recomposées au sens large, il y a aussi le besoin d’avoir des hébergements pouvant accueillir plus d’enfants qu’avant.

Comment les constructeurs s’adaptent-ils à ces nouveaux besoins ?

On relève une montée en gamme des mobil-homes avec des équipements de plus en plus premium (sanitaires, salle d’eau, espaces de rangement, dressing, chambres parentales) mais également une superficie plus importante (recherche de tailles de mobil-homes et de terrasses plus grandes, des doubles salles de bain…).

Jean-Yves Challies, directeur général adjoint marketing, commercial & DSI du groupe Sandaya

« Les établissements de plein air seront ouverts du printemps à la fin de l’automne »

Au début des années 2000, l’arrive des mobil-homes a marqué un changement fondamental. Ces hébergements locatifs ont en effet permis à toute une clientèle de découvrir le camping. Leur gros avantage est en effet d’être un logement horizontal avec jardin et parc aquatique. En somme, cela correspond à l’aspiration des Européens de posséder une maison avec jardin et piscine. De plus, c’est une forme de vacances économiques puisqu’on loue un habitat accompagné de multiples services sans obligation de restauration. Enfin, le troisième facteur de succès est le développement d’internet qui a permis aux campings d’être plus visibles.

Comment le camping a-t-il évolué au cours des vingt dernières années ?

Durant ces deux dernières décennies, les établissements de plein air ont procédé à de gros investissements en matière d’hébergement, de services et d’équipements. Les campings se sont professionnalisés et les établissements quatre et cinq étoiles sont devenus de petits clubs de vacances, avec un niveau de service élevé.

La clientèle des mobil-homes a-t-elle changé ?

Avec l’essor des mobil-homes, de plus en plus de CSP+, soucieux d’un niveau de confort élevé, adoptent cette formule de vacances même si, en parallèle, les campings ont su conserver leur clientèle historique.

Comment les constructeurs s’adaptent-ils à ces nouveaux besoins ?

Les fabricants ont su d’adapter très vite à la demande des établissements recherchant des hébergements de qualité. Ils ont donc conçu des produits de plus en plus qualitatifs. Désormais, ils proposent des hébergements dernier cri, équipés comme à la maison, avec une décoration soignée et un haut niveau de confort. L’aspect extérieur a également fortement évolué, permettant de créer des quartiers paysagés, préservant un certain degré d’intimité des vacanciers.

Quelle est votre vision des mobil-homes du futur ?

Ces hébergements devront prendre de plus en plus en compte la dimension RSE[1], notamment sur la partie énergétique. Cela suppose des produits mieux isolés, d’autant qu’à terme, les établissements de plein air seront ouverts du printemps à la fin de l’automne.

Extrait du magazine VDL 138 – Janvier 2024

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