Meilleures citations pour comprendre l’œuvre d’Alexis de Tocqueville 3/4 - CulturAdvisor

Compatibilidad
Ahorrar(0)
Compartir

Alexis de Tocqueville (1805-1859) est sans conteste l’un des plus fin analystes des transformations qui touchèrent les sociétés occidentales dans le prolongement des grandes révolutions de la fin du XVIIIe siècle. Ses deux œuvres majeures, « De la démocratie en Amérique » (1835) et « L’Ancien régime et la révolution » (1856), mettent en évidence un processus d’égalisation des conditions qu’il va qualifier de «  société démocratique « . Ainsi, alors que certains n’ont plus grand-chose à nous dire sur nous mêmes, Tocqueville, en dépit d’un certain idéalisme, voire quelquefois d’archaïsmes ou d’erreurs, reste notre contemporain ; il suffit pour cela de le relire. Voici les meilleures citations pour comprendre l’œuvre d’Alexis de Tocqueville 3/4.

Sur les problèmes raciaux et l’esclavage aux États-Unis

Alexis de Tocqueville a une vision racialiste. Ainsi, la démocratie est réservée à la race supérieure blanche, tandis que les noirs et les indiens en sont exclus. Il prévoit d’une part le génocide amérindien et comprend très bien la dimension économique, politique et sociale de l’esclavagisme. De plus, il prophétise l’avènement d’une guerre civile près de 30 ans avant le déclenchement de la guerre de sécession.

Extrait 1

« Le territoire occupé de nos jours, ou réclamé par l’Union américaine, s’étend depuis l’océan Atlantique jusqu’aux rivages de la mer du Sud. À l’est ou à l’Ouest, ses limites sont donc celles mêmes du continent; il s’avance au midi sur le bord des Tropiques, et remonte ensuite au milieu des glaces du Nord. Les hommes répandus dans cet espace ne forment point, comme en Europe, autant de rejetons d’une même famille. On découvre en eux, dès le premier abord, trois races naturellement distinctes, et je pourrais presque dire ennemies. L’éducation, la loi, l’origine, et jusqu’à la forme extérieure des traits, avaient élevé entre elles une barrière presque insurmontable; la fortune les a rassemblées sur le même sol, mais elle les a mêlées sans pouvoir les confondre, et chacune poursuit à part sa destinée. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Alexis de Tocqueville : De la démocratie en Amérique I aux éditions Folio Histoire (Gallimard). (Meilleures citations pour comprendre l’œuvre d’Alexis de Tocqueville 3/4).

Extrait 2

« Parmi ces hommes si divers, le premier qui attire les regards, le premier en lumière, en puissance, en bonheur, c’est l’homme blanc, l’Européen, l’homme par excellence ; au-dessous de lui paraissent le Nègre et l’Indien. Ces deux races infortunées n’ont de commun ni la naissance, ni la figure, ni le langage, ni les mœurs; leurs malheurs seuls se ressemblent. Toutes deux occupent une position également inférieure dans le pays qu’elles habitent; toutes deux éprouvent les effets de la tyrannie; et si leurs misères sont différentes, elles peuvent en accuser les mêmes auteurs. Ne dirait-on pas, à voir ce qui se passe dans le monde, que l’Européen est aux hommes des autres races ce que l’homme lui-même est aux animaux ? Il les fait servir à son usage, et quand il ne peut les plier, il les détruit. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Alexis de Tocqueville : De la démocratie en Amérique II aux éditions Folio Histoire (Gallimard). (Meilleures citations pour comprendre l’œuvre d’Alexis de Tocqueville 3/4).

Extrait 3

« Le Nègre fait mille efforts inutiles pour s’introduire dans une société qui le repousse ; il se plie aux goûts de ses oppresseurs, adopte leurs opinions, et aspire, en les imitant, à se confondre avec eux. On lui a dit dès sa naissance que sa race est naturellement inférieure à celle des Blancs, et il n’est pas éloigné de le croire, il a donc honte de lui-même. Dans chacun de ses traits il découvre une trace d’esclavage, et, s’il le pouvait, il consentirait avec joie à se répudier tout entier. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Extrait 4

« L’Indien, au contraire, a l’imagination toute remplie de la prétendue noblesse de son origine. Il vit et meurt au milieu de ces rêves de son orgueil. Loin de vouloir plier ses mœurs aux nôtres, il s’attache à la barbarie comme à un signe distinctif de sa race, et il repousse la civilisation moins encore peut-être en haine d’elle que dans la crainte de ressembler aux Européens. A la perfection de nos arts, il ne veut opposer que les ressources du désert; à notre tactique, que son courage indiscipliné; à la profondeur de nos desseins, que les instincts spontanés de sa nature sauvage. Il succombe dans cette lutte inégale. Le Nègre voudrait se confondre avec l’Européen, et il ne le peut. L’Indien pourrait jusqu’à un certain point y réussir, mais il dédaigne de le tenter. La servilité de l’un le livre à l’esclavage, et l’orgueil de l’autre à la mort. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Alexis de Tocqueville : De la démocratie en Amérique I aux éditions Garnier Flammarion GF. (Meilleures citations pour comprendre l’œuvre d’Alexis de Tocqueville 3/4).

Extrait 5

« Le plus redoutable de tous les maux qui menacent l’avenir des États-Unis naît de la présence des Noirs sur leur sol. Lorsqu’on cherche la cause des embarras présents et des dangers futurs de l’Union, on arrive presque toujours à ce premier fait, de quelque point qu’on parte. À mesure qu’on descend vers le Midi, il est plus difficile d’abolir utilement l’esclavage. Ceci résulte de plusieurs causes matérielles qu’il est nécessaire de développer. La première est le climat: il est certain qu’à proportion que les Européens s’approchent des tropiques, le travail leur devient plus difficile; beaucoup d’Américains prétendent même que sous une certaine latitude il finit par leur être mortel, tandis que le Nègre s’y soumet sans dangers ; mais je ne pense pas que cette idée, si favorable à la paresse de l’homme du Midi, soit fondée sur l’expérience. Il ne fait pas plus chaud dans le sud de l’Union que dans le sud de l’Espagne et de l’Italie. Pourquoi l’Européen n’y pourrait-il exécuter les mêmes travaux ? Et si l’esclavage a été aboli en Italie et en Espagne sans que les maîtres périssent, pourquoi n’en arriverait-il pas de même dans l’Union ? » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Alexis de Tocqueville : De la démocratie en Amérique II aux éditions Garnier Flammarion GF. (Meilleures citations pour comprendre l’œuvre d’Alexis de Tocqueville 3/4).

Extrait 6

« Je ne crois donc pas que la nature ait interdit, sous peine de mort, aux Européens de la Géorgie ou des Florides de tirer eux-mêmes leur subsistance du sol; mais ce travail leur serait assurément plus pénible et moins productif qu’aux habitants de la Nouvelle-Angleterre. Le travailleur libre perdant ainsi au Sud une partie de sa supériorité sur l’esclave, il est moins utile d’abolir l’esclavage. Toutes les plantes de l’Europe croissent dans le nord de l’Union; le Sud a des produits spéciaux. On a remarqué que l’esclavage est un moyen dispendieux de cultiver les céréales. Celui qui récolte le blé dans un pays où la servitude est inconnue ne retient habituellement à son service qu’un petit nombre d’ouvriers; à l’époque de la moisson, et pendant les semailles, il en réunit, il est vrai, beaucoup d’autres ; mais ceux-là n’habitent que momentanément sa demeure. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Extrait 7

« Pour remplir ses greniers ou ensemencer ses champs, l’agriculteur qui vit dans un État à esclaves est obligé d’entretenir durant toute l’année un grand nombre de serviteurs, qui pendant quelques jours seulement lui sont nécessaires; car, différents des ouvriers libres, les esclaves ne sauraient attendre, en travaillant pour eux-mêmes, le moment où l’on doit venir louer leur industrie. Il faut les acheter pour s’en servir. L’esclavage, indépendamment de ses inconvénients généraux, est donc naturellement moins applicable aux pays où les céréales sont cultivées qu’à ceux où on récolte d’autres produits. La culture du tabac, du coton et surtout de la canne a sucre exige, au contraire, des soins continuels. On peut y employer des femmes et des enfants qu’on ne pourrait point utiliser dans la culture du blé. Ainsi, l’esclavage est naturellement plus approprié au pays d’où l’on tire les produits que je viens de nommer. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Esclaves coupant de la canne à sucre William Clark 1823. (Meilleures citations pour comprendre l’œuvre d’Alexis de Tocqueville 3/4).

Extrait 8

« Le tabac, le coton, la canne ne croissent qu’au Sud; ils y forment les sources principales de la richesse du pays. En détruisant l’esclavage, les hommes du Sud se trouveraient dans l’une de ces deux alternatives: ou ils seraient obligés de changer leur système de culture, et alors ils entreraient en concurrence avec les hommes du Nord, plus actifs et plus expérimentés qu’eux; ou ils cultiveraient les mêmes produits sans esclaves, et alors ils auraient à supporter la concurrence des autres États du Sud qui les auraient conservés. Ainsi le Sud a des raisons particulières de garder l’esclavage, que n’a point le Nord. Mais voici un autre motif plus puissant que tous les autres. Le Sud pourrait bien, à la rigueur, abolir la servitude; mais comment se délivrerait-il des Noirs ? Au Nord, on chasse en même temps l’esclavage et les esclaves. Au Sud, on ne peut espérer d’atteindre en même temps ce double résultat. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Extrait 9

« En prouvant que la servitude était plus naturelle et plus avantageuse au Sud qu’au Nord, j’ai suffisamment indiqué que le nombre des esclaves devait y être beaucoup plus grand. C’est dans le Sud qu’ont été amenés les premiers Africains; c’est là qu’ils sont toujours arrivés en plus grand nombre. À mesure qu’on s’avance vers le Sud, le préjugé qui maintient l’oisiveté en honneur prend de la puissance. Dans les États qui avoisinent le plus les tropiques, il n’y a pas un Blanc qui travaille. Les Nègres sont donc naturellement plus nombreux au Sud qu’au Nord. Chaque jour, comme je l’ai dit plus haut, ils le deviennent davantage; car, à proportion qu’on détruit l’esclavage à une des extrémités de l’Union, les Nègres s’accumulent à l’autre. Ainsi, le nombre des Noirs augmente au Sud, non seulement par le mouvement naturel de la population, mais encore par l’émigration forcée des Nègres du Nord. La race africaine a, pour croître dans cette partie de l’Union, des causes analogues à celles qui font grandir si vite la race européenne au Nord. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840.

Detalles de contacto
Hakim Aoudia