Le Ministère des Sports a publié un plan national d’adaptation des pratiques sportives au changement climatique (PNACC Sport). Ce document liste 30 mesures à mettre en place d’ici 2030.
Il était attendu. Le Ministère des Sports a publié en fin d’année 2024 son Plan National d’Adaptation du Sport au Changement Climatique (PNACC Sport). Le rapport sort dans le cadre d’un plan plus global, le PNACC3, et prévoie différentes propositions d’aménagement des pratiques sportives. Le sport, au même titre que les autres activités humaines, se doit en effet de repenser son organisation et ses pratiques pour préserver les activités physiques, bénéfiques tant pour la santé que pour la société.
Grâce à la contribution de 146 personnes et de 88 instances, le document rassemble 30 mesures, réparties autour de 9 objectifs et 3 grands axes. Certaines des actions proposées dans ce rapport sont engageantes dès les prochains mois, tandis que d’autres requièrent une mise en place plus longue. D’ici à 2030, l’objectif est – via l’engagement des pouvoirs publics et des acteurs du sport – de concrétiser ces mesures d’adaptation du sport au changement climatique, dont les conséquences sont explicitées en début de document : hausse des températures, fortes chaleurs, sécheresses, fortes précipitations, phénomènes météorologiques extrêmes, etc.
> Découvrir : Le plan national d’adaptation des pratiques sportives au changement climatique (PNACC)
Une compréhension commune des enjeux et des solutions
Concrètement, la réalisation d’études de vulnérabilité au changement climatique suivant la TRACC est une première étape nécessaire dans la transition des structures et des équipements. Ce n’est qu’une fois les menaces identifiées que des politiques sportives adaptées peuvent se déployer. Cela passe par une évaluation poussée des sports et de leur environnement – tels que la performance, les équipementiers, les acteurs du tourisme – pour bien comprendre leurs ressources et leurs besoins.
Cette mise en évidence s’accompagne nécessairement de formations et de sensibilisations de l’ensemble des acteurs du secteur. L’éducation des comportements est clef dans la dynamique de modifications des pratiques à l’horizon 2030. Ainsi, l’action conjointe d’athlètes ambassadeurs et de médias engagés faciliterait la mise en oeuvre de nouveaux comportements sportifs, plus responsables et adaptés. Enfin, le partage de bonnes pratiques et la valorisation des solutions doit permettre d’alimenter une dynamique vertueuse.
De nouveaux moyens pour une adaptation durable
La gouvernance et le financement de la transition écologique du sport sont deux enjeux majeurs pour la construction d’un monde sportif durable. Par l’aménagement des infrastructures mais aussi par l’émergence d’une nouvelle gouvernance pleinement mobilisée par ces enjeux, le sport peut répondre aux défis posés par le changement climatique et s’y adapter au mieux. Cela passe notamment par un suivi du PNACC Sport. En mobilisant les acteurs autour de la mise en place des mesures et de leur réussite, l’idée est de renforcer leur efficacité pour construire un avenir résilient.
Outre l’engagement humain, la dimension économique est repensée, notamment à travers l’éco-conditionnalité des aides accordées par les pouvoirs publics au mouvement sportif ou aux organisateurs des Grands Évènements Sportifs Internationaux (GESI). Les demandeurs devraient ainsi remplir certains critères écologiques pour bénéficier de certains financements, ce qui aurait pour conséquence une évolution des comportements, plus axés sur la sobriété et la durabilité. Dernier objectif : dédier des moyens financiers aux politiques d’adaptation dans le sport.
Une adaptation qui concerne toutes les composantes du sport
Pour que l’adaptation du sport aux conséquences du changement climatique soit pérenne, celle-ci doit se déployer dans toutes ses composantes, et notamment dans le quotidien de ses activités. Lorsque les conditions climatiques, dues aux fortes températures ou encore au faible enneigement, ne sont pas favorables, le guide en appelle à la créativité des pratiques. Des « règles de pratiques adaptées » constituent une solution pour les fédérations et leurs adhérent(e)s dans des situations où les conditions nécessaires à la pratique ne sont pas réunies. C’est le cas notamment avec la pratique du touch rugby, qui vient suppléer le rugby traditionnel lorsque l’élasticité du terrain est insuffisante.
Les conséquences du réchauffement climatique posent un véritable enjeu pour le sport ainsi que pour les lieux où il est pratiqué, qui tendent à être plus sobres, adaptés et utiles. Le changement climatique a également un impact sur les professionnels du secteur dont les activités dépendent des conditions. Ces dernières années, les moniteurs de ski et les guides de haute montagne, par exemple, constatent une perturbation croissante de leur activité. Afin d’assurer l’avenir des métiers du sport, l’adaptation passe par l’accompagnement des fédérations à « l’évolution des métiers vulnérables ». Cette année, le PNACC Sport envisage 10% de fédérations engagées sur cette mesure, et 100% en 2030.
Guide des adaptations concrètes autour desquelles les acteurs du sport doivent se mobiliser, le PNACC Sport a vocation à assurer la pérennité de la pratique sportive et à développer son engagement environnemental, dans un monde qui change et se réchauffe.