La loi anti-gaspillage a-t-elle transféré le gaspillage des supermarchés aux associations ? - Phenix

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Depuis l’adoption en 2016 d’une loi favorisant le don des invendus aux associations d’aide alimentaire, les dons de la Grande Distribution aux associations ont afflué. Les Banques Alimentaires (antenne de Rennes) et Phenix, qui travaillent ensemble à une meilleure redistribution des invendus vers les plus démunis, ont conduit conjointement cette étude pour mesurer l’impact de la Loi sur la qualité du don alimentaire. Des premiers résultats encourageants : les magasins accompagnés par l’entreprise sociale Phenix donnent non seulement plus en terme de quantité que leurs confrères qui donnent “en direct”, mais aussi qualitativement mieux.

Le gaspillage alimentaire ne faiblit pas. Ce sont chaque année, en France, 10 millions de tonnes de nourriture qui sont jetées. Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire, lui, explose : iels étaient 820 000 en 2011 et plus de 2,4 millions en 2022 (CERIN, 2023).

Face à ce triste constat, le gouvernement français a adopté en 2016 la loi Garot, relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Depuis, “plus de 95% des magasins de plus de 400 mètres carrés donnent désormais leurs invendus à des associations de solidarité”, selon Guillaume Garot, auteur de la loi éponyme.

La qualité du don alimentaire a-t-elle été impactée par la Loi Anti-Gaspillage ?

Cette systématisation du don a entraîné une augmentation significative de la quantité des dons, mais il est nécessaire de se demander si elle ne s’est pas faite au détriment de la qualité des produits donnés aux associations d’aide alimentaire. Les magasins donnent-ils plus, mais moins bien ?

A leur échelle, la Banque Alimentaire de Rennes et l’entreprise sociale Phenix ont bénéficié de ce contexte sociétal. Tous les jours, des milliers de bénévoles récupèrent les invendus des magasins dans le cadre de ce que l’on appelle des “ramasses”. Les deux structures œuvrent ensemble depuis 2015, et le partenariat s’est étendu au reste du territoire français. Ainsi, en 2023, plus de 10 millions d’équivalents-repas ont été redistribués aux Banques Alimentaires par le biais de Phenix sur tout le territoire.

Cette étude vise donc à analyser la quantité et la qualité des dons réalisés par les magasins partenaires de Phenix auprès d’associations membres de la Banque Alimentaire de Rennes. Afin d’avoir une vision comparative de ce qui est généralement pratiqué en matière de don alimentaire, une partie de l’échantillon de magasins est composé de magasins travaillant directement avec la Banque Alimentaire, sans Phenix.

14 tonnes de dons alimentaires passés au peigne fin

Lors de cette étude d’envergure, 58 “ramasses” d’invendus réalisées dans 24 supermarchés et distribuées à 7 associations furent passées au crible, ce qui représente un total de 14 tonnes de produits au total. Les résultats sont encourageants : les magasins accompagnés par l’entreprise sociale Phenix donnent non seulement plus en terme de quantité que leurs confrères qui donnent “en direct”, mais aussi qualitativement mieux.

Sur l’échantillon total, soit 14 tonnes de produits alimentaires, 12,9 tonnes ont été revalorisées (c’est-à-dire redistribués par l’association à ses bénéficiaires), ce qui correspond à un pourcentage de revalorisation des dons de 92,8%.

Les magasins « coachés » dans leur démarche anti-gaspi plus performants

Cette étude montre que les grandes surfaces accompagnées par les « coachs anti-gaspi » de la start-up Phenix donnent plus et mieux.

En terme de quantités données à chaque ramasse, les magasins accompagnés donnent 2 fois plus qu’un magasin qui internalise sa gestion du don alimentaire (263 kg/ramasse vs 115 kg/ramasse). Cela peut s’expliquer par une moins bonne connaissance des règles du don alimentaire, une moins bonne formation des équipes et un moins grand nombre de rayons engagés dans la démarche.

En ce qui concerne la qualité des produits donnés, il ressort que les magasins accompagnés donnent 2 fois mieux que les magasins autonomes de l’échantillon étudié. La qualité est mesurée selon deux critères :

  • Le % des ramasses qui sont effectivement redistribués aux bénéficiaires des associations (94% pour les magasins coachés vs 87% pour les magasins autonomes)
  • La variété des produits donnés (12 catégories de produits vs 6)

Pour en savoir plus, lire l’étude complète

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