Quand Curie rencontre Loya ! - Site officiel de la Ville de Canteleu

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Loya, de son vrai nom Sébastien Lejeune, est un messager des musiques traditionnelles de l’Océan Indien qu’il mêle au style électro. Précurseur en Europe de ce style de musique, le normand est venu transmettre son art aux élèves de l’école Curie.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Loya, je suis né à l’île de la Réunion et je vis en Normandie depuis plus de 20 ans. J’ai fait plein de métiers : ouvrier, maçon, informaticien avant d’être artiste. J’aime le changement ; cela permet de faire des rencontres et des voyages. Mais même si j’ai toujours aimé jouer de la guitare, au début, je n’avais pas d’identité musicale. Puis, en tant qu’informaticien, j’aime tout ce qui est électro, les machines. De même, je suis né dans une famille où mon père était prête Tamoul. J’ai été initié au tambour et à la culture indienne. Je possédais donc deux casquettes : moderne et traditionnelle. J’ai voulu mêler ses deux parts de moi-même : Loya était né.

Comment avez-vous mêlé la culture traditionnelle avec les « machines » ?

La culture traditionnelle est tellement riche ! Toutefois, j’ai décidé de me concentrer sur la musique traditionnelle de l’Océan Indien. J’ai passé du temps à étudier les rythmes du Maloya (art mêlant la musique, le chant et la danse qui se transmet depuis plusieurs générations à l’île de La Réunion) puis à les remplacer par des sons électro. J’utilise des machines sur scène avec des enregistrements que je fais sur place, à la Réunion, à Madagascar ou aux Comores. Je me déplace régulièrement pour rencontrer des musiciens traditionnels avec qui je collabore.

Comment procédez-vous dans vos recherches ?

J’ai besoin de me rendre sur place, de m’imprégner de leur culture. J’ai besoin d’apprendre d’eux pour pouvoir créer. Depuis 2023, je suis compositeur avec une salle associée à Mayotte. Le ministère de la Culture et la SACEM financent mon travail pour faire un travail de de recherche autour des Comores, en lien avec un musicien. Prochainement, je vais faire des recherches sur l’évolution du sacré dans l’Océan Indien avec plusieurs artistes. Dernièrement, je suis allé à Madagascar pour travailler avec une famille Chamane qui utilise la musique et la danse pour soigner les gens de leur village. Nous avons enregistré un album de dix titres qui vient de sortir.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

La transmission. Faire découvrir aux autres une diversité qu’ils ne connaissent pas. Lors de mon intervention à l’école Curie, les enfants ont créé des instruments dont ils n’avaient jamais entendu parler. Ils ne connaissaient pas les rythmes que nous avons joués. Pendant le concert, il y a même eu des incursions créoles, ils ont donc pratiqué un langage inconnu.

À noter !

Loya travaille également dans une structure, « Lézard Zébré », qui promeut les musiques du monde par le biais de rencontres et de concerts. Pour la découvrir, rendez-vous sur Lezardzebre.fr

Un projet qui a cartonné !

Au printemps dernier, l’ECFM a eu la chance d’accueillir sur sa scène, Loya et le musicien sri lankais, Balakumar Paramalingam. De ce concert est né une action culturelle entre l’artiste et l’école Curie.

Avant la Toussaint, Loya est venu proposer un projet musical à une soixantaine d’élèves du CE1 au CM2 de l’école Curie, en vue d’un concert monté de toutes pièces : depuis la création des instruments à la composition des chansons en passant par les répétitions. « Le projet est né depuis longtemps puisqu’en tant qu’artiste, je travaille beaucoup en lien avec l’action culturelle », précise Loya. « Puisque mon objectif est de faire connaître la musique traditionnelle de l’Océan Indien ». L’artiste travaille ainsi régulièrement avec le Trianon TransAtlantique, la Traverse et dans les écoles de la région et… à Canteleu ! « Nous avons fait un travail de création et d’écriture, pour ensuite faire une restitution sur scène ». De même, les enjeux climatiques ont toujours interpellé Loya qui souhaite sensibiliser les enfants. « Pour l’écriture des chansons, je voulais qu’ils mettent des mots sur ces problèmes », ajoute-t-il. « Je ne souhaitais pas parler de la fonte des glaces, mais bel et bien de la faune et la flore qui les entourent, comme la forêt de Canteleu. Une forêt qui leur appartient, proche d’eux afin qu’ils se sentent concernés. Je voulais qu’ils parlent de ce qu’ils connaissent non pas des choses qu’ils voient à la télé ».

Fabrication d’instruments en matières recyclées : bonne idée !

Tandis qu’ils écrivaient 8 chansons, les élèves ont dû également confectionner leurs propres instruments : « Ils ont fabriqué 8 tambours à partir de grosses boîtes de conserve et de bouteilles d’eau ainsi que 8 Kayamb (percussion de style « shaker ») à partir de carton, de grains et de couvertures. Le 26 novembre dernier, les petits cantiliens ont pu être percussionnistes, choristes ou chanteurs. Quant à Loya, il était sur scène pour les accompagner avec ses « machines ». Le spectacle s’est clôturé par un mini concert de Loya. Une belle soirée comme on les aime à Canteleu !

Nous avons écrit des chansons rigolotes sur les arbres, les hiboux. Il y en a même une qui parle d’un lapin qui se fait écraser. C’était pour montrer le danger qu’il pouvait y avoir quand une forêt se trouve dans une ville.

Léyanah
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