L’indépendance des médias et des rédactions est une liberté et un principe collectif, dans lesquelles les propriétaires de ces dits-médias et les politiques ne doivent pas influencer, garantissant ainsi la liberté de la presse de 1881, la vérification par les faits et la protection des sources d’information des journalistes (règle de droit et de déontologie). Cependant, il faut considérer qu’en Europe cette indépendance est de plus en plus bafouée.
Le 16 septembre 2022, la Commission européenne adopte l’European Media Freedom Act, une nouvelle législation sur la liberté des médias.
“Ce projet législatif majeur vise à protéger la liberté, le pluralisme et l’indépendance des médias ainsi qu’à assurer le bon fonctionnement du marché intérieur des médias au sein de l’Union européenne. Les citoyens européens doivent avoir accès à une offre de médias indépendante et pluraliste afin de se forger une opinion et ainsi de participer de manière éclairée à la vie démocratique1.”
L’EMFA, tel qu’il est actuellement proposé, suscite des inquiétudes légitimes quant à son impact potentiel sur la liberté de la presse et de l’information. Certaines dispositions du projet semblent donner aux autorités gouvernementales un contrôle excessif sur les médias, ce qui pourrait entraîner la censure, l’autocensure et la restriction de la liberté d’expression. Bien que le texte soit nécessaire dans sa globalité pour assurer le travail des journalistes en Europe, et les protéger ainsi que leurs libertés, une proposition de l’article 4, paragraphe 2 est problématique. Dans le respect de la liberté de la presse et des différentes lois encadrant les journalistes, mais aussi afin de protéger leurs sources, aucune exception ne doit être autorisée.
Il est impératif de trouver un équilibre entre la protection des intérêts de la société et la préservation des principes démocratiques fondamentaux.
Aujourd’hui, l’ANEIC exprime sa préoccupation profonde concernant le projet de l’EUROPEAN MEDIA FREEDOM ACT, une initiative qui risque de porter atteinte à la liberté fondamentale de la presse et de l’information en Europe. Le 4 octobre prochain, le Parlement Européen va débuter les discussions sur ce texte.
La liberté de la presse ne doit en aucun cas être sacrifiée au nom de la sécurité ou de la stabilité.
Nous demandons aux députés européenNEs, et tout autre acteur qui peut avoir un poids dans les décisions prises au Parlement Européen, de prendre conscience de la gravité de cet article, et de l’immense danger qu’il représente sur le métier de journaliste.