Le Ballet Triadique : Une Réflexion Chorégraphique et Architecturale
Le 30 septembre 1922, le Ballet triadique, œuvre chorégraphique d’Oskar Schlemmer et Hannes Winkler, est présenté au Festival de musique de chambre de Donaueschingen, en Allemagne, sur une musique de Paul Hindemith. Conçu dans l’immédiat après-guerre, ce ballet propose une vision nouvelle de l’homme dans un monde en mutation, où la technique redéfinit les rapports à l’espace et au mouvement.
Oskar Schlemmer, figure majeure du Bauhaus, est un artiste pluridisciplinaire : peintre, sculpteur, scénographe et chorégraphe. Son travail interroge la relation entre le corps, l’espace et la forme, donnant naissance à des performances où le costume, élément central, contraint et amplifie le mouvement des danseurs. Avec le Ballet triadique, il crée une œuvre à la croisée des arts, où la danse devient un laboratoire expérimental de formes géométriques et de postures sculpturales.
Posture et dynamique du projet
La notion de posture prend ici un sens fondamental. Elle ne se limite pas à une position physique, mais englobe une attitude intellectuelle et artistique. La posture conditionne la manière dont une idée évolue et s’incarne dans un projet, influençant la scénographie, l’architecture et la danse.
Dans cette perspective, le workshop dirigé par David Wampach (chorégraphe) et Alexis Lautier (architecte, scénographe et designer) s’inscrit dans une continuité historique et réflexive. Il propose aux participants d’explorer la posture comme un élément structurant du mouvement et de l’espace à travers des modules corporels.
Un workshop autour du module corporel
Le workshop s’articule autour de l’expérimentation et de la pratique. En prenant pour référence le Ballet triadique, les participants sont invités à concevoir un « projet mouvement » en groupe ou en solo. À travers des extraits de films, des documents et des simulations, ils exploreront les notions de poids, d’équilibre, de verticalité et de tension spatiale.
Des notions comme la broderie urbaine-corporelle, les relations de face-à-face, les piles de corps et les polarités géométriques seront mises en jeu dans des compositions dynamiques. La posture devient ainsi un outil de mise en scène de l’espace, interrogeant le dialogue entre le corps et l’architecture.
Un héritage entre chorégraphie et architecture
Ce projet fait écho aux recherches du Bauhaus sur l’intégration des arts et la transformation des formes traditionnelles. Il met en lumière la pertinence du Ballet triadique comme source d’inspiration contemporaine, où le mouvement devient une matérialisation de la pensée spatiale.
À travers ce travail de posture et de module corporel, les participants expérimentent une approche sensible de l’espace, mêlant danse, scénographie et architecture. Comme le suggérait déjà Schlemmer en 1922, la posture ne se limite pas à une simple gestuelle : elle est une philosophie du corps dans l’espace.
