France
Ils sont trois et depuis l’avenir, ils nous parlent du « monde d’avant » – le nôtre – pour éviter les catastrophes à venir : un monde sans forêts et sans vie. Traversé·es, hanté·es par les sons d’une époque, nos archives, notre environnement sonore lorsque les forêts tenaient encore debout, les trois personnages – deux musicien·ne·s et la figure de Dyonisos, tentent d’accomplir le deuil de ce qui a déjà disparu ; pour prévenir de ce qui disparaîtra bientôt.
Pensé comme un oratorio, À nos Forêts traduit poétiquement et musicalement ces perceptions qui nous englobent lorsque l’on marche en forêt : les différentes qualités de son, lorsque le vent s’emmêle dans les feuilles d’un arbre, la course hâtive d’un animal qui cherche à se soustraire au regard, le temps qui se fige, les multiples traces, les porosités sensibles que cela crée en nous.
Marion Guilloux arrive dans la campagne limousine en 2020, après avoir vécu des années en ville. Elle découvre l’usine à papier de Saillat, leader européen dans la production de ramettes de papier, suit les camions de grumes et mène l’enquête sur la filière bois, les forêts du Limousin, les coupes rases, la monoculture, les printemps silencieux, les scolytes typographes mais aussi les alternatives, les forêts vivantes et l’écoféminisme. De cette complexité naît À nos Forêts, poème-fleuve et percutant, une pensée partagée qui peut amener à l’action.