Le temps d’un café, rendez-vous au 10ème congrès latino-américain d’agroécologie.
Robin Villemaine est chargé de programme agroécologie et souveraineté alimentaire au CCFD-Terre solidaire. En octobre 2024, il a assisté au 10ème congrès latino-américain d’agroécologie, en présence d’une délégation de partenaires.
Du 23 au 25 octobre 2024, San Lorenzo, au Paraguay, a accueilli le 10ème congrès latino-américain d’agroécologie, organisé par la Société Scientifique Latino-Américaine d’Agroécologie (SOCLA). C’était la première rencontre de ce type depuis le début de la pandémie, et l’émotion était palpable parmi les 700 participants venus de toute la région. Ce congrès a été l’occasion de rassembler des acteurs de l’agroécologie, des chercheurs, des agriculteurs et des organisations de la société civile.
L’agroécologie plus rentable que l’agriculture industrielle
Le CCFD-Terre Solidaire a participé à cet événement avec une délégation du programme TAPSA, qui œuvre pour la promotion de pratiques agricoles durables et respectueuses des droits des paysans. Des partenaires de plusieurs pays d’Amérique Latine étaient rassemblés pour ces trois jours de conférences et d’ateliers.
“Ce qui est ressorti de ces évènements, c’est une affirmation claire de l’agroécologie comme solution viable pour faire face aux défis actuels“, explique Robin Villemaine. “On voit des avancées très notables dans certains pays comme la Colombie, Cuba, le Brésil, et cela remotive ! Cela permet aussi d’actualiser nos connaissances, de parler avec des chercheurs, d’affiner nos méthodologies et nos objectifs. Ce sont des moments clefs et on espère y être pour la prochaine édition en 2026 au Chili” réagit le chargé de programme.
Une étude aux résultats éloquents
Une étude marquante présentée lors du congrès a particulièrement retenu l’attention de l’équipe. Cette étude compare une grande ferme mécanisée à une communauté de 271 familles. Les résultats sont éloquents : la communauté villageoise se révèle plus résiliente, autonome et offre une qualité de vie supérieure à ses membres. En termes économiques, elle génère un revenu de 1,1 million de dollars, contre 700 000 dollars pour la grande ferme.
“L’étude donne des arguments très solides et très renseignés pour déconstruire des idéologies pro agro-industrie alors que cette dernière est une des causes de la crise écologique globale, détaille le chargé de programme, cela permet de remettre les choses à l’endroit.“
Des avancées toujours fragiles
Cependant, la situation au Paraguay est préoccupante. Le pays criminalise la paysannerie, mettant en péril les droits des agriculteurs et des communautés qui choisissent de défendre leurs terres et leurs modes de vie. Cette réalité souligne l’urgence d’un soutien accru aux initiatives agroécologiques et à la défense des droits des paysans, qui sont souvent les premiers touchés par les politiques néfastes et les pratiques agricoles industrielles.
Ce 10ème congrès latino-américain d’agroécologie a été un moment fort de partage et de réflexion. Le CCFD-Terre Solidaire reste engagé aux côtés des communautés paysannes et des acteurs de l’agroécologie pour promouvoir un modèle agricole durable, respectueux de l’environnement et des droits humains.
Aller plus loin :
- Ecouter l’épisode précédent : En Thaïlande, des petites poches de Birmanie dans l’exil #UNCAFÉAVEC
- Lire notre article : Pays Andins : chercheurs et militants unis pour promouvoir l’agroécologie
Une série de podcasts réalisée par Sidonie Hadoux pour le CCFD-Terre Solidaire.
Chargée de production : Lili Payant
Photo de couverture : Ana Caroline de Lima