Depuis des décennies, l’association IBDAA est un acteur incontournable du camp de réfugiés de Dheisheh, au sud de Bethléem. Véritable espace de vie et de résilience pour les jeunes générations, cette association offre un accès à la culture, à l’éducation et à la formation pour les enfants et les familles du camp. Pourtant, ces derniers mois, IBDAA fait face à des pressions et attaques sans précédent, mettant en péril son action et la survie de ses programmes.
IBDAA : un pilier éducatif et culturel dans un contexte instable
Créée pour offrir aux jeunes du camp une alternative à la violence et à l’isolement, IBDAA propose des activités éducatives, artistiques et sportives qui permettent aux enfants et aux adolescents de s’épanouir et de se construire un avenir malgré les conditions difficiles de la vie en camp de réfugiés. Grâce à son engagement, des centaines d’enfants bénéficient chaque année d’un accès à la musique, à la danse, au théâtre et à des activités de lecture organisées par la bibliothèque.
Cependant, le contexte sécuritaire ne cesse de se dégrader. Récemment, le Directeur et le Directeur des programmes ont été arrêtés et placés en détention, privant l’association de ses principaux responsables à un moment critique. Le Directeur d’IBDAA a été arrêté en 2024 et détenu pendant près de huit mois avant d’être relâché. Le Directeur des programmes est quant à lui toujours en prison.
Fermeture militaire d’IBDAA : un coup dur pour la communauté
La situation a franchi une nouvelle étape dramatique avec la fermeture militaire du bâtiment principal d’IBDAA. Ce bâtiment, qui abrite les services administratifs et supports, ainsi que plusieurs espaces essentiels à la vie culturelle et sociale du camp, a été mis sous scellés par l’armée israélienne.
Parmi les infrastructures désormais inaccessibles :
- La guesthouse, qui accueillait des visiteurs internationaux et des délégations venues soutenir les initiatives locales.
- Le restaurant communautaire, une source de revenus pour l’association et un lieu d’échange pour les habitants.
- Le grand hall, où se déroulaient des activités culturelles et artistiques majeures telles que le chant, la musique, la danse et le théâtre.
Cette fermeture menace l’ensemble des programmes et des activités d’IBDAA. Non seulement, elle prive les jeunes de leur accès à un espace sécurisé pour s’exprimer et se former, mais elle menace aussi l’autonomie financière de l’association, qui repose en partie sur les revenus générés par ses infrastructures.
Une situation préoccupante pour l’avenir d’IBDAA
La fermeture du centre d’IBDAA représente une perte majeure pour la communauté du camp de Dheisheh. Plus qu’un simple bâtiment, ce lieu était un espace d’éducation, de culture et de rencontre pour les habitants, en particulier pour les jeunes qui y trouvaient un cadre structurant et des opportunités de développement personnel. La restriction de ces espaces limite les opportunités pour les enfants et les jeunes de s’épanouir dans un cadre sécurisé et bienveillant.
Malgré les défis, IBDAA poursuit ses efforts pour maintenir son engagement envers la communauté. Les équipes réfléchissent aux moyens de continuer certaines activités dans des espaces alternatifs et de préserver les initiatives culturelles qui jouent un rôle essentiel dans le quotidien des enfants.
IBDAA continue de lutter, malgré les obstacles. Soutenir son action, c’est défendre le droit des enfants et des jeunes du camp de Dheisheh à un avenir digne.