Fiche d’identité
Naissance : 8 mars 1893, Hanouard (76).
Décès : 3 août 1916 (23 ans), Saint-Étienne-du-Rouvray (76).
Profession : ouvrier d’usine.
Grade : chasseur, 26e Bataillon de Chasseurs, classe 1913.
Campagne contre l’Allemagne : 2 août 1914 au 31 mars 1916 (1 an et 7 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Aimé Fillâtre mesurait 1m57. Il avait les cheveux et les yeux noirs.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer le certificat d’études.
On ignore s’il était marié et rien ne certifie qu’il ait vécu à Saint-Étienne-du-Rouvray. Il semble qu’en 1913, il vivait à Darnétal (76).
Biographie
Aimé Alphonse Fillâtre naît le 8 mars 1893 au Hanouard (76), dans le Pays de Caux. Ses parents, ouvriers textiles, ont 10 enfants, dont seuls 6 atteignent l’âge adulte. Si Aimé Fillâtre est le septième enfant du couple, il grandit néanmoins avec uniquement 3 frère et sœurs aînés, et 3 cadets. La famille déménage à Yerville (en 1894), puis s’installe à Darnétal (entre 1904 et 1913).
En 1913, alors âgé de 20 ans, Aimé Fillâtre se présente aux bureaux de l’Armée afin de réaliser son service militaire obligatoire de deux ans. Les archives nous apprennent qu’il vit à Darnétal, avec sa famille, et qu’il y est ouvrier d’usine. Le jeune homme fait ses classes au sein du 26e B.C.P. (Bataillon de Chasseurs à Pieds) et intègre le groupe de chasseurs cyclistes, en garnison à Vincennes. Ces soldats sont équipés de bicyclettes pliantes et portables, qui leurs permettent de se rendre plus rapidement d’un point à un autre que l’infanterie ordinaire.
Avant même que la guerre ne soit officiellement déclarée, au début du mois d’août 1914, Aimé Fillâtre part vers les frontières avec la 1ère Division de cavalerie, que son groupe cycliste accompagne. Son parcours est difficile à suivre. Il semblerait qu’au mois de novembre 1914, il bénéficie d’une permission, avant de repartir au front. Dans les terribles conditions sanitaires où il évolue, le jeune homme contracte une tuberculose pulmonaire. En mars 1916, il est réformé de l’Armée et rejoint un sanatorium pour y être soigné. Les soldats atteints par cette maladie sont si nombreux que des « stations sanitaires » (pendants des sanatorium) sont créées un peu partout en France pour combler le déficit de lits. Depuis décembre 1915, la commune de Saint-Étienne-du-Rouvray en accueille un, installé dans un château inoccupé situé à l’écart de la ville. Il est fort probable qu’Aimé Fillâtre y soit accueilli. Il y décède des suites de cette tuberculose contractée en service le 3 août 1916, à l’âge de 23 ans.
Aimé Fillâtre est-il Stéphanais ?
Le jeune homme n’a probablement jamais vécu à Saint-Étienne-du-Rouvray. Cela explique pourquoi son nom n’apparaît pas sur le monument aux morts de la commune. Néanmoins, il a été noté dans le Livre d’Or, aux côtés de ses camarades stéphanais tombés morts pour la France. Étant décédé dans la commune, son nom y a donc été enregistré.
Sources : fiche matricule, fiche MdH, acte de naissance, Livre d’Or, Henry Stéphane, Vaincre la tuberculose (1879-1939), PURH, 2013.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Bouchra NALOUFI, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.
