Parcours, défis et engagement : le témoignage inspirant d’une femme dans la santé
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Fédération de l’Hospitalisation Privée met en lumière des femmes inspirantes du secteur de la santé privée. Aujourd’hui, découvrez le parcours de Aline, Lheureux, directrice des soins à la Clinique Conti, qui partage son engagement, ses défis et sa vision de l’évolution du rôle des femmes dans ce domaine.
Un engagement précoce pour le soin et l’humain
Issue d’une famille travaillant dans le secteur social, Aline a été sensibilisée très tôt au monde de la santé. Dès l’enfance, elle aidait sa mère, infirmière, à réviser ses cours, sans pour autant envisager ce métier au départ. Passionnée de photographie, elle rêvait de devenir photographe reporter, avant de finalement se tourner vers une carrière dans le soin.
« Être utile aux autres a toujours été primordial pour moi. J’ai mêlé l’utile à l’agréable : aider les autres me rend heureuse. On dit souvent que chacun a une mission. La mienne, c’est de m’occuper des personnes qui en ont besoin. »
Au fil de son parcours, elle a développé une forte appétence pour la communication, un atout clé dans le secteur de la santé. Elle considère cette compétence essentielle pour écouter, comprendre et résoudre des situations complexes, qu’elles concernent les patients ou les équipes soignantes.
Un parcours riche en expériences et en apprentissages
Attirée par la technique et l’urgence, Aline a débuté sa carrière en soins intensifs, exerçant aux urgences et en réanimation. Ces services lui ont permis de développer une capacité d’adaptation rapide, une gestion du stress efficace et une rigueur à toute épreuve.
Lorsqu’elle décide d’intégrer une école de cadres de santé, un passage en psychiatrie s’impose. À contre-cœur, elle accepte cette étape, pensant qu’elle ne correspondra pas à ses attentes. « Finalement, j’y ai énormément appris. Tous les soignants devraient avoir une expérience en psychiatrie, car cela apporte une écoute attentive, une patience accrue et une nouvelle approche du soin. »
Après deux ans en psychiatrie, elle évolue vers un poste de cadre de santé en chirurgie, ambulatoire et consultations non programmées. Elle progresse ensuite vers la responsabilité de l’hospitalisation avant de devenir directrice des soins, fonction qu’elle occupe depuis trois ans.
Être une femme dans le monde de la santé
Tout au long de sa carrière, Aline a su s’imposer, malgré certains obstacles. Encadrée dès ses débuts par un réanimateur exigeant, elle a rapidement appris à faire face aux défis et à affirmer sa place.
Si elle a rarement été victime de discriminations directes, elle a néanmoins été confrontée à des comportements sexistes persistants.
« Un jour, en réanimation, un membre de la famille d’un patient m’a demandé où était passée la mini-jupe si sexy des infirmières d’autrefois. Il m’a dit que nos tenues ne donnaient plus envie de venir se faire soigner, car il n’y avait plus rien à regarder. »
Dans un autre service, alors qu’elle refusait une demande d’un chirurgien, celui-ci a violemment réagi :
« Dans un élan de colère, il m’a lancé que je ferais mieux de rentrer chez moi pour tenir mon rôle de femme, car je serais certainement plus douée pour ça que pour gérer des services de soins. »
Des situations choquantes, mais qui ne l’ont jamais empêchée d’avancer.
Au-delà de ces expériences marquantes, elle a aussi dû gérer des réflexions sur le physique, souvent formulées comme des compliments, mais qui n’auraient jamais été adressées à un homme. Certaines attitudes déplacées, comme une main trop insistante lors d’un bonjour dans un couloir, sont encore présentes.
D’autres remarques stéréotypées reviennent fréquemment : une femme qui hausse le ton ou exprime son désaccord est vite qualifiée d’hystérique, et certaines tenues vestimentaires peuvent encore faire l’objet de commentaires. De manière plus inconsciente, beaucoup de patients supposent encore qu’un homme en blouse est médecin et qu’une femme en blouse est infirmière.
Malgré ces réalités, elle note une évolution des mentalités, en particulier auprès des jeunes générations de médecins. Les remarques sexistes sont moins fréquentes, et l’égalité progresse, même si certains comportements doivent encore changer.
Conseils aux femmes qui veulent évoluer dans la santé
Forte de son expérience, Aline encourage les femmes à oser prendre des responsabilités et à s’affirmer :
✔ Ne pas avoir peur d’occuper des postes à responsabilité et affirmer sa légitimité.
✔ Oser dire non et exiger le respect.
✔ Maîtriser la communication pour exprimer ses idées avec clarté et diplomatie.
✔ Développer un bon sens de la répartie, notamment face à des comportements dévalorisants.
✔ Équilibrer vie professionnelle et personnelle, car il est essentiel de préserver son bien-être.
Elle insiste également sur le droit à rester soi-même, y compris en matière de tenue vestimentaire. « Être féminine ne devrait jamais être un frein. Il suffit simplement de respecter les codes de l’établissement. »
Une évolution encourageante du rôle des femmes dans la santé
Pour Aline, la place des femmes dans le secteur de la santé a progressé, bien que des défis persistent.
« Grâce à des figures comme Simone Veil, les femmes ont conquis des postes clés dans la médecine, la recherche et la gestion hospitalière. Aujourd’hui, nous voyons de plus en plus de femmes chirurgiennes, cheffes de service ou directrices d’établissement. J’espère que cette dynamique continuera à croître. »
Elle observe également une amélioration des comportements au sein des équipes médicales. Les plaisanteries misogynes se font plus rares, notamment au bloc opératoire, et les jeunes médecins montrent un respect accru envers leurs collègues féminines.
Si elle n’a jamais été concernée par la différence salariale, elle espère que ce sujet aboutira à une égalité totale dans les années à venir.
Un avenir tourné vers l’égalité et la reconnaissance
Le témoignage d’Aline illustre l’engagement, la passion et la détermination des femmes dans la santé. Son parcours reflète les évolutions positives du secteur, tout en soulignant les défis à relever pour atteindre une égalité réelle.
En cette Journée internationale des droits des femmes, son message est clair : les femmes ont toute leur place dans le monde de la santé et doivent continuer à oser, à s’affirmer et à faire entendre leur voix.
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